Jean 2 : 13
Il s’agit du 14 Nissan. C’est la première des trois Pâques mentionnées par Jean (Jean 2 : 13 ; 6 : 4 ; 11 : 55).
Le 10 du mois de Nissan, les Juifs sélectionnaient l’agneau. La Pâque était et est toujours fêtée le 14 de ce mois (à la pleine lune).
Ils sacrifiaient l’agneau entre 3 et 6 heures de l’après-midi, juste avant le séder (le souper de la Pâque).
V. 15 et 16 : « Il fit un fouet de cordes et les chassa tous hors du temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; Il dispersa la monnaie des changeurs, renversa les tables et dit aux vendeurs de pigeons : Otez cela d’ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. »
Les actions de Yeshoua pour purifier le temple constituaient le premier accomplissement d’une prophétie ayant trait à la purification par le Messie du culte rendu à D.ieu par Son peuple (Mal. 3 : 1-3 ; Zach. 14 : 20-21) et renvoyant fondamentalement aux actions de Yeshoua pendant le Millenium (commentaire de Mac Arthur).
Jean 3 : 1
Nicodème : c’est un nom grec qui signifie « vainqueur du peuple ». Il ne faut pas s’étonner qu’il porte un nom grec car à l’époque de nombreux Juifs à Jérusalem étaient issus de la diaspora et le grec était la langue parlée partout dans le bassin méditerranéen. Les Juifs le parlaient souvent, comme l’araméen, qui était la langue pratiquée en Judée à l’époque de Yeshoua. Le Tana’h avait d’ailleurs été traduit en grec par les « septantes » (rabbins érudits de l’époque d’Alexandre le Grand) pour les Juifs d’Alexandrie et ceux qui étaient dispersés dans le bassin méditerranéen.
Il était pharisien et même chef des Juifs (« arkôn tôn ioudaïôn ») (V. 10 : « Tu es LE docteur d’Israël » (« o didaskalos », « o » signifiant « le »). Il devait être un enseignant très renommé en Israël, une autorité religieuse reconnue, peut-être ce qu’on appellerait aujourd’hui « le grand de sa génération » parmi les rabbins.
Jean 5 : 19
« En vérité, en vérité ».
Dans le texte grec, cette expression est écrite telle qu’elle est utilisée en hébreu : « Amen, Amen ».
Jean 5 : 25
« L’heure vient, et elle est déjà venue ».
Cette phrase révèle la tension entre le « déjà » et le « pas encore » à propos de la résurrection. Ceux qui sont nés de nouveau sont déjà spirituellement ressuscités (« elle est déjà venue » ; Eph. 2 : 1-6 ; Col. 2 : 13).
Et cependant une résurrection future les attend encore sur le plan physique (« l’heure vient » ; 1 Cor. 15 : 35-54 ; Phil. 3 : 20-21).
(Commentaire de Mac Arthur).
Jean 6 : 22 à 58
C’est le célèbre discours de Jésus sur le pain de vie.
Le thème clé se lit au verset 35 :
« Je suis le pain de vie », qui représente la première des sept déclarations emphatiques, « Je suis », que prononce Jésus dans l’Evangile de Jean (8 : 12 ; 10 : 7, 9, 11, 14 ; 11 : 25 ; 14 : 6 ; 15 : 1, 5).
Cette présentation de Jésus comme « pain de vie » renforce le thème de sa messianité (20 : 30-31 : « Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de D.ieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en Son nom. »).
Jean rapporte les miracles de Jésus pour prouver Sa divinité, mais il passe immédiatement au discours concernant les réalités spirituelles de Sa personne pour définir correctement quelle était Son identité : pas un simple faiseur de miracles mais le Fils de D.ieu, venu sauver l’humanité de son péché (Jean 3 : 16 : Car D.ieu a tant aimé le monde qu’Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »).
(Commentaire de Mac Arthur).
Jean 6 : 23
« Après que le Seigneur eut rendu grâces… »
« Rendu grâce » se dit « eucharistèsantos » (de là vient le mot eucharistie utilisé dans le catholicisme). La définition du dictionnaire grec-français Bailly est la suivante : « rendre grâce, témoigner sa reconnaissance ».
« Eucharistia » veut dire « action de grâce ».
