Une conversation de deux responsables du Jihad islamique évoquant la roquette tombée sur l’hôpital a été interceptée par Tsahal
Les résultats de l’enquête menée par l’armée israélienne aussitôt après la frappe sur un hôpital de Gaza montrent clairement que le site a été touché par une roquette palestinienne retombée en territoire gazaoui, selon Tsahal, qui accuse le Jihad islamique d’être derrière ce tir.
« D’après une enquête approfondie et le recoupement de tous les systèmes opérationnels et de renseignement, il est clair que Tsahal n’est pas impliquée dans l’explosion qui a touché l’hôpital de Gaza », a déclaré le porte-parole de l’armée. « L’hôpital a été endommagé suite à l’échec d’un tir effectué par l’organisation terroriste du Jihad islamique. »
« Les organisations terroristes de la bande de Gaza tirent sans discernement sur Israël, mettant également en danger et blessant les habitants de la bande de Gaza. Depuis le début de la guerre, environ 450 roquettes lancées par les organisations terroristes sont tombées sur le territoire de la bande de Gaza », a précisé le porte-parole.
Pour prouver ses dires, celui-ci a présenté la carte des tirs capturée par les systèmes de Tsahal, sur laquelle on voit clairement que l’hôpital se trouve sur la trajectoire des roquettes, et que l’une d’entre elles a explosé à la suite d’un lancement raté. Une vidéo publiée par Tsahal et relayée sur Twitter qui montre le site avant et après l’attaque, étaye également ces affirmations.
L’armée a par ailleurs relayé une conversation enregistrée depuis Gaza « prouvant la responsabilité du Jihad islamique dans l’explosion de l’hôpital » : « A 18h59, un barrage d’une dizaine de roquettes a été tiré par le Jihad islamique depuis un cimetière voisin, et dans le même temps, une explosion a été signalée à l’hôpital al-Ahli de la ville de Gaza. Selon nos renseignements et cette conversation enregistrée, le Hamas a vérifié les rapports, a compris qu’il s’agissait d’une roquette du Jihad islamique qui avait raté son tir et a décidé de lancer une campagne médiatique mondiale pour cacher ce qui s’était réellement passé, allant jusqu’à gonfler le nombre de victimes. L’analyse de nos images aériennes confirme qu’il n’y a pas eu de frappe directe sur l’hôpital lui-même. les seuls dégâts localisés se situent à l’extérieur de l’hôpital, sur le parking. Il n’y a aucun cratère ni aucun dommage structurel aux bâtiments voisins, contrairement aux dommages causés par toute frappe aérienne », a relaté Daniel Hagari, le porte-parole de Tsahal en conférence de presse.
Des images filmées par Al Jazeera en direct sur le site de l’explosion montrent aussi clairement l’impact de la roquette tombée en territoire gazaoui.
Alors que les condamnations d’Israël pleuvent après cette explosion qui a fait 200 morts selon les Palestiniens, le Premier ministre Netanyahou a déclaré mardi soir : « Faites savoir au monde entier que ce sont les terroristes barbares de Gaza qui ont attaqué cet hôpital, pas l’armée israélienne. Ceux qui ont brutalement assassiné nos enfants assassinent également leurs propres enfants. »
Israël a transmis les résultats de ses investigations aux Etats-Unis. Joe Biden, qui doit arriver en Israël ce mercredi, s’est dit « extrêmement choqué par la frappe contre l’hôpital à Gaza ».
Depuis l’annonce de la frappe imputée à Israël, les émeutes se multiplient en Cisjordanie et dans le monde arabe, de la Jordanie à la Tunisie en passant par le Liban.