Une cérémonie en hommage au Colonel John Henry Patterson s’est déroulée jeudi matin au Moshav Avihayil situé dans la région de Netanya.
Conformément à ses dernières volontés, les restes du Colonel ont donc été enterrés en Israël dans le lieu-même où reposent de nombreux soldats de la Légion Juive.
Le Premier ministre Binyamin Netanyahou et sa femme Sarah ainsi que le ministre de la Défense Moshé Yaalon étaient présents. Le petit-fils du Colonel Patterson figurait également parmi l’assistance. Des enfants lui ont symboliquement remis un bouquet de fleurs. Puis le Premier ministre en personne a rendu un vibrant hommage au « parrain de l’armée israélienne » pour reprendre son expression.
Binyamin Netanyahou a d’ailleurs expliqué que son grand-frère Jonathan, tombé lors de l’Opération Entebbe alors qu’il était le commandant d’une des plus prestigieuses unités de Tsahal, ne devait pas son prénom au hasard. Il a été nommé ainsi pour rendre hommage à la fois au Colonel (« John ») mais aussi à son grand-père paternel qui s’appelait Nathan. Bension Netanyahou, le père de l’actuel Premier ministre de l’Etat d’Israël, était d’ailleurs proche du Colonel Patterson. A tel point que celui-ci était le parrain de son fils Jonathan. Dans ces conditions, on comprend mieux à quel point la présence de Binyamin Netanyahou aujourd’hui était symbolique.
En outre, plusieurs chants ont été interprétés tout au long de la cérémonie par la chorale de Tsahal qui était notamment composée du chanteur Itzik Dadia, qui effectue actuellement son service militaire dans celle-ci, ainsi que du Cantor et Lieutenant-Colonel Shai Abramson.
Une dizaine de jeunes juifs venus de France ont d’ailleurs été invités à participer à cette cérémonie. Ils représentaient le programme Maguen organisé par le Betar Mondial. La grande majorité d’entre eux sont désormais israéliens et s’apprêtent à effectuer leur service militaire dans les prochains mois.
Il est important de noter que leur présence à cette manifestation était elle-aussi particulièrement symbolique.
Mais revenons d’abord sur l’histoire personnel de l’homme auquel la cérémonie était dédiée pour mieux en comprendre les raisons.
Bien que non-juif, le colonel Patterson était un fervent défenseur du sionisme. Le Corps des muletiers de Sion qui appartenait à la Légion Juive était d’ailleurs sous ses ordres. Il s’agissait d’un projet ambitieux mené par Zeev Jabotinsky, le fondateur du Betar, et Yossef Trumpeldor, véritable héros de l’Histoire hébraïque, qui appelaient à la création une force militaire juive destinée à s’engager aux côtés des Alliés durant la Première Guerre mondiale dans l’optique de libérer la Terre d’Israël de l’occupation ottomane afin de permettre la Renaissance d’un État Juif.
Durant son discours, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a d’ailleurs présenté « la Légion Juive comme la première force militaire juive depuis la révolte de Bar Kochba. »
L’existence de la légion juive a permis aux dirigeants sionistes de disposer d’une force armée organisée qui jouera un rôle décisif dans la constitution des organisations militaires juives de la Hagana, de l’Irgoun et du Le’hi qui fusionneront par la suite pour donner naissance à Tsahal.
A la lumière de l’Histoire, la contribution de Jabotinsky, de Trumpeldor et du Colonel Patterson s’éclaire soudain aux yeux de tous : de par leur action, ils ont construit les fondations de la future armée d’Israël.
Dans ces conditions, si la présence de ces jeunes juifs venus de France ajoutait au symbole, c’est bien parce qu’ils sont à la fois les dépositaires de l’Histoire d’Israël, les héritiers des valeurs du Betar mais aussi les futurs défenseurs de la nation juive.
Yonatane Laïk – JSSNews