« Habemus Papam ! ». Vraiment ? Pas si sûr. Oh, doucement là ! Je ne suis ni traditionaliste, ni sédévacantiste (je suis catholique, ce qui est déjà suffisamment suspect en soi). Je n’ai pas écrit que le Siège était vacant ! Bon. Malentendus mis à part, je me pose la question depuis un certain temps déjà : mais qui est vraiment le pape François ? Il se dit judéophile. Mais cela ne l’a pas empêché, en Israël, de tenir des propos excessivement palestinophiles et de ce fait israélophobes. Il dénonce l’Etat Islamique (EI). Mais il n’a rien fait de concret pour accueillir en Europe les Chrétiens persécutés en terre d’islam. Il a effectué des démarches typiquement islamophiles, dignes d’un catholicisme islamo-compatible, d’un catho-islam.
Il nous invite à accueillir, sur le Vieux Continent, tous les clandestins musulmans qui parviennent à débarquer chez nous. Il est la coqueluche de nos médias, ce qui devrait quand même nous alarmer un tout petit peu. Sa doctrine sociale, à l’entendre, à l’écouter, est une forme de socialo-christianisme, bref, un anachronisme, une contradiction, un non-sens. Il parle beaucoup, et, à force, je trouve qu’il parle trop. Sur le fond, sur le plan philosophique, il n’a pas grand-chose à dire, alors que c’est tout de même là l’essentiel. Oui, « Habemus Papam ! ». Mais qui est-il vraiment ?
Robert Spaemann, doyen des philosophes catholiques de langue allemande, a longtemps observé le silence à propos du « phénomène François ». Sollicité à ce sujet, il a mis un terme à sa réserve polie (voir liens vers sources en bas de page). Selon Spaemann, le pape se livre à un « culte de la spontanéité ». Le pape argentin recherche la symbolique superficielle, mais en même temps – à l’égard d’un pape un jugement proprement dévastateur – il ne montre « guère de goût » pour la théologie. Le philosophe Spaemann considère avec une véritable indignation le pape François qu’une majorité de cardinaux élut au siège de Pierre, pour des raisons qui demeurent incompréhensibles.
Spaemann puise aux paroles prophétiques de l’Ecriture Sainte pour exprimer sa distanciation : « Il viendra des maîtres qui diront des choses qui sonneront bien aux oreilles, et les hommes suivront ces maîtres ». Paroles critiques sur un parcours indéfinissable, ambivalent et donc préoccupant de l’actuel Souverain pontife. Spaemann reproche au pape François – à qui depuis son élection les medias ont accordé le label d’« ouvert » – d’être en réalité un pape autoritaire. Spaemann : François est « l’un des papes les plus autoritaires que nous ayons eu depuis longtemps. Si Benoît s’était exprimé ainsi, il y aurait eu de grands cris. Mais, avec François, le pouvoir absolu est à nouveau plus manifeste. Et il n’y a pas un seul journal pour s’en émouvoir ».
Personne ne sait, dit Spaemann, « ce que le Saint Père a maintenant en tête ». Même les enthousiastes du pape François ne savent pas, en réalité, vers quelle destination le « train Bergoglio » se dirige. « On n’arrive pas à se débarrasser du sentiment de chaos », selon Spaemann. Cela vaut aussi, continue-t-il, pour le synode de la famille, dont la seconde session doit se tenir à Rome, au mois d’octobre prochain, à l’invitation du pape. Tout ce synode est pour lui une « source d’irritation », dans la mesure où le pape prendrait parti unilatéralement. Il n’est pas du tout certain si la manière d’agir de François sera considérée, à l’avenir, comme une « avancée » ou plutôt comme un « dérapage ». Le penseur Spaemann reproche au pape venu d’Argentine de lire peu. Trop peu (voir liens vers sources en bas de page).
Michel Garroté
Sources :
Eh bien ! Voilà un avis vraiment intéressant, en ce qu’il vient d’un catholique « bon teint ».
Election incompréhensible, parcours indéfinissable, ambivalent, démarches typiquement islamophiles, voilà des éléments très parlants pour ceux qui savent entendre, ou qui le veulent.
Prions que le monde ouvre les yeux avant qu’il ne soit trop tard…
Shabbat shalom lecoulam.