Guy Millière – J’aimerais m’intéresser à un autre sujet que les élections israéliennes ces jours-ci, mais je n’y parviens pas.
Aux Etats-Unis, l’administration Obama manœuvre pour présenter un groupe de quarante sept sénateurs hostiles à sa volonté de passer un accord désastreux avec le régime iranien comme une trahison à l’encontre du pays, alors qu’ils exercent leurs prérogatives de sénateurs et rappellent que le pouvoir exécutif est contrebalancé par un pouvoir législatif, qu’Obama n’a aucun droit de piétiner, mais qui ignore encore ce qu’est l’administration Obama ? Rien de nouveau de ce côté là. Rien de plus inquiétant que ce qu’on sait déjà.
En France, Manuel Valls prend des poses de caudillo en carton pâte, parle de « repeuplement » et d’ « apartheid » : il se conduit en socialiste qui panique parce qu’il fait naufrage. La panique est nouvelle, mais le naufrage est commencé depuis longtemps. Rien de nouveau de ce côté là non plus. Rien de très surprenant.
Qui doutait que les dirigeants européens useraient d’une dévaluation massive
L’euro se trouve dévalué massivement par la Banque Centrale Européenne (plus de trente pour cent) qui monétise les dettes et fait de l’inflation. Cela produira une illusion de retour à la croissance qui ne durera pas. Cela rendra toutes les importations plus chères, favorisera peu les exportations, rendra tous les Européens de la zone euro moins riches, et ne sauvera pas les économies et les sociétés européennes tirées vers le déclin. Qui doutait que les dirigeants européens useraient tôt ou tard de ce type d’expédients et d’une dévaluation massive pour tenter de dissimuler une situation catastrophique ? Rien de nouveau de ce côté là encore. Rien de surprenant, non.
Ce qui se dessine en Israël est beaucoup plus étonnant
Ce qui se dessine en Israël est beaucoup plus étonnant. Il y a des problèmes dans la société israélienne, mais quelle société n’a pas de problèmes ? Il existe des monopoles qui n’ont pas été démantelés et qui pèsent sur le fonctionnement de l’économie et le prix de multiples produits. Il existe, en raison, entre autres, de rigidités bureaucratiques et d’opérations spéculatives un prix très élevé de l’immobilier. Le gouvernement Netanyahou aurait encore bien des réformes à faire sur ces plans. L’économie israélienne, pour autant se porte bien. S’il reste des pauvres, le nombre de ceux-ci ne cesse de baisser grâce à une croissance forte, à un dynamisme entrepreneurial et à une intégration croissante des populations ultra-orthodoxes dans le monde du travail.
Il existe des problèmes de sécurité pour Israël, et là, ce sont des problèmes israéliens : les pays européens ne sont pas entourés d’ennemis situés à quelques dizaines de kilomètres de leurs frontières et ne sont pas soumis à un risque terroriste aussi intense, ils ne sont pas harcelés diplomatiquement. Israël est confronté à tout cela. Et les questions de sécurité sont, dès lors des questions cruciales. Un mois et demi d’attaques du Hamas pendant l’été 2014 a montré qu’Israël était vulnérable, et que les manœuvres en coulisses de l’administration Obama rendaient Israël plus vulnérable encore.
Fort heureusement, Israël a un Premier ministre qui, depuis six ans, gère au mieux une situation extrêmement difficile à gérer. Netanyahou n’a pas évité la pluie de missiles de l’été 2014, mais il a évité le pire. Il n’a pas écrasé le Hamas : l’administration Obama ne l’a pas laissé faire, tout comme elle ne l’a pas laissé régler la question iranienne de façon plus drastique.
Le peuple israélien devrait le remercier : tenir tête à Barack Obama, déjouer les multiples pièges tendus par Obama, Hillary Clinton, John Kerry, déjouer les pièges complémentaires tendus par l’Union Européenne, cela n’a pas été rien ! Tenir aux yeux du monde le flambeau de la démocratie et de la liberté en un moment où quasiment tous les dirigeants occidentaux l’ont laissé tomber à terre, cela n’a pas été rien non plus !
Il semble pourtant qu’une importante fraction des Israéliens trouve que cela ne vaut pas grand chose.
Et un mouvement politique dont le nom est en lui-même un mensonge, « union sioniste », risque d’être le parti arrivant en tête lors les élections qui vont avoir lieu. Portant un nom mensonger (elle n’est qu’une union de façade et de circonstances, et n’est en rien sioniste en ce qu’elle est prête à vendre la sécurité d’Israël pour une poignée de dollars et de pois chiches prémachés à Ramallah), l’ « union » en question a un programme digne d’un arracheur de dents du dix-neuvième siècle : elle promet que demain tout sera clair, beau, juste et, surtout, pas cher. Pour que le client achète ses promesses, elle peint la situation économique présente en noir très noir. Et, pour dissimuler ses réels projets en matière de sécurité, elle parle de faire du nouveau. Peut-elle obtenir la paix avec les « Palestiniens » ? Non. Mais elle peut leur offrir la corde qui servirait ensuite à pendre Israël. Peut-elle obtenir que l’Iran renonce au nucléaire militaire ? Non. Mais elle peut dire qu’Obama va obtenir de superbes garanties. Peut-elle empêcher Obama et ses acolytes européens de nuire à Israël ? Non. Mais elle peut s’entendre avec Obama et ses acolytes européens et consentir à ce qu’ils nuisent à Israël, en n’oubliant pas de dire qu’Obama et ses acolytes européens sont de vrais amis d’Israël.
Il se peut que Binyamin Netanyahou, au terme des élections, soit à même de former un gouvernement. Cela risque, hélas, de n’être pas un gouvernement reposant sur une coalition solide.
Il se peut aussi qu’Isaac Herzog remplace Netanyahou. Si c’est le cas, ce sera la fête à la Maison Blanche, dans les palais gouvernementaux européens, chez Mahmoud Abbas, chez les mollahs de Téhéran, et chez tous les autres ennemis d’Israël.
Les amis d’Israël, eux, seront inquiets et consternés.
Je me souviens qu’au moment des accords d’Oslo, de nombreux aveugles exultaient. Ceux qui n’étaient pas aveugles étaient inquiets et consternés, déjà. La décennie qui a suivi les accords d’Oslo a justifié leur inquiétude et leur consternation. Il y a eu environ mille cinq cent morts par attentats terroristes. Un nombre bien plus important de blessés et de mutilés.
Deux décennies après Oslo, de nombreux aveugles espèrent exulter.
Je veux encore espérer qu’ils seront déçus, et que, dans une période turbulente et délétère, Israël ne sera pas mis en danger.
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Gardons les yeux fixés sur le Seigneur et sur ses promesses.
Psaumes 121 (version Ostervald)
1 Cantique de Maaloth. J’élève mes yeux vers les montagnes d’où me viendra le secours. 2 Mon secours vient de l’Éternel, qui a fait les cieux et la terre. 3 Il ne permettra pas que ton pied chancelle; celui qui te garde ne sommeillera point. 4 Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera point, et ne s’endormira point. 5 L’Éternel est celui qui te garde; l’Éternel est ton ombre; il est à ta main droite. 6 Le soleil ne te frappera point pendant le jour, ni la lune pendant la nuit. 7 L’Éternel te gardera de tout mal; il gardera ton âme. 8 L’Éternel gardera ta sortie et ton entrée, dès maintenant et à toujours.