Écrit par Jacques le 14 avril 2014.
Durant la semaine de la fête de Pessah, les enfants d’Israël consomment des matzots, des galettes de pain azyme confectionné de céréales non levé sous l’effet du levain ou de la levure mais uniquement constitué d’eau et de farine pétris ensemble. Sous forme de feuille, on parle de pain azyme.
Qu’est-ce que Hag Hamatsot, la « Fête des Azymes » חג המצות ? Lorsque les Israélites ont quitté l’Égypte, ils sont partis précipitamment. De ce fait, les pâtes à pain n’eurent le temps de lever. Les Israélites emportèrent ces pâtes ainsi, non levées : « 33 Les Egyptiens pressaient le peuple, et avaient hâte de le renvoyer du pays, car ils disaient : Nous périrons tous. 34 Le peuple emporta sa pâte avant qu’elle fût levée. Ils enveloppèrent les pétrins dans leurs vêtements, et les mirent sur leurs épaules » (Exode 12:34).
L’absence de levain : un signe pour l’ennemi
L’absence de levain est un signe, plus pour l’ennemi que pour Dieu. Le peuple a mis du sang sur le linteau et sur les montants de ses portes. Il a donc pu être sauvé de la mort éternelle. Pour Dieu son peuple était sauvé. Plus besoin n’était d’encore en prouver d’avantage. Par contre la raison principale du pain sans levain est le fait que le pain n’a pas eu le temps être levé à cause de la terreur qu’Israël inspirait aux égyptiens qui craignaient devoir une fois de plus subir une plaie supplémentaire. A cause des 10 plaies et surtout la dernière (la mort des nouveaux nés d’Egypte chez ceux qui avaient refusé le sang de l’agneau), le pain n’a pas eu le temps de lever car les égyptiens ont pressé, chassé les israélites.
Ce qui est fait de pâte non « levée » est dit מצה (se prononce « matsa ») soit azyme, ce qui donne מצות (se prononce « matsot ») au féminin pluriel. חג המצות Hag Hamatsot la Fête des Azymes, commémore le départ d’Égypte. Elle est aussi appelée « fête de la liberté » (cette appellation n’est pas biblique, mais populaire).
Une montée à Jérusalem
La fête des pains azymes est considérée, plus que la fête de Pessah elle-même, comme l’une des 3 fêtes solennelles de pélerinage où l’on doit se rendre à Jérusalem. Dans Deutéronome, la fête de Pessah n’est pas nommée expressément comme étant une fête de pélerinage, par contre la fête des pains sans levain l’est.
« Trois fois par année, tous les hommes d’entre vous se présenteront devant l’Eternel ton Dieu, dans le lieu qu’il choisira : à la fête des pains sans levain (hag hamatsot), à la fête des semaines (hag hashavouot), et à la fête des tabernacles (hag hasoukkot) » (Deut 16:16)
« Dans le lieu qu’il choisira » : Ce choix ne précise pas le lieu et l’Esprit Saint le révèlera Lui-même à son peuple mais il est clair qu’il s’agit bien ici de Jérusalem. Ce choix (en hébreu « ba’har ») contient la « volonté », le « désir », « l’amour », des « délices ». Toutes ces expressions confirment évidemment le lieu de la « Ville du Grand Roi ».
Cette fête פסח Pessah selon la Torah (Pentateuque) se nomme חג המצות Hag Hamatsot la Fête des Azymes.
Dans toutes les maisons juives, en obéissance à la Parole de Dieu, tous les enfants d’Israël nettoyent leurs maisons de fond en comble de toute présence de levain, levure, pain levé. Après nettoyage complet de la maison; l’arrêt de consommation de pain levé selon la Bible prend cours le 14 Nissan dans la soirée.
Le levain חמץ le hametz
Le levain est une levure naturelle obtenue par une culture symbiotique de bactéries lactiques et de levures se développant dans un mélange de farine et d’eau. La pâte obtenue sert à la fabrication du pain au levain, auquel il confère son goût spécifique par rapport au pain monté sur levure. L’acidité particulière du pain au levain est, en effet, due à l’acide lactique et à l’acide acétique produits par les bactéries lactiques (lactofermentation). Le levain provoque une fermentation. Ce mélange permet d’ensemencer et de faire lever la pâte du pain au levain, qui se caractérise par sa densité, sa mie irrégulière et son goût plus ou moins acidulé. Le levain est une matière vivante : il s’agit d’un élevage de bactéries à qui il faut apporter de la nourriture et des soins sous peine de le voir mourir.
