Michel Garroté réd chef — Or donc, la grande mode, en Europe, c’est de prétendre reconnaître un « Etat palestinien » qui n’a jamais existé, comme s’il n’y avait des problèmes plus urgents et sérieux à résoudre. Par exemple, la menace que l’Etat islamique (EI) fait peser sur Israël. Menace de l’EI qui s’ajoute aux menaces que font peser sur Israël d’une part l’Iran, et d’autre part, le Hamas, le Hezbollah, le Fatah & Consorts.
Le Centre Meir Amit d’Information sur les Renseignements et le Terrorisme a récemment publié une analyse détaillée de l’Etat islamique (EI), analyse qui mentionne, entre autre, le point de vue israélien (extraits adaptés ; voir lien vers l’analyse du Centre Meir Amit en bas de page) : la création de l’Etat islamique en Irak et en Syrie s’inscrit dans le cadre d’un phénomène plus large de consolidation des organisations du jihad mondial dans ces deux pays, comme le Front Al-Nusra.
Pour Israël, la situation est porteuse de plusieurs menaces et dangers : le plateau du Golan et la péninsule du Sinaï pourraient être transformés en fronts terroristes actifs : aujourd’hui déjà, les hauteurs du Golan sont contrôlées par des organisations rebelles, dont la plus importante est le Front Al-Nusra, la branche d’Al-Qaïda en Syrie.
Bien que l’Etat islamique ne dispose pas actuellement d’une présence significative sur place, la dynamique pourrait facilement transformer le plateau du Golan d’une zone relativement calme en un front terroriste actif où le Front al-Nusra pourrait être dominant. Dans la péninsule du Sinaï, Ansar Bayt al-Maqdis, qui a prêté serment à l’État islamique, pourrait lancer des attaques terroristes contre Israël, bien que sa priorité stratégique soit sa campagne contre le régime en Egypte.
Le soutien de l’Etat islamique aux organisations et aux réseaux jihadistes au Moyen-Orient, en particulier dans les pays limitrophes d’Israël : L’Etat islamique est une organisation terroriste avec des capacités semi-étatiques : il possède des armes et des technologies de pointe volées aux armées irakiennes et syriennes, il gagne énormément d’argent provenant des champs de pétrole et d’autres ressources, il possède des partisans au Moyen-Orient et dans le monde qui l’aident à enrôler des combattants étrangers et il dispose d’un réseau multimédia de pointe.
A ce jour, ces capacités sont principalement exploitées à des fins internes, en combattant les ennemis en Irak et en Syrie. Toutefois, elles pourraient se répandre aux organisations et réseaux jihadistes du Moyen-Orient, y compris dans les pays et entités en bordure d’Israël, et renforcer les capacités opérationnelles des organisations jihadistes locales.
Les attaques terroristes en Israël et contre des cibles israéliennes et juives à l’étranger: Selon nous, dans un proche avenir, l’Etat islamique devrait adopter une stratégie de consolidation de son pouvoir en Syrie et en Irak.
Toutefois, compte tenu des attaques aériennes américaines et de la compétition entre les organisations jihadistes, l’Etat islamique pourrait encourager ou lancer des attaques en Israël de l’intérieur du pays ou de ses frontières, ou contre des cibles israéliennes et/ou juives à l’étranger. Il pourrait recevoir l’aide et le soutien des vétérans des combats en Syrie et en Irak qui sont retournés dans leur pays d’origine et/ou de membres et de réseaux locaux soutenant l’Etat islamique.
La coopération entre les États-Unis et les pays de la coalition et l’Iran : en dépit de l’hostilité de principe de l’Iran envers les Etats-Unis, et en dépit de la subversion par l’Iran des intérêts américains au Moyen-Orient, Téhéran pourrait collaborer avec les États-Unis contre l’Etat islamique et le jihad mondial en Syrie et en Irak, leur ennemi commun.
Une telle collaboration pourrait s’effectuer aux dépends d’Israël et nuire à ses intérêts vitaux, par exemple, les concessions de l’Iran sur la question nucléaire. En outre, la collaboration avec l’Iran contre l’Etat islamique pourrait augmenter l’influence iranienne en Syrie et Irak, et pourrait également renforcer le statut du Hezbollah au Liban, voire même renforcer le camp radical iranien au Moyen-Orient.
Il existe des dangers potentiels à la fois pour l’Occident et pour Israël dans le domaine politique régional dus au potentiel subversif de la montée en puissance d’Al-Qaïda et du jihad mondial en Syrie et en Irak. L’influence en hausse du jihad mondial dans ces pays pourrait se répandre à l’ensemble du monde arabe, y compris aux pays pro-occidentaux comme la Jordanie et l’Arabie saoudite, qui jusqu’à présent se sont montrées assez fortes pour faire face aux bouleversements régionaux.
Cet épanchement pourrait aussi donner plus de pouvoir aux organisations et réseaux du jihad mondial dans les pays périphériques du Moyen-Orientaux, régimes ayant échoué, tels la Libye et le Yémen ou aux régimes faibles comme la Tunisie(fin des extraits adaptés ; voir lien vers l’analyse du Centre Meir Amit en bas de page).
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