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France : Plus de 200 personnalités dénoncent l’antisionisme comme « masque moderne de l’antisémitisme »

By 22 mars 2025mars 24th, 2025ANTISEMITISME

Les signataires de cette tribune appellent à une prise de conscience collective.

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4 min
Manifestation pro-palestinienne à Paris le 27.06.20
Manifestation pro-palestinienne à Paris le 27.06.20Olivia S/i24NEW

Face à la résurgence d’une haine millénaire sous un nouvel habillage, des voix s’élèvent pour dénoncer une dangereuse confusion idéologique. A l’initiative du collectif Nous vivrons, une tribune publiée ce vendredi dans Le Monde par plus de 200 personnalités, dont Elisabeth Badinter, Aurore Bergé François Hollande, Caroline Yadan et Mohamed Sifaoui, sonne l’alarme sur un phénomène inquiétant : l’utilisation de l’antisionisme comme vecteur d’un antisémitisme à peine voilé.

Le sionisme détourné et caricaturé

« Sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes ! » Ce slogan, désormais omniprésent dans les manifestations dites « propalestiniennes », illustre parfaitement le détournement d’un concept historique complexe. Le sionisme, réduit à une forme de colonialisme à éradiquer, est vidé de sa substance historique et de sa raison d’être fondamentale.

Cette lecture biaisée efface délibérément l’histoire tragique du peuple juif : des siècles de persécutions, d’exils forcés, de pogroms meurtriers, et l’horreur indicible de la Shoah qui a exterminé six millions de Juifs. Le projet sioniste, né de cette histoire douloureuse, visait avant tout à l’autodétermination et à l’émancipation d’un peuple constamment menacé.

En réinscrivant le sionisme dans une grille de lecture exclusivement décoloniale, ses détracteurs s’arrogent une position morale supérieure, se plaçant du « bon côté de l’histoire », souligne la tribune.

Un antisémitisme qui ne dit pas son nom

Comme le soulignait avec perspicacité le philosophe Vladimir Jankélévitch dans les années 1970, « l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie ! » Cette formule résonne aujourd’hui avec une actualité saisissante. La substitution est simple mais redoutable : le « sale sioniste » remplace le « sale juif », le peuple « génocidaire » se substitue au peuple « déicide ». On ne reproche plus aux Juifs de vouloir contrôler le monde mais aux sionistes de vouloir contrôler des terres – un territoire qui, ironiquement, fait à peine la taille de la Bretagne et constitue le seul État juif au monde. Depuis les massacres du 7 octobre 2023, ce phénomène s’est amplifié de façon alarmante. La logique implicite de nombreux discours antisionistes peut se résumer ainsi : si les Juifs n’étaient pas là, tout cela ne serait pas arrivé, pointe la tribune.

Le détournement des causes progressistes

« L’antisionisme contemporain s’approprie habilement les codes de nombreuses luttes progressistes : anti-impérialisme, antifascisme, anticapitalisme. Cette stratégie d’infiltration idéologique permet de légitimer un discours profondément problématique en l’associant à des combats généralement perçus comme justes et nécessaires », avertit la tribune.

Cette récupération s’accompagne souvent d’une vision complotiste du monde, où Israël et ses soutiens sont présentés comme les marionnettistes tirant les ficelles de la politique internationale.

Retrouver le sens historique du sionisme

« Face à ces détournements, il est crucial de rappeler ce qu’est réellement le sionisme : non pas un projet colonialiste, mais un idéal d’émancipation né dans le contexte des nationalismes européens du XIXe siècle et rendu vital par les persécutions constantes subies par les Juifs », rappelle la tribune. « Comme l’écrivait Theodor Herzl, père du sionisme moderne : « Si vous le voulez, ce ne sera plus un rêve. » Cette phrase résume l’essence même du projet sioniste : offrir un ancrage durable à un peuple constamment menacé d’extermination, un rempart contre la haine antisémite ».

Un appel à la clarté intellectuelle et morale

Les signataires de cette tribune appellent à une prise de conscience collective. « Critiquer la politique du gouvernement israélien est légitime, comme l’est la critique de n’importe quel gouvernement. Mais remettre en question le droit même d’Israël à exister, ou tenir les Juifs collectivement responsables des actions de l’État hébreu, relève clairement de l’antisémitisme ».

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