La plus grande catastrophe écologique du pays pourrait être encore aggravée par les prochaines pluies
Alors que les équipes de nettoyage sont à l’œuvre pour tenter de faire disparaître les traces de la plus grande catastrophe écologique qu’Israël ait connu depuis sa création, la pluie pourrait encore venir aggraver les dommages qu’elle a causés.
On estime que la catastrophe intervenue dans la région de Beer Ora (à 21 km au nord d’Eilat) dans la nuit de mercredi à jeudi aurait provoqué le déversement de 5 millions de tonnes de pétrole suite à la rupture de l’oléoduc d’Eilat Ashkelon Pipeline Company (EAPC).
Déjà 8500 tonnes de terres polluées ont été prélevées sur la réserve naturelle d’Evrona et transférées sur le terrain de Nimra.
Mais la pluie prévue pour mardi, met tous les spécialistes de l’environnement en émoi.
« Si la pluie provoque des inondations, le pétrole sera transporté vers l’est et le sud, et pénétrera profondément dans le sol. Il va se répandre et il sera plus difficile à traiter « , a déclaré au Jérusalem Post le directeur Elli Groner de l’Institut Arava pour les études environnementales.
La situation est très préoccupante: habituellement, l’eau est source de vie dans le désert. or, le pétrole risque de suivre les mêmes canaux que celle-ci et au passage endommager directement toute la végétation que l’eau est censée nourrir.
« Si vous prenez une photo satellite, vous voyez que l’huile suit les arbres », a déclaré Groner au Jerusalem Post. « Partout où il y a des arbres, il y a du pétrole autour d’eux et ils seront empoisonnés par de l’huile, et des centaines d’entre eux mourront dans quelques mois. »
La mort de la végétation va fragiliser tout l’écosystème, en particulier les animaux vivant dans la région qui seront privés de nourriture.
Autre danger imminent: la pluie pourrait transporter le pétrole vers la mer rouge, et endommager les barrières de corail et les poissons.
Une catastrophe dans un contexte problématique
Or d’après l’Autorité de l’aau, cette pollution spectaculaire vient s’ajouter aux nombreux problèmes que connait Israël dans ce domaine.
Le journal Haaretz rapporte que 1,5 million de litres de pétrole ont été prélevés la dernière décennie sur un tiers des sites pollués recensés par l’Autorité de l’eau et qui étaient au nombre de 190 en 2013 dont une grande partie comporte une pollution profonde des sols.
Ces pollutions, à haute toxicité, qui proviennent essentiellement d’oléoducs ou de station d’essence illégales, pourraient atteindre et contaminer les réserves en eau du pays.