Le mauvais sort qui est joué à Georges Bensoussan, par la France des félons de la LICRA et de la LDH, depuis qu’il est traîné et vilipendé de procédure en procédurite, est aussi l’enjeu principal au cœur de la pétition des 300, lancée contre le Nouvel antisémitisme : mettre le doigt là où le bât blesse véritablement, au-delà des dénis en tous genres : où va se nicher l’antisémitisme musulman, dans le cadre d’une pseudo-“éducation” qui débouche sur la délinquance à grande échelle, le mépris du pays dans lequel vivent ces populations et les dérives faciles que sont l’antisémitisme, le sexisme et toutes les tares de l’importation de ce qui mine totalement le monde arabe, l’une des régions les plus attardées qui soient à cette heure ; zone de tous les conflits à risque d’implosion mondiale et de tous les crimes contre l’humanité. Les remèdes existent et les pionniers rénovateurs sont en voie de révélation, à travers des personnalités comme MbS ou Sissi. Encore faudrait-il que des pays comme la France ne nient pas, en le frappant d’anathème, le juste diagnostic.
Sarah Cattan rencontre Georges Bensoussan avant le procès de la honte
Le premier qui dit la vérité, Il sera exécuté, dit la chanson. Lui, on l’accusa un beau matin de tous les maux. Pour un mot. Il avait commis la saloperie de généraliser, écrivit ce journaliste « coreligionnaire ».
Il avait essentialisé. Commis un discours digne d’un Drumont. Dénoncé l’antisémitisme en faisant usage d’armes de destruction racistes. Un procès se tint pour savoir s’il serait pendouillé ou brûlé.
Nous nous étions rencontrés le 6 mars 2017, veille du jugement. Après le court instant de respiration offert par l’annonce de la relaxe, très vite l’accablement : le Parquet interjetait !
Le Parquet. Que la LDH et le MRAP suivirent, se rangeant une nouvelle fois aux côtés du CCIF.
Le procès en appel devait se tenir le 29 mars, cette fois devant la chambre 2 pôle 7 de la Cour d’appel de Paris. Une fois encore, nous nous rencontrâmes juste avant.
La Licra, Georges Bensoussan. Sa présence aux côtés des plaignants. Son absence en appel. N’est-il pas de ces réveils à jamais tardifs…
Je ne souhaite pas faire de commentaire sur la Licra, elle a déjà fort à faire avec la crise interne qui l’a secouée, marquée par de nombreux départs et démissions qui ont suivi la plainte contre moi. Il sera temps, un jour, d’analyser les ressorts politiques de cette attitude où l’on ne peut négliger non plus le rôle de l’étroitesse de jugement. Mais puisque vous m’interrogez à ce sujet, je voudrais rendre hommage à ceux qui de l’intérieur de la LICRA, m’ont soutenu en en payant parfois le prix. Car comme à l’époque des officines staliniennes, ils ont été évincés de leur poste. Tous n’ont pas eu leur courage et tout en désapprouvant tacitement le trio accusateur, ils sont restés prudemment silencieux.
Comment l’avez-vous vécu, Georges Bensoussan, cette folle parenthèse entre la mise en examen et aujourd’hui ? Vous m’aviez dit récemment votre fatigue. L’arrêt de l’écriture. Concluant : ils ont gagné…
C’est précisément le but de la stratégie du harcèlement judiciaire, faire perdre du temps, distraire de l’essentiel et casser l’effort intellectuel. Empêcher de penser et de travailler. Faire taire ceux qui parlent et intimider ceux qui seraient tentés de le faire. Globalement, elle y réussit bien. A fortiori au moyen de la terreur sanglante. A t-on remarqué qu’en dépit de la manifestation unanimiste du 11 janvier 2015 qui suivit le massacre de la rédaction de Charlie Hebdo (trois ans déjà), on n’a plus vu une seule caricature du prophète dans la presse française.