La Fête des Pains sans Levain
Cette fête tire son nom de la nécessité d’éliminer tout levain, levure ou produit levé de nos demeures et de manger des pains sans levain pendant ces sept jours : « 15 Pendant sept jours vous mangerez des pains sans levain; et dès le premier jour vous ôterez le levain de vos maisons. Car toute personne qui mangera du pain levé, depuis le premier jour jusqu’au septième, sera retranchée d’Israël. » (Exode 12:15).
Pendant cette période de fête ordonnée par Dieu à toute l’humanité, le levain symbolise le péché. Cet ingrédient produit un processus chimique permettant à la pâte de lever. Les aliments levés peuvent inclure le pain, les biscuits, les gâteaux, céréales et tartes qui contiennent une levure quelconque.
Le levain, image du péché
Tel le levain qui fait lever ou gonfler ou enfler, le péché lui aussi fait enfler et est synonyme d’orgueil. Dans la Bible, les péchés que sont la malice, la méchanceté, l’hypocrisie et les faux enseignements – entre autres – (1 Corinthiens 5:8; Luc 12:1; Matthieu 16:11-12) représentent un véritable « levain » spirituel. La levure – le levain – se répand et s’infiltre quasiment « incognito» dans la pâte. Paul utilise notamment cette caractéristique pour évoquer le danger d’un péché qui existait dans l’Église. Il écrit en effet : « Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain ; car le Christ, notre Pâque, a été sacrifié » (I Corinthiens 5:6-7). Ôter le levain de nos demeures nous donne une leçon pratique sur les efforts à fournir pour éliminer le péché de nos vies. Le levain est difficile à trouver, et parfois même à identifier. Parallèlement, il n’est guère facile de s’examiner à fond à la recherche du péché, de se repentir et de rechercher l’aide de Dieu pour éliminer ce type de levain.
Oter le mal et le remplacer par le bien
Non seulement nous devons éliminer le péché, mais nous devons aussi le remplacer par des pensées pures et de bonnes actions. Paul déclare encore, dans son épître, « Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni avec un levain de malfaisance et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité » (I Corinthiens 5:8).
La déclaration très claire de Paul aux chrétiens de la ville de Corinthe « Célébrons donc la fête, » devrait suffire à faire taire les critiques selon lesquelles cette fête merveilleuse et pleine de sens serait démodée et réservée aux Juifs. Il montre aussi clairement le besoin d’extraire le mal (la malice et la méchanceté) de nos vies et de le remplacer par le bien (la sincérité et la vérité).
La soumission au Seigneur
Mais bien que notre réaction au péché soit un repentir sincère et profond accompagné d’un vif désir de ne plus pécher, nous découvrons rapidement qu’une telle purification est bien au-delà de nos forces (2 Corinthiens 7:10-11; Jean 8:11; Romains 7:23-25). Nous avons désespérément besoin de l’aide de Dieu.
La fête des Pains sans levain nous rappelle que le fait de nous soumettre à notre Libérateur est la seule réaction juste au sacrifice miséricordieux de Jésus Christ. Nous ne sommes pas sauvés par des mitsvot, de bonnes œuvres, bien que nous ayons « été créés en Jésus–Christ pour des œuvres bonnes » (Éphésiens 2:10). Le croyant reconnaissant et pardonné recherche l’aide divine afin de ne pas sombrer à nouveau dans l’esclavage du péché.
Une fête à part entière
La fête des pains sans levain est une fête solennelle à part entière, un « Shabbat Hagadol », la première convocation sainte ordonnée par Dieu au même titre que la fête de Shavouot ou Souccot.
Durant la période de Pessah on trouve en réalité 3 fêtes : le premier jour (cette année 5774) mardi 15 avril 2014 (la fête commence le 14 avril au soir) : (1) Pessah, et (2) la fête des pains sans levain, le troisième jour (3) La fête des Prémices, le septième jour; le lundi 21 avril 2014 (ce septième jour commence le 20 avril au soir. La fête sera finie le 21 avril lorsqu’il fera nuit.
Il n’existe pas de « huitième jour ». Le « huitième jour » est une invention rabbinique ; la Torah a institué une fête de sept jours.
La fête des pains sans levain n’est pas qu’une fête « spirituelle » : elle nous implique nous-même personnellement à consommer de la matsah pendant une semaine afin de nous apprendre à nous souvenir toutes ces choses.
Merci pour ce billet fort intéressant! Je l’ai partagé aussi du coup! Shalom à vous 🙂