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En lisant dans les textes en hébreu et en grec

By 14 janvier 2014Doctrine

Jacques 1 : 1

L’épître commence par une salutation, comme toutes les épîtres : celle-ci est traduite en français par « Salut ! ». Or le mot grec « kaïrein » signifie aussi « se réjouir », ce qui anticipe le verset 2 :  «Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés,… »

Ceci n’est pas, bien sûr, quelque chose qui a une importance capitale dans le texte, mais on peut se demander pourquoi le mot a été traduit comme une simple salutation, alors qu’il indique une belle exhortation de la part de Jacques aux douze tribus vivant dans la dispersion (chose à laquelle on ne prête d’ailleurs pas attention d’ordinaire non plus, alors que Jacques s’adresse à ses frères israélites vivant au loin et ayant accepté le Seigneur. Nous pouvons imaginer quelles pouvaient être leurs persécutions.).     

Jacques 1 : 26-27

Nous voici amenés sur le terrain de la langue mais aussi de la « religion ». Ces deux versets sont traduits en français comme suit : « Si quelqu’un pense être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son cœur, la religion de cet homme est vaine. La religion pure et sans tache (littéralement : sans souillure), devant D.ieu le Père, consiste à visiter les orphelins et les veuves dans leurs afflictions, et à se garder des souillures du monde. » (Version Segond à la Colombe).

Si l’on consulte le dictionnaire grec ancien – français Bailly, on peut remarquer que le mot utilisé pour traduire « religieux » est « trèskos » et pour le mot « religion » Jacques utilise le mot « trèskia ».

Or, il existe une autre traduction pour ces mots. Il s’agit de « pratiquant l’adoration » et « adoration de D.ieu ». Le mot « religieux » n’est pas faux, bien sûr, mais il ne donne pas la pleine mesure de ce que Jacques veut dire. En effet, pratiquer l’adoration signifie une recherche intense et profonde de D.ieu, une aspiration à entrer en relation intime avec Lui, qui est trois fois saint. Comment donc un homme ou une femme étant dans cet état d’esprit, ayant cette relation intime avec D.ieu, peuvent-ils encore pratiquer la médisance et la calomnie qui sont condamnés par le Seigneur comme un des péchés les plus graves qui soient (voir Exode 20 : 16, les dix commandements) ?

Il est à noter que ce péché est pourtant largement répandu parmi le peuple de D.ieu. Dès lors, on peut se demander si celui-ci a réellement une relation intime avec le Seigneur, s’il est même conscient de la souillure et de l’interdit que cela apporte dans Son corps qui est l’Eglise.

Que nos bouches soient pures, que nos cœurs soient purs, que notre adoration soit pure !

Si nous voulons connaître, ne fût-ce pour nous-mêmes, quelles sont les conséquences d’une attitude sainte et saine au niveau de la langue, lisons le Psaume 34, versets 12 à 15, et nous comprendrons que si nous désirons vivre longtemps, il importe de sanctifier notre langue. C’est ce que D.ieu veut, car Il est saint et Il ne peut tolérer le mal.

« Venez, mes fils, écoutez-moi ! Je vous enseignerai la crainte de l’Eternel. Quel est l’homme qui désire la vie, qui aime de longs jours pour voir le bonheur ? Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des paroles trompeuses ; écarte-toi du mal et fais le bien : recherche la paix et poursuis-la. »

1 Pierre 1 : 3

« Béni soit le D.ieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, selon Sa grande miséricorde, nous a régénérés, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts, pour une espérance vivante,… » (Version Segond). Ostervald, au lieu de parler de « régénérés », dit : « nous a fait renaître ».

La traduction Ostervald est meilleure, car le mot grec utilisé pour cela est « anagenèssas » qui signifie « ayant engendré à nouveau ».

Le terme « régénérer » en français signifie « rétablir dans son état initial, réformer en ramenant à un état antérieur jugé meilleur ». Cette signification ne correspond pas du tout à ce que Pierre veut nous dire car il ne s’agit nullement d’être ramenés à ce que nous étions initialement mais d’être de nouvelles créatures, ayant revêtu la nature de Christ et l’on peut se demander, encore une fois, pourquoi la traduction n’est pas tout simplement : « nous a engendrés à nouveau ». Le terme « engendrer » signifiant quant à lui : « procréer, faire naître ».

On retrouve la même traduction erronée dans 1 Pierre 1 : 23 (« anagegenèménoï » qui signifie « ayant été engendrés à nouveau » et non « ayant été régénérés »).

1 Pierre 1 : 9

« … en remportant pour prix de votre foi le salut de vos âmes ». (Segond). Ostervald parle également de « prix ».

Or le mot utilisé en grec est « télos » qui signifie « but ». La vraie traduction est donc : « obtenant le but de la foi : le salut des âmes ». Il y a une différence entre « but » et « prix ». Ici, Pierre insiste sur le fait que le but recherché par la foi, pour un chrétien, doit être le salut de l’âme, et non au travers du prix à payer par la foi. En fait, l’expression « remporter le prix » peut aussi vouloir dire « obtenir une récompense ». Mais le sens réel du mot « télos » est plutôt « le but », ce qui implique une foi mise en action. Il y a une nuance !

1 Pierre 1 : 25

« Mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Cette parole est celle qui vous a été annoncée par l’Evangile ». (Segond) Ostervald termine par : « C’est cette parole dont la bonne nouvelle vous a été annoncée », ce qui est plus proche du grec.
Mais c’est sur le mot « parole » que je veux attirer votre attention, car Pierre utilise ici le terme « rhèma ». Il aurait pu utiliser le terme « logos » pour « parole ». Mais « rhèma » est plus juste, car il s’agit de « parole révélée ». Le français ne peut malheureusement exprimer pleinement le sens de ce mot, ce qui se produit fréquemment lors d’une traduction.

1 Pierre 2 : 2

« To logikon adolos gala épipotèssate » est traduit par Segond et Ostervald comme suit : « Désirez le lait spirituel et pur ». Seul la Segond à la Colombe traduit correctement ce passage : « Désirez… le lait non frelaté de la Parole,… »

Il est bon et important de se souvenir que le lait spirituel est la Parole de D.ieu et que ce lait n’est pas fraudé. Il est pur. Goûtons-y sans retenue, car plus nous y boirons, plus nous serons transformés à l’image de Christ, étant nourris de sa nature même, car Il est la Parole dont nous parle Jean 1.

Elishéva Goël (sous l’autorité des anciens)

Reproduction autorisée avec mention de la source.

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  • Hélène Herlemont dit :

    Bonsoir,
    Je ne suis pas étonnée de ces « différences » dans les traductions ; mon ancien pasteur disait qu’une traduction, c’était déjà une trahison, ce qui se révèle ici.
    Merci pour ces nouvelles lumières, je les note et éclairerai ceux qui le voudront bien, selon les occasions.
    Hélène

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