Jean 4.6
« Pègè » est traduit par puits dans la Nouvelle Edition de
Genève.
En réalité, en grec, ce mot signifie source. Il s’agit donc de la
source de Yaakov. Le mot puits se dit phréar (qui fait penser aux
nappes phréatiques).
Plus loin dans le texte, on voit apparaître le mot phréar (puits),
au verset 11 et au verset 12. Ce puits de Yaakov est donc à la
fois un puits et la source même de l’eau qui se trouve dans ce
puits.
Jean 4.25
« La femme lui dit : Je sais que le Messie doit venir (Celui qu’on
appelle Christ) : quand Il sera venu, Il nous annoncera toutes
choses. » (Nouvelle Edition de Genève)
En grec, nous avons le même texte.
On retrouve cette mention du mot « Christ » dans d’autres
versets (verset 29 ; Jean 1.17 ; Jean 7.27 ; Matthieu 1.1 ;
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1.16-18 ; 16.16 ; Luc 2.11 ; 3.15 ; Marc 1.1 ; 8.29 ; 14.61 ; etc.).
Par contre, il est seulement fait mention deux fois du terme
Messie en Jean 1.41 et Jean 4.25.
Nous allons dès lors nous pencher sur un élément du texte qui
peut troubler la compréhension des choses au niveau historique.
En effet, le texte grec des Évangiles a été écrit en dehors de la
Judée, après la mort et la résurrection de Yeshoua.
L’Évangile de Matthieu a été écrit à Antioche, en Syrie. Celui de
Marc a été finalisé à Rome. Celui de Luc a été écrit en Achaïe,
en Grèce, et celui de Jean, enfin, a été finalisé à Éphèse. Toutes
régions du monde de l’époque où la langue véhiculaire était le
grec.
La langue parlée en Galilée, par contre, était l’araméen, et
l’hébreu était bien entendu parlé en Judée, mais compris aussi
par les Galiléens, puisqu’ils lisaient la Torah en hébreu et priaient
en hébreu. C’est la langue du peuple d’Israël. En réalité, puisque
Yeshoua et ses disciples étaient juifs et vivaient en Judée et en
Galilée, on ne parlait que du Messie dans le pays. On ne parlait
pas du Christ quand on parlait de Yeshoua à l’époque, hormis
peut-être parmi les prosélytes d’origine grecque.
En fait, si les Évangiles avaient été écrits en hébreu, on y lirait
seulement le mot Messie. Peut-être cela fut-il le cas, mais on ne
peut pas le savoir car on n’en a pas trouvé la trace. Selon
certaines sources, il est possible que l’Évangile de Matthieu ait
été écrit en hébreu ou en araméen et ensuite traduit en grec,
mais ce n’est pas certain.
Matthieu a écrit pour ses compatriotes juifs. On peut le remarquer
dans sa manière d’écrire, tout imprégnée de la culture et de
l’arrière-plan religieux juif. Il cite par exemple plusieurs fois
l’expression « royaume des cieux » dans son Évangile.
Les autres Évangiles parlent quant à eux du « royaume de
D.ieu ».
Certes, il s’agit bien du même royaume, mais Matthieu, en Juif
pratiquant le respect du nom divin, emploie le mot cieux en tant
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qu’euphémisme pour parler de D.ieu, dans le but de s’adapter à
la sensibilité de ses lecteurs juifs, nous dit MacArthur.
Si l’on considère les Évangiles en relation avec les coutumes, les
fêtes et les lois juives, on voit qu’ils sont imprégnés de celles-ci.
J’ai par exemple relevé lors de mes lectures qu’il n’est pas écrit
en grec – comme on le lit chez Louis Segond en français – en
Luc 23.54, que « le Shabbat allait commencer », mais que « la
lumière du Shabbat allait commencer à briller » (voir En lisant
dans le texte en hébreu et en grec, tome 1).
Ainsi, nous avons la preuve que la tradition de l’allumage des
bougies pour l’ouverture du Shabbat remonte au moins à
l’époque de Yeshoua, et très certainement bien avant encore !
Jean 5.16
« C’est pourquoi les Juifs poursuivaient Jésus, parce qu’il faisait
ces choses le jour du Shabbat. » (Bible Segond)
« Et c’est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus, parce qu’il
faisait cela lors d’un Shabbat. » (Traduction interlinéaire grecfrançais)
Le verbe utilisé est édiôkon, qui signifie effectivement
persécutaient.
Jean 9.31
Magnifique verset, tellement clair !
Dans la version Segond, il est écrit ceci : « Nous savons que
D.ieu n’exauce pas les pécheurs ; si quelqu’un l’honore et fait
Sa volonté, Il l’exauce ».
Dans la traduction littérale du grec, nous trouvons : « Nous
savons que D.ieu n’écoute (akouei) pas les pécheurs, mais si
quelqu’un est pieux (théosebès) et fait Sa volonté, Celui-ci
écoute ».
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Le verbe akouô signifie bien sûr entendre, écouter. Nous
retrouvons sa racine dans le mot akouphènes. Mais il signifie
également, en second lieu, exaucer.
Théosebès signifie prioritairement pieux, mais a aussi le sens de
respecter D.ieu.
Il est bien de considérer les différents aspects de ces traductions,
qui se complètent, en définitive. On peut néanmoins dire que la
traduction Segond revêt un caractère consécutif, secondarisé.
Jean 10.10 b
« … Moi Je suis venu pour qu’elles aient vie et
surabondamment elles aient » (du mot grec périssone).
La traduction rencontrée dans la Bible Segond est la suivante :
« … et qu’elles l’aient en abondance ».
Le mot surabondamment décrit parfaitement une des qualités du
Père céleste qui est le ‘hessed (mot hébreu qui signifie la
générosité, l’amour), et il correspond donc davantage à
démontrer cet amour qui se donne sans compter, manifesté par
Yeshoua à la Croix.
Jean 11.20 (Voyez le tome 1 de En lisant
dans le texte en hébreu et en grec.)
« …tandis que Marie se tenait assise à la maison. »
Le verset 29 nous confirme ce qui suit : « Dès que Marie eut
entendu, elle se leva promptement, et alla vers Lui ».
Cette description de la situation n’est pas anodine. En effet, il
s’agit de la shiva, période de sept jours pendant laquelle les
familles endeuillées reçoivent à la maison leur entourage venu
les consoler.
Dans le monde juif, encore aujourd’hui, il est de coutume de
pratiquer ainsi cette tradition, en restant assis chez soi, pendant
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que la famille et les amis viennent vous consoler, vous
encourager, vous apportant des repas, vous permettant ainsi de
vivre ce temps de douleur avec plus de paix.
C’est une manifestation d’amour qui nous fait penser à l’amour
du Père et à celui qu’Il nous recommande d’avoir les uns pour les
autres.