Intéressons-nous maintenant au terme « manger » que l’on retrouve plusieurs fois dans les versets qui suivent . En français, il est traduit systématiquement par manger. Or, en grec, on peut constater que Jean utilise deux verbes différents : manger et mâcher.
- 53 : phagèté : mangez
- 54-56-57 : trôgône : mâchant
- 58 : éphagone : ont mangé.
Puis : trôgône : mâchant.
Le terme trôgône utilisé plusieurs fois par Jésus dans ce passage indique qu’Il insiste sur le fait qu’il ne faut pas seulement manger, avaler, mais véritablement prendre le temps et le soin de « mâcher » sa chair pour avoir la vie éternelle. Bien sûr il s’agit d’une image symbolique (il ne s’agit pas de le manger, comme le prétend la doctrine catholique qui resacrifie Jésus à chaque messe pour que les fidèles puissent manger sa chair !).
Mais il s’agit d’un choix conscient et réfléchi, qui engage l’être humain et lui donnera d’en récolter le fruit car, de même que manger et boire sont nécessaires à la vie physique, de même la foi en Sa mort sacrificielle sur la croix est indispensable pour recevoir la vie éternelle.
Jean 7 : 3
Contrairement à ce que disent les catholiques pour justifier la virginité absolue et éternelle de celle qu’ils appellent la Vierge Marie, Jésus avait des frères, en fait des demi-frères, puisque le père de Jésus était D.ieu Lui-même, et le père de ses frères fut Joseph.
Marie, après avoir donné naissance à Jésus conçu par le Saint-Esprit, eut des relations avec Joseph, son époux, et eux plusieurs autres enfants. Matth. 13 : 56 nous dit que Jésus eut des sœurs, mais on ne connaît pas leur nom.
Matthieu 13 : 55 et Marc 6 : 3 nomment ses frères : Jacques, Joseph (Joses chez Marc), Simon et Jude.
Jacques est l’auteur de l’épître qui porte son nom et Jude également a écrit une épître qui porte comme titre son nom.
Jean 7 : 37
« Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, se tenant debout, s’écria : Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. »
- 38 : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture. » (Voir Ezéchiel 47 : 1-9 ; Zach. 13 : 1).
Lorsque Yeshoua prononce ces paroles – et ce n’est pas anodin qu’Il les prononce car pour tous les Juifs rassemblés elles avaient un sens direct et évident – nous sommes en plein à la fin de la fête des Tabernacles (le 8ème jour, nommé Shémini Atséret. C’est la fête de l’eau).
Le septième jour de Souccot, lui, se nomme Hoshana Raba (Hosanna, comme on le dit généralement en français, signifie « Sauve, nous t’en supplions ») et l’on effectue alors sept processions autour de la bima au lieu d’une chaque jour de la fête. On chante et on sonne du shoffar, tout comme on l’a fait déjà lors de Yom Terouah (appelé aussi Yom HaShofarim – la Fête des Trompettes) et lors de Yom Kippour (la Fête des Expiations).
Pour revenir à Shémini Atséret (le 8ème jour, jour de la fête de l’eau), on prie durant ce moment pour que la pluie tombe et vienne fertiliser la terre desséchée par l’été, mais cette fête, encore célébrée de nos jours comme à l’époque de la Bible, a une connotation spirituelle profonde.
En effet, le peuple récite Isaïe 12 : 3 à cette occasion : « Vous puiserez de l’eau avec joie aux sources du salut » et chante « Shavtem maïm bessasson… ». Ce chant est repris tout à la fin de la fête (Sim’hat Torah – la Joie de la Torah, fête qui ne fait pas partie des fêtes de l’Eternel mais dont il est déjà fait mention à l’époque du prophète Aggée) quand les hommes sortent les rouleaux de la Torah et dansent en tournant dans la synagogue alors que le peuple se réjouit pour le don de la Torah dont on a fini alors le cycle annuel de lecture et recommence à nouveau celui-ci (Parashat Beréshit). (Pour ceux qui l’ignorent, une parasha est une portion de la Torah déterminée qui est lue chaque semaine, méditée et commentée, pendant toute l’année juive).
Nous comprenons mieux, après tout ceci, pourquoi Yeshoua s’est écrié à la fin de la fête : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive. » et « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Ecriture » ! Car Il est véritablement Celui qui a accompli l’Ecriture !
Elishéva Gaël
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