« Ne prends pas une femme pour mon fils parmi les filles des Cananéens, au milieu desquels je demeure ». (Genèse 24, 3)
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Eliézer, le fidèle serviteur d’Abraham, est chargé d’une bien délicate mission : son maître lui a demandé de trouver pour son fils, Isaac, une épouse digne de celui-ci ! La première condition exigée par Abraham, il le sait, est que cette femme croie fermement en ce Dieu unique que son maître a découvert et fait aimer autour de lui. Il s’en va donc à ‘Harane. Là certainement, ne serait-ce que dans la famille d’Abraham, parmi les membres auxquels son maître a appris à connaître Dieu, il trouvera pour Isaac une parfaite compagne. Mais comment juger ? Comment choisir ? Comment reconnaître celle qui méritait de devenir la femme d’Isaac ? Sur quoi se baser pour rejeter une personne, ou au contraire, en retenir une autre ? C’est bien ce qui préoccupait Eliézer pendant tout son long voyage. A son arrivée à ‘Harane, le fidèle serviteur, s’étant adressé à Dieu pour qu’Il l’aidât à trouver la solution du problème, eut soudain une inspiration : Lui, sa suite, ses chameaux, étaient très assoiffés après ce long voyage. Ils s’étaient donc arrêtés auprès d’un puits. Là, toutes les filles du village venaient puiser de l’eau et l’emporter à la maison. » Eh bien, se dit Eliézer, je vais leur demander de m’offrir à boire. Celle qui, non seulement acceptera de me servir, mais se proposera aussi de puiser l’eau nécessaire pour mes chameaux, parce qu’elle aura compris qu’eux aussi sont assoiffés, celle qui aura assez de cœur et de courage pour faire cet effort et il est grand pour tant de chameaux ! mérite certainement de devenir la femme d’Isaac « . Et les faits se déroulèrent effectivement comme Eliézer l’avait prévu : la toute jeune Rébecca se proposa de puiser l’eau nécessaire, non seulement aux hommes, mais aussi aux bêtes. Ceci sous les yeux émerveillés d’Eliézer qui ne put s’empêcher, pour la remercier, de la combler de bijoux, avant même de se rendre auprès du père de la jeune fille pour lui demander sa main au nom de son maître. Ce qui a entraîné le choix d’Eliézer, c’est le bon cœur de Rébecca, sa détermination à aider son prochain, à ne pas ménager sa peine pour lui, à servir même les animaux dans toute la mesure où ceux-ci en avaient besoin. En agissant ainsi, Rébecca avait prouvé qu’elle était digne d’entrer dans la famille du patriarche Abraham. |