Georges Bensoussan, il y eut ceux qui se positionnèrent résolument à vos côtés. Ceux qui se révélèrent adversaires. Et puis la grande masse de tous ceux qui s’abstinrent. Assurément on perd aussi des illusions en chemin Georges Bensoussan ? Le détestable oui, mais… de nos amis Frédéric Haziza, Laurent Bouvet, Cindy Leoni, Patrick Klugman, Caroline Fourest, Rudy Reichstadt…
Aucun commentaire à faire sur les gens que vous citez. Je veux rendre hommage en revanche, et manifester ma reconnaissance à ces soutiens de la première heure, d’Yves Ternon à Jacques Tarnero, de Pierre-André Taguieff à Michèle Tribalat, de Pierre Nora à Alain Finkielkraut, d’Élisabeth de Fontenay à Élisabeth Badinter en passant par Boualem Sansal, Pascal Bruckner, Philippe Val et tant d’autres qui furent à mes côtés dès octobre 2015. Comme aussi à tant de citoyens, connus ou non, solidaires via le comité de soutien (plus de 2500 personnes) animé par Barbara Lefebvre. Le reste, on le laisse à l’écume de l’histoire.
Georges Bensoussan, vous aviez interrogé le Tribunal : Est-ce moi qui dois me trouver devant ce tribunal aujourd’hui ? N’est-ce pas l’antisémitisme qui nous a conduits à la situation actuelle qui devrait être jugé ? Et Finkielkraut vous faisait écho en dénonçant cet antiracisme dévoyé qui demandait à la Justice de criminaliser une inquiétude, au lieu de combattre ce qui la fondait. Deux ans après ce 25 janvier, l’atmosphère n’a-t-elle pas empiré ? Onze mois pour reconnaître presque en se pinçant le nez la dimension antisémite de l’assassinat de Sarah Halimi…
L’atmosphère est rigoureusement la même : elle n’a d’ailleurs aucune raison d’avoir changé. Car si l’on comprend le sens profond de la « crise juive de la société française », on entendra qu’il s’agit d’abord d’une crise de la nation française qui dépasse, et de loin, le sort de la communauté juive. Même si c’est elle qui en paie aujourd’hui le prix le plus lourd.
« Plusieurs causes profondes sont à l’œuvre qui signent le départ programmé des Juifs de France. «
Plusieurs causes profondes sont à l’œuvre qui signent le départ programmé des Juifs de France. Par « départ », il ne faut pas entendre le seul franchissement des frontières vers d’autres destinations (dont l’État d’Israël évidemment). Il s’agit, plus souvent, d’un exil intérieur qui prend la forme d’une « marranisation » des consciences et des comportements. Mais qui s’incarne aussi dans cet exode interne qui, ces vingt dernières années, a vu la Seine-Saint-Denis, par exemple, perdre la plus grande partie de ses communautés juives.
Penser que telle ou telle déclaration d’un responsable politique, martiale, déterminée et généreuse parviendrait à endiguer cette dérive, c’est faire preuve d’une candeur touchante. Comme aussi estimer qu’y concourra la mise en place d’un nouveau comité, ou d’un énième pôle de vigilance contre l’antisémitisme. Ou juger aussi que l’éducation à la « tolérance », à l’« accueil de l’Autre » et à la promotion du « vivre ensemble », renforcée évidemment par un surcroit d’enseignement de l’histoire de la Shoah, viendra à bout du fléau qui mine la société juive de France, c’est faire preuve d’une naïveté sociologique surprenante.
Si l’on veut comprendre ce qui nous a mené là, il vaut mieux lire Jacques Julliard, Jean-Pierre Le Goff, Christophe Guilluy, Louis Chauvel et quelques autres dont Michèle Tribalat et Christopher Caldwell pour le versant démographie. On comprendra alors mieux de quoi il s’agit. Et qu’en conséquence, au-delà des déclarations de bonnes intentions, tout laisse à penser que l’abandon des Juifs de France est en marche. Parce qu’il épouse aussi, et surtout, la logique de fragmentation sociale et géographique qui conduit à l’abandon des classes populaires par une partie des élites de ce pays. Et d’abord par la gauche institutionnelle comme l’ont tôt montré Eric Conan (dès 2004…) et Jacques Julliard.
