La conversion
Puisque nous sommes dans 2 Corinthiens 3, passons au verset 16 : « Enika dé éan épistrépsè pros Kurion, periaireitai to kalumma. » (« Mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté » dit Segond).
Ostervald et Segond traduisent épistrépsè par « se convertir ».
Mais le sens réel de ce mot est : « on se tourne vers, on revient », qui se trouve d’ailleurs fréquemment dans le Tana’h également lorsqu’il est question de repentance et de retour à D.ieu.
Voyez par exemple le Psaume 7 : 13. Dans Segond et Ostervald, il est traduit par : « Si le méchant ne se convertit pas,… ». En hébreu, il est écrit : « iashouv », ce qui signifie « revenir, se tourner vers ». Il en est de même dans bien d’autres passages, comme en Ezéchiel 18 : 32 en hébreu : « Hashivou – Revenez et vivez ! » et non « Convertissez-vous donc et vivez ! », comme cela est traduit en français.
La conversion est quelque chose de différent du retour à D.ieu et du fait de se tourner vers Lui. On parle de conversion lorsque l’on change de religion, lorsqu’on adhère à une croyance que l’on n’avait pas précédemment, y compris lorsque l’on était athée et que l’on vient à la foi. Même si le mot latin « conversio » dont il est issu implique une idée de mouvement, on n’y perçoit pas directement l’idée de repentance.
Le retour à D.ieu, revenir à Lui et le fait de se tourner vers Lui (« lashouv », avec un mot racine qui est « shouv » signifiant « à nouveau ») implique par contre bien davantage une notion de repentance. C’est beaucoup plus parlant. En effet, ne peuvent se convertir que ceux qui ne croyaient pas. Par contre, revenir à D.ieu signifie que l’on s’en était éloigné par le péché et qu’Il nous appelle à la repentance pour retrouver une relation intime et sans barrière avec Lui. Seule la repentance permet ce retour. En hébreu il est parlé de « téshouva », terme fréquemment utilisé pour désigner la repentance, le retour à D.ieu, que l’on peut également traduire par « réponse ». C’est un concept très important dans le judaïsme, y compris le judaïsme messianique.
Quelle est l’origine de la calomnie et de la médisance ?
Pour le savoir, lisons le texte en grec !
Dans 1 Tim 3 : 11, 2 Tim 3 : 3 et Tite 2 : 3, le mot grec utilisé pour parler de gens médisants et calomniateurs est « diabolos ». Parlant ! Ne cherchons pas plus loin ! Satan n’est-il pas appelé le « père du mensonge, l’accusateur des frères » ?
Elishéva Goël
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