Par Bernard Delattre, publié dansla Libre le 5 mars 2015
Les gouvernements de Norvège, de Jordanie et de Palestine n’ont pas réagi, mercredi 4 mars 2015, après le spectaculaire rebondissement intervenu dans une des enquêtes les plus emblématiques et anciennes menées par la justice antiterroriste française, depuis plus de trente ans. A savoir, la traque des auteurs de l’attentat antisémite du 9 août 1982, contre le restaurant « Jo Goldenberg », rue des Rosiers, dans le quartier parisien du Marais. A l’heure du déjeuner, des individus avaient lancé une grenade dans l’établissement bondé, puis avaient ouvert le feu en pleine rue. Six morts et 22 blessés avaient été déplorés. A l’époque, la tuerie avait traumatisé le pays tout entier. Plus de trois décennies plus tard, fin février dernier, le Juge antiterroriste Marc Trévidic a lancé des mandats d’arrêt internationaux contre trois individus qu’il soupçonne d’être les tueurs.
Bientôt un quatrième mandat d’arrêt ?
Agés à présent d’une soixantaine d’années, ils mènent une vie rangée en Norvège, en Jordanie et en Palestine. Mais l’enquête menée par les Juges antiterroristes français, en étroite collaboration avec les services de renseignements, a mis au jour des expertises balistiques et des témoignages qui les accableraient. Le trio aurait jadis appartenu au groupe radical palestinien « Fatah-Conseil révolutionnaire » : une dissidence de l’OLP, que le terroriste Abu Nidal (mort en Irak, en 2002) fonda à la fin des années 60. Ce groupe multiplia les attentats sanglants, tout au long des années 1970 et 1980. Le trio pourrait être également impliqué dans l’attentat d’Abu Nidal contre l’aéroport de Francfort, en Allemagne, en 1985. Paris pourrait rapidement lancer un quatrième mandat d’arrêt, visant un de leurs complices présumés de l’attentat de la rue des Rosiers… Lire l’intégralité.