Pour l’heure, avec l’abandon progressif des Juifs (voyez les tergiversations auxquelles ont donné lieu la laborieuse reconnaissance de la nature antisémite de certains crimes, à commencer bien sûr par celui de Sarah Halimi), et en dépit des bonnes intentions exprimées et réitérées au sommet de l’Etat, qu’il soit de droite ou de gauche d’ailleurs, certains espèrent acheter la paix sociale. Ou au moins obtenir un répit pour entretenir, un temps encore, cette illusion dans l’entre soi médiatique et géographique qui est le leur. Espérons simplement pour eux que cela ne s’effondre pas trop vite sous le poids des réalités sociologiques et démographiques du pays. Or, ces réalités, vous ne les entendrez guère analysées dans le discours médiatique dominant qui caractérise cet entre soi bourgeois que j’évoquai plus haut, marqué par cette posture morale qui se donne à elle même l’image flatteuse de l’« ouverture d’esprit » et de l’ « amour de l’Autre ». Reléguant tout contradicteur à son « simplisme », à sa « bêtise » et à sa « sécheresse d’âme et de cœur ». Autrement dit, moins à l’erreur qu’au camp du mal qui vous campe en retour, vous, en figure du bien et de la vertu.
C’est là répondre d’ailleurs à la question que vous me posiez en début d’entretien sur ma présence dans les médias. Ce sera rapide : ma présence est quasi nulle, à quelques exceptions près dont la votre, Marianne et Le Figaro. Tel est d’ailleurs le but de ce vacarme procédurier, me décréter infréquentable sous le poids de l’accusation de racisme et faire en sorte qu’on se détourne de moi. La grégarité médiatique et l’absence de courage font le reste. Je n’ai, par exemple, plus jamais été invité à France Culture, pourtant la station de l’« esprit d’ouverture ». Je fais partie de ces présences « sulfureuses » qu’on qualifie généralement de « clivantes » lorsque l’on veut les écarter. Cela participe de cette instrumentalisation de l’antiracisme, analysée depuis plus de vingt ans déjà par Paul Yonnet et Pierre-André Taguieff. Un antiracisme dévoyé qui finit par verser dans ces accusations diabolisantes qui résonnent comme l’écho lointain des procès en sorcellerie du XVII° siècle.
On fabrique un monstre moral pour mieux l’ostraciser, c’est à dire pour le faire taire. Ce qui rejoint aussi, il est vrai, cette tendance de fond des sociétés démocratiques que Tocqueville nommait la tyrannie de la majorité. Je voudrais vous rappeler ces lignes vieilles de près de deux siècles, tirées de De la démocratie en Amérique (1835) : « Avant de publier ses opinions, il croyait avoir des partisans ; il lui semble qu’il n’en a plus, maintenant qu’il s’est découvert à tous ; car ceux qui le blâment s’expriment hautement, et ceux qui pensent comme lui, sans avoir son courage, se taisent et s’éloignent. Il cède, il plie enfin sous l’effort de chaque jour, et rentre dans le silence, comme s’il éprouvait des remords d’avoir dit vrai. »
Les Juifs de France se sentent abandonnés ? Vous dites que la paix sociale, en France, est en train de s’acheter sur le dos des Juifs. Préserver la paix civile au détriment, comme d’habitude, des avanies imposées aux Juifs. Et que cet abandon est allé de pair avec celui des classes les plus populaires…
Au Maghreb colonial, lors d’exactions antisémites perpétrées par la population arabe, l’administration française demandait discrètement à la justice de ne pas avoir la main « trop » lourde en matière de verdict. Moins par antisémitisme que par crainte d’avoir à affronter la « rue arabe ». Nous vivons présentement, en France, une forme de transposition de ce schéma colonial. Il ne s’agit pas de « post colonialisme » comme le prétendent ceux qui espèrent réactiver au cœur de l’Hexagone les combats anticolonialistes de jadis. En feignant de voir à l’œuvre en France, au mépris de toute réalité, un « Etat raciste ». Il s’agit d’autre chose : les schémas antisémites venus du Maghreb colonial et précolonial ont été importés par la vague migratoire des quarante dernières années. Nier cette réalité et la force de ces stéréotypes antijuifs, c’est seulement démontrer qu’on ignore l’histoire du Maghreb à laquelle on préfère une légende tissée de bons sentiments sur fond de « vivre ensemble », une belle histoire qu’en 1948, hélas, la création de l ‘Etat juif aurait brisée.
