Le président israélien a mentionné le génocide arménien, qu’Israël n’a jamais reconnu officiellement, mercredi lors d’un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU à New York dans le cadre des commémorations de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l’Holocauste.
En soirée, le président français François Hollande appelait quant à lui la Turquie à poursuivre son « effort de vérité ».
Reuven Rivlin, mentionnant les événements de 1915 lors desquels « la nation arménienne a été massacrée », a rappelé à l’Assemblée les mots d’un ancien membre de la résistance juive, Avshalom Feinberg.
Ce dernier avait écrit: « Je me demande si j’ai le droit de seulement pleurer sur la tragédie de mon peuple, et si le prophète Jérémie n’a pas aussi versé des larmes de sang pour les Arméniens? « .
Le président israélien a par la suite souligné que Feinberg avait écrit ces mots « il y a exactement un siècle, cent ans d’hésitation et de déni ».
Israël, qui a longtemps eu des liens étroits avec la Turquie, ne reconnaît pas officiellement la mort de 1,5 million d’Arméniens par le régime ottoman pendant la Première Guerre mondiale comme un génocide.
Jadis un ardent défenseur de la reconnaissance par Israël du génocide arménien, Rivlin a cependant baissé le ton depuis qu’il a élu président en 2014.
Par ailleurs, en soirée, le président français François Hollande a appelé la Turquie à poursuivre son effort de vérité à propos du génocide arménien commis il y a un siècle, estimant qu’il est temps de briser les tabous.
« L’effort de vérité doit se poursuivre et je suis convaincu que cette année du centenaire verra de nouveaux gestes, de nouvelles étapes sur le chemin de la reconnaissance », a-t-il déclaré au cours du dîner annuel du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France, à Paris.
Rappelant que les autorités turques avaient voulu il y a un an s’associer à la commémoration et aux souffrances vécues par le peuple arménien, le chef de l’Etat français a cependant estimé qu’il ne s’agissait que d’un premier mouvement qui ne peut s’arrêter là.
François Hollande a rappelé qu’il avait déjà salué ce signe un an plus tôt lors d’un déplacement à Erevan, mais qu’il avait alors souligné qu’il ne pouvait pas être suffisant.
« Il est temps de briser les tabous et que les deux nations, Arménie et Turquie, inventent un nouveau départ », a-t-il exhorté.
Il y a un an, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, alors Premier ministre, avait fait un geste inattendu, présentant les condoléances de son pays aux petits-enfants des Arméniens tués en 1915. Mais l’Arménie avait rejeté ces condoléances, réclamant reconnaissance du génocide et repentir.
Pour François Hollande aussi, la loi sur la reconnaissance du génocide arménien votée le 29 janvier 2001 par le Parlement français n’est pas une accusation à l’égard des vivants, c’est un devoir à l’égard des morts et un apaisement à l’égard des descendants qui rend la négation du génocide insupportable car elle est une insulte.
« La liberté d’expression que nous voulons à tout prix préserver, n’est pas et ne sera jamais (l’occasion d’)une falsification et ne permettra jamais une apologie d’un crime contre l’humanité », a-t-il encore souligné.
François Hollande a confirmé qu’il se rendrait de nouveau à Erevan le 24 avril 2015 pour la commémoration du centenaire du génocide arménien.
La Turquie a toujours refusé d’admettre toute élimination planifiée, évoquant la mort d’environ 500.000 Arméniens alors qu’Erevan évalue le nombre des victimes à 1,5 million.
Par agence – JSSNews