Cette première étude inaugure une série que nous publierons systématiquement sur le blog LEVE-TOI! et que nous placerons en archives dans la rubrique DOCTRINE de ce site.
Quelques surprises réformatrices…en lisant dans le texte en hébreu et en grec ! (Une recherche d’Elishéva Goël)
Genèse 1 : 27
Le texte hébraïque nous dit ceci : « Vaïvra Elohim et haadam betzalmo betzèlèm Elohim bara oto, zah’ar ounekéva bara otam. »
La bible Segond 1910 nous traduit ce verset comme suit : « Dieu créa l’homme à son image, Il le créa à l’image de Dieu, Il créa l’homme et la femme. »
La bible Ostervald révisée édition 1995, par contre, nous présente une version bien plus conforme à l’original en hébreu : « Et Dieu créa l’homme à son image ; Il le créa à l’image de Dieu ; Il les créa mâle et femelle. »
Il semble que Dieu, le sixième jour de la création du monde, avant d’extraire Eve à partir du côté d’Adam, créa l’être humain (Adam, tiré de la terre, la terre se disant en hébreu « adama ») comme un être androgyne, contenant en lui-même à la fois le sexe masculin et le sexe féminin. Il leur donne alors potentiellement le pouvoir d’être féconds et de dominer sur la création, en annonçant le plan qu’Il a prévu pour eux. Dieu annonce les choses à l’avance.
Il nous paraît tout à fait logique qu’Adam contienne en lui-même à la fois les deux sexes à ce stade de la création, puisque ce n’est qu’un peu plus tard, lorsqu’Il dit qu’il n’est pas bon que l’homme soit seul (Gen. 2 :18 : « Vayomer YHWH Elohim lo-tov hèyot haadam livado èèssèh lo ézèr kenègdo. »), qu’Il va aux versets 21 et 22 extraire la femme (nommée « isha ») d’une des côtes d’Adam.
Deux choses sont à remarquer dans ces versets :
1) Tout d’abord il n’est pas écrit en hébreu dans Gen.2 :18 que Dieu veut accorder à l’homme une aide semblable à lui, comme cela est traduit dans Segond et Ostervald, mais « une aide qui est son contraire » (ézèr kenègdo).
La nuance est de taille et nous semble extrêmement importante à souligner car, de même que plus haut Dieu annonce qu’Il les crée mâle et femelle, ici Il nous indique qu’il existe une différence profonde entre eux qui, s’ils sont à présent séparés en deux entités, alors qu’ils étaient un au départ, est en fait une complémentarité profonde. L’un et l’autre acceptant de vivre leur différence d’identité, de rôle, comme nous le verrons dans Ephésiens 5 bien plus tard écrit sous la plume de l’apôtre Paul, parviendront à cet état retrouvé d’E’had (unité) initial. De nombreux passages de la Bible nous parlent de cette recherche fondamentale d’unité homme-femme, perdue et constamment désirée.
2) La seconde chose qui attire notre attention est la suivante : au verset 23 de Genèse 2 , il est écrit en hébreu, et en français dans Segond d’ailleurs, qu’Adam dit : « Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ; celle-ci sera nommée isha (femme, plus exactement « hommesse »), parce qu’elle a été prise de ish. »
Rien n’est écrit par hasard dans la Bible. Pourquoi est-il donc écrit « cette fois », qui semble a priori superflu dans le texte ? Probablement parce qu’après avoir donné identité à chaque animal que D.ieu lui a confié sur la terre, il réalise qu’il n’y en a aucun parmi eux qui peut être pour lui une aide. Peut-être aussi parce qu’Adam réalise pleinement qu’il y a eu cette opération chirurgicale qui a tiré de lui, dans son sommeil profond, dans une sorte de coma pendant lequel il n’était conscient de rien, celle qui va être à la fois son opposé et son parfait complément. Il savait donc que précédemment il avait en lui ces deux aspects masculin et féminin et à présent il est face à une nouvelle réalité faite de dualité, d’altérité autrement plus exigeante, mais parfaitement viable puisque cette compagne est issue de lui, de la même chair.
Elishéva Goël.
Reproduction autorisée avec mention de la source.
Cet éclairage à partir du texte original, nous montre combien certaines traductions sont non seulement erronées, mais parfois loin du sens véritable que D.ieu donne à sa parole.