En France, ces stéréotypes antijuifs ont été réactivés à la deuxième, voire à la troisième génération, nourris par le ressentiment et la jalousie sociale vis-à-vis d’une communauté juive traditionnellement méprisée au Maghreb (« yahoudi hashak ! ») mais ici bien intégrée et généralement de haut niveau socioculturel A l’époque de la rédaction des Territoires perdus de la République, en 2002 déjà, nous avions compris qu’il fallait déconnecter cet antijudaïsme culturel du conflit israélo-arabe. Au risque, sinon, de ne pas voir l’aspect endogène de cette situation. On le voit plus clairement aujourd’hui où même quand l’actualité de ce conflit parait plus calme, le fond de l’air, dans de nombreux quartiers, demeure marqué par l’antisémitisme. Et pour peu que ce conflit soit réactivé demain, comme ce fut le cas en 2014, on pourrait craindre un retour de la violence. Nombre de Franco-Israéliens rencontrés récemment m’ont d’ailleurs dit combien les violences de juillet 2014 avaient pesé dans la décision de leur départ. Avec au cœur le sentiment d’une République qui ne les protégeait plus (alors même que le gouvernement dirigé par Manuel Valls était l’un des plus vigilants en la matière). Nombre d’entre eux me l’ont dit sur le ton du chagrin, ils avaient le sentiment, qui perdure jusqu’aujourd’hui, que ce pays qu’ils aimaient (et aiment encore souvent) de toute leur âme était en train de les abandonner. On a à peine commencé à écrire l’histoire de ce divorce tragique.
Georges Bensoussan, alors que le BNVCA parla, vous concernant, d’un procès en sorcellerie et Boualem Sansal d’un contre-sens intellectuel, accusant ceux qui vous avaient assigné de culture de la confusion pour avoir ainsi prêté la main au CCIF, je me demandais où étaient le CRIF et le Consistoire.
Il s’agit moins de distribuer des bons ou des mauvais points que de comprendre les logiques d’appareil qui ont conduit certains à déserter. Par intérêt institutionnel, par intérêt de classe aussi comme par frilosité et absence de vision, avec la même « intelligence politique » dont avaient preuve dans le passé, de l’Affaire Dreyfus à 1940, une partie des élites juives de France. C’est en ce sens qu’on peut dire qu’il n’y a pas de « communauté juive », mais une société juive traversée de conflits et tissée, elle aussi, de cette cascade de mépris qui fait les hiérarchies sociales. On a honte de proférer une telle banalité, mais il le faut tant la négation des rapports sociaux habitent généralement les logorrhées moralisatrices d’aujourd’hui : on ne perçoit pas la réalité de la même façon selon qu’on appartient à des milieux plus ou moins bien dotés culturellement, économiquement et socialement. Et qui nous font sentir notre existence plus ou moins légitime. Cela dit, je rends hommage ici au Consistoire central, à Joël Mergui, comme au Grand rabbin de France, Haïm Korsia, soutien des premiers jours.
Georges Bensoussan, face à un Mohammed Sifaoui et son biberon empli d’un lait fabriqué en Israël, ou une Nacira Gjuénif , leur El Youd, hachek dit expression figée, il existe des Boualem Sansal qui corroborent vos emprunts à Smaïn Laacher et ont affirmé que dire que l’antisémitisme relevait de la culture, c’était simplement répéter ce qui était écrit dans le Coran et enseigné à la mosquée, des Saïd Ghallab qui écrivirent[1], sous le titre Les Juifs vont en enfer, que la pire insulte qu’un Marocain pouvait faire à un autre, c’était de le traiter de Juif, ajoutant : c’est avec ce lait haineux que nous avons grandi…
Marc Weitzmann, dans Une famille française, se basant sur les conversations de parloir entre Zoulijha et le frère de Mohamed Merah[2], parle d’un clan drogué à la violence et à l’antisémitisme. D’une rencontre entre l’Histoire et la pathologie. De l’ultra réalisme d’une violence irréelle. D’un long délire toxique où la réalité sociale se dissout. Cette conversation, elle ne fait qu’illustrer ce qui vous a conduit au Tribunal ?
