Lévitique 10 : 16
« Moshé a enquêté avec insistance à propos du bouc de l’offrande de faute, et voici qu’il avait été brûlé. » (Traduction du ‘Houmash).
« Moïse chercha le bouc expiatoire ; et voici, il avait été brûlé ». (Nouvelle Edition de Genève).
Traduction différente ! Bien évidemment, lorsque l’on lit la traduction chrétienne, on peut penser que le bouc expiatoire ne se trouvait plus nulle part (du moins les restes de ses os) et que Moïse le cherchait. Car il devait normalement avoir été mangé par le Cohen HaGadol, Aaron en l’occurrence. Il n’était pas destiné à être brûlé. (v. 17).
Moshé s’irrite. S’il ne s’était pas irrité, il aurait analysé la situation et compris pourquoi le bouc avait été brûlé et non consommé. Il s’adresse d’ailleurs à Eléazar et Ithamar, les deux fils d’Aaron. Alors que c’est Aaron lui-même qui aurait dû manger le bouc expiatoire. Pourquoi ? Moshé s’adresse à ses fils car Aaron est son aîné, et il lui doit le respect.
Aaron vient de passer par le deuil (il est onen), puisque ses deux fils aînés viennent de mourir pour avoir apporté du feu étranger sur l’autel, dès le début de leur service pour l’Eternel. Aaron répond donc à Moshé en justifiant son acte par le fait qu’il serait indécent de manger de la viande des sacrifices alors qu’il vient de subir une telle perte (v.19).
Moshé comprend et s’incline. Il approuve la décision d’Aaron. (v. 20).
Mais reprenons nos deux traductions différentes.
Il est intéressant de lire le texte en hébreu. Il est écrit ici : « … darosh darash Moshé… ». Cette partie du verset signifie littéralement : « enquêter, Moshé enquêta » (traduit dans le ‘Houmash par « Moshé enquêta avec insistance », ce qui montre bien qu’il y a redoublement). Donc, on peut déjà écarter la traduction chrétienne, puisque Moshé ne cherche pas le bouc. Ce qu’il fait se situe à un tout autre niveau : il cherche à savoir ce qui s’est passé, car il sait pertinemment bien que le bouc a été brûlé.
Le redoublement du verbe n’apparaît pas dans la traduction chrétienne. Il est pourtant très important, car lorsqu’il y a redoublement de mots dans l’Ecriture, c’est pour insister particulièrement sur un fait qui doit attirer notre attention.
Le redoublement du verbe sous-entend que Moshé avait deux questions :
1) Pourquoi avez-vous brûlé l’offrande de faute de Rosh ‘Hodesh (Nombres 28 : 15) ?
2) Pourquoi avez-vous mangé les autres offrandes et pas celle-là ?
Nous n’allons pas ici analyser en profondeur ces deux questions car cela nous entraînerait loin de notre sujet, qui est le redoublement du verbe darash.
Une note massorétique se trouve dans nombre d’éditions imprimées de la Torah : elle indique que, alors que personne ne peut s’en douter, les mots « darosh » et « darash » séparent la Torah exactement en deux parties égales (nous sommes ici précisément au milieu du texte).
Cela nous enseigne l’importance d’une recherche perpétuelle : il ne faut jamais cesser d’étudier, de sonder les Ecritures, ni de se laisser sonder par elles ! Le verbe darash signifiant « chercher, rechercher, s’enquérir, s’occuper, avoir souci de, sonder, interroger, enquêter, s’informer, consulter ». « Darash Elohim » : « chercher D.ieu, Lui adresser sa prière, avoir recours à Lui, Lui demander du secours, L’implorer ». Quelle merveille que ce verbe qui résume tellement bien le sens que doit prendre notre relation à YHWH, une relation de dépendance à un Père dont le désir est avant tout de bénir Ses enfants !
Combien le sens de ce mot est riche, et combien il est extraordinaire de constater que notre Adon l’a placé exactement au milieu de Sa Sainte Torah, nous exhortant ainsi à Le chercher de tout notre coeur, Lui et Lui seul !
Psaume 117
Ce psaume est le plus court des psaumes. Il est le chapitre le plus court de toute la Bible. Il est exactement au milieu de la Bible (Tana’h et Brit Ha’Hadasha). Et pourtant, même s’il est le plus court et semble le plus modeste des passages de la Parole, il nous éclaire de manière très profonde sur la volonté d’Elohim qui est de sauver tous les hommes, de quelque race qu’ils soient.
Deux mots sont utilisés ici qui peuvent être traduits de plusieurs façon, montrant les qualités d’amour infini de notre Elohim : le mot ‘Hessed, qui est traduit dans notre texte ici par « bonté », mais qui veut dire aussi « miséricorde », « bienveillance », « générosité »,… Le second mot est « émet », qui est traduit ici par « fidélité », mais dont le sens premier est « vérité ». Le mot « émet » commence par la 1ère lettre de l’alphabet (aleph), puis vient la lettre médiane de l’alphabet (mem) et il se termine par la dernière lettre de l’alphabet (tet) – toutes les lettres du Tana’h y sont ainsi incluses implicitement. Le mot « vérité » caractérisant parfaitement la Parole de l’Eternel.
Si nous joignons maintenant le mot « darash » de Lévitique 10 : 16 et le mot « émet » du Psaume 117, nous avons ceci : « Cherchez la vérité »… De quoi réfléchir sur ce que YHWH attend de nous !
Elishéva Goël, sous l’autorité des anciens.
Reproduction autorisée avec mention de la source.
Bonjour !
Merci Élishéva pour cette étude qui me bouleverse. Cette Torah de notre YHWH, quelle merveille !
Combien grandiose, magnifique et touchant est notre Maître ! Comme souvent, à contempler cette infinie sagesse de notre Père céleste, mes larmes coulent !
Merci encore de nous faire pénétrer les trésors de ce texte incomparable et si vivant !
Que l’Éternel, Adorable et Mer-veilleux vous comble de Ses bontés !
Shalom
Oui , c’est absolument grandiose ….!