Benyamin Netanyahou s’élève contre les travaux dirigés par le ministre des AE français Laurent Fabius
Depuis l’annonce par les Palestiniens il y a quelques semaines qu’ils allaient présenter au Conseil de sécurité une résolution demandant la création d’un Etat palestinien sur les frontières de 1967, la France, l’Allemagne et la Grande Bretagne (E3) travaillent sur un projet de résolution alternative qui soit plus acceptable par Israël et moins critique à son égard.
Cette résolution devrait comprendre une reconnaissance mutuelle et faire référence au caractère Juif de l’Etat d’Israël, conditions posée par Netanyahou pour tout accord de paix.
De son côté, Israël rejette toute initiative unilatérale prévoyant un retrait de la Cisjordanie, avec ou sans mention du caractère juif de l’Etat.
« Les tentatives des Palestiniens et de plusieurs Etats européens pour imposer des conditions à Israël va conduire uniquement à une détérioration de la situation dans la région et va mettre Israël en danger; en conséquence, nous nous y opposerons fermement » a dit Netanyahou lundi à Rome en sortant d’une réunion avec John Kerry, le Secrétaire d’Etat américain.
La semaine dernière Netanyahou s’est entretenu avec le président français, François Hollande, au sujet de l’initiative promue par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius : « une telle démarche est contraire à un accord de paix, elle va contrarier les négociations à venir et provoquer une escalade » rapporte le Haaretz.
Les Palestiniens ont annoncé qu’ils présenteraient mercredi une résolution par le biais de la Jordanie.
A priori, les Etats-Unis devraient utiliser leur droit de véto, comme ils l’ont toujours fait par le passé, mais aucune confirmation officielle n’a encore été apportée et il semblerait que l’administration Obama soit divisée. Susan Rice, la conseillère en sécurité d’Obama, semble chercher un compromis.
Benyamin Netanyahou se dit prêt à réagir en réponse aux tentatives unilatérales des Palestiniens: « nous gardons les mains libres pour réagir et répondre aux différentes situations ».
Le chef palestinien des négociations, Saeb Erekat, a annoncé que la résolution palestinienne ne disposait pas du soutien des 9 membres du Conseil de sécurité pour une résolution reconnaissant l’Etat palestinien.
Si la résolution n’était pas adoptée, les Palestiniens se tourneront immédiatement vers des organismes internationaux comme le Tribunal Pénal international de La Hague, pour proposer son adhésion, a-t-il déclaré.
« Nous ne sommes pas en position d’attendre » a dit Erekat. « Mais s’il y a des dirigeants en Israël prêts à négocier sur les bases des lignes de 1967 et la fin de l’occupation dans un cadre de temps limité, nous seront toujours ouverts aux négociations ».