Ces vérités sont aveuglantes au sens premier du terme. Elles sont si terribles qu’elles empêchent de voir et qu’en effet elles ne sont pas vues. Sans en référer aux études savantes, innombrables, sur le sujet (surtout en anglais), et sans même reprendre mon propre travail Juifs en pays arabes. Le grand déracinement, 1850-1975 ( Tallandier, 2012), et qui est d’ailleurs, pour partie, à l’origine de cette cabale judiciaire, je voudrais rappeler les paroles prononcées le 8 novembre 2017, lors d’une émission animée par David Pujadas sur LCI, par Amine El Khatmi, président de l’association « Printemps républicain » : « Il y a un antisémitisme historique qui se transmet dans un certain nombre de familles arabes ou musulmanes dans nos quartiers, déclarait-il, et vous avez des générations d’enfants (…) où l’on élève des enfants en leur expliquant que le yahoudi, c’est-à-dire le juif en arabe, est l’ennemi numéro un, sur fond aussi d’importation du conflit israélo-palestinien. Quand vous avez des générations de gamins qui sont élevés dans ces schémas là, qui considèrent que ce schéma est le seul normal puisque c’est le seul qu’on leur instruit et fait passer, on leur explique que le Juif est la figure honnie numéro un, comment voulez-vous ensuite que ces enfants ne se construisent pas et ne s’élèvent pas dans la détestation à la fois d’Israël mais aussi du Juif. »
La veille, dans le journal Le Monde (7 novembre 2017), le producteur de cinéma franco-tunisien Saïd Ben Saïd écrivait : « La lecture littérale du Coran, dépourvue de tout contexte historique, donne lieu depuis un siècle et demi environ à des propos délirants sur les Juifs. Le Coran comporte un grand nombre de versets concernant les Juifs dont certains leur sont très hostiles. Enfants, nous les apprenions par cœur à l’école. Les Juifs étaient pour nous perfides, falsificateurs, immoraux, diaboliques etc. »
Un mois plus tôt, à Paris, au procès d’ Abdelkader Merah, on avait entendu Abdelghani, l’un des trois frères, déclarer : « J’ai grandi dans une famille qui cultivait la haine du Juif, la haine de la France. (…) « Ma mère m’a dit : regarde ce que font les Juifs aux enfants palestiniens. On en tuera autant qu’ils en ont tué. Les Arabes sont nés pour détester les Juifs ». Elle disait aussi : « les Juifs détiennent le monde et prennent le travail des autres.»
Qu’après de tels constats, je sois traduit en justice il y a là quelque chose d’irréel, voire de délirant comme le signe d’une société engluée dans un schéma orwellien de servitude et de peur. Et de l’entrée dans une ère du soupçon généralisé. C’est ainsi que ce second procès est perçu en France et surtout à l’étranger.
Doit-on se résoudre à étudier l’antisémitisme nazi, stalinien, communiste, et à se taire devant l’antisémitisme issu du monde arabo-musulman, tabou majeur au nom des fameux Pas d’amalgame et reproches d’islamophobie? Doit-on accepter que les plaques commémoratives rendant hommage aux victimes du terrorisme islamiste ne qualifient pas le dit terrorisme. Serge Hajdenberg dit bien qu’il n’est pas de victimes sans bourreau.
En deux mots, je vous rappellerai ce propos du président de la République, M. Emmanuel Macron, au dîner du CRIF le 7 mars dernier : « Il ne saurait y avoir de lutte efficace contre l’antisémitisme sans nommer le mal ».
[1] In Les Temps modernes. 1965.
[2] Le Nouveau Magazine Littéraire, N°1, Janvier 2018.
Entretien Sarah Cattan