« Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs… jusqu’à ce que nous soyons tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de D.ieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ,… ».
Le désir du Seigneur, ce sont des ministères /services reflétant le cœur du Père (N°1 absolu et Eternel) afin que vous deveniez « enceints » de la pensée du Père et que vous magnifiez celle-ci pour être finalement présentés à l’Epoux céleste, Yeshoua, le Fils (N°2 volontaire élevé au rang de N°1 par le don de sa vie et de la volonté du Père qui l’a élevé à Sa droite – après avoir été N°2 parfait, ce qui est notre appel à tous finalement).
Mettons bien les choses au point, je suis complètement incapable, moi, Haïm Angot en tant que tel, par nature, de vous amener quelque part. Ou alors par les ressources de mon intelligence humaine seule, ce qui serait vanité. Mais l’Esprit de Christ à travers moi, et à travers d’autres, relâche des choses qui vous perfectionnent. D’autant plus dans la mesure où je suis moi-même sanctifié, choisi pour cela et moi-même à l’écoute soumise du Saint-Esprit.
Y a-t-il de votre part une joyeuse soumission ou plutôt une confiance sans arrière-pensée aucune ? Est-ce vraiment le cas ?
Votre relation à votre père, par exemple, va déterminer de manière cruciale votre capacité de recevoir ou de ne pas recevoir les choses que ces ministères vont vous apporter. On touche là quelque chose de très délicat. Béni soit le Seigneur s’Il nous donne des serviteurs d’une grande patience et d’une grande maturité spirituelle, qui sont capables d’attendre que nous guérissions. Mais ce n’est pas toujours le cas.
C’est pourquoi je pense que le Seigneur veut vraiment nous aider à franchir un pas :
Comment gérons-nous les abus qui nous viennent de nos pères, de nos grands-pères, des ancêtres ? Sommes-nous seulement conscients de ces abus que nous avons intégrés à notre détriment comme « bons » par la « magie » de l’affection dépendante et souvent inconditionnelle que nous portons naturellement aux nôtres ? Quelque part, on touche tout simplement les fruits du péché originel ! Et ça se reproduit depuis des générations et des générations !
Nous allons lire bientôt deux passages sur base desquels j’aimerais appuyer tout ce message.
Certains parmi nous ont démissionné, je le ressens en esprit ! Vous avez accepté, vous avez construit votre vie sur une acceptation de l’abus, peut-être un peu par manque de courage, sans doute par impuissance du fait des émotions abusées. Face à l’abus on peut décider d’abdiquer dans une soumission floue, malsaine, ce qui est très fréquent, et l’on entre en esclavage, on choisit (ou on subit ? Un peu des deux à la fois sans doute) de laisser sa personne être écrasée. « Je suis dans le fossé, et j’y reste ».
Je deviens un citoyen handicapé, hors jeu dans la grande histoire quotidienne de l’humanité telle que D.ieu l’a prévue de toute éternité et où tous ont une place et un appel du simple fait qu’ils sont sur la terre des vivants. Et c’est précisément là que Satan nous attend pour nous faire voir notre humiliation, l’exciter et provoquer un « esprit de revanche », un appel à s’affirmer en réaction et à devenir dès lors nous-mêmes abuseurs. C’est exactement ce qui est arrivé à Caïn, homme éminemment abusé par le mensonge d’une mère « matrice » et non plus épouse et mère, dévoreuse d’identité en lieu et place d’un D.ieu Père donneur d’identité. Un effroyable scénario luciférien où un N°2 « éjecte » un N°1, Adam, et fait d’un autre N°1 une simple aide pour accomplir SON dessein unique.
Je pense que la soumission à l’abus n’est pas courageuse.
Evidemment, c’est plus facile quand j’ai des soucis et que Satan me taraude subtilement dans les domaines de mes émotions jadis abusées, de choisir d’aller dormir, comme cela est alors par exemple fortement suggéré par l’ennemi. Piquer un bon somme pour oublier ! Qui n’a vécu cette tentation ? Le poète Arthur Rimbaud écrivait désirer dans « Une saison en enfer » : « Un bon sommeil ivre sur la grève… ». Qui racontera la part abusée du génie littéraire adolescent de Charleville et sa descente en enfer consécutive ? Tant de talent mis au service de quoi ? Quelle tragédie… Il est d’autres tentations pour « échapper »…
Mais vous savez, au réveil le problème est toujours là. On peut tous faire l’autruche ! Même Rimbaud a exprimé dans sa prose les durs réveils qui vous renvoient à la terrible réalité.
Et j’ai vu en vingt-cinq ans de ministère toutes sortes de réactions malsaines ou désespérées, toujours d’impuissance face à l’abus, ou à la mémoire, souvent hélas diluée, non détectée, « homéopathique », de l’abus. Le pire est lorsque l’on se convainc que l’on n’est pas concerné ; tout individu est pourtant concerné et chacun à des degrés divers. Et la chose est particulièrement virulente dans les milieux où la religiosité recouvre tout d’un pieux mensonge (fausse humilité, soumission à ce que je nomme un humanisme religieux ou de rituel) ! C’est aussi particulièrement vrai dans le chef de serviteurs de D.ieu, avec le titre si général et galvaudé de « pasteurs » lorsqu’il sont serviteurs dans une structure pyramidale qui induit souvent d’elle-même un pieux mensonge, celui de leur perfection supposée et crue, puisque « pasteurs ». Prêchant le séminaire sur le couple « EHAD » combien de fois ai-je vu des communautés entières libérées de l’esprit de Jézabel et de celui d’Achab sauf « le » pasteur et sa femme, pourtant subtilement concernés tout autant que « leurs » ouailles. Si j’ai bonne mémoire je n’ai vu au cours de ces séminaires qu’une seule fois un pasteur signaler publiquement avoir entamé un processus de repentance. C’était à Naples et l’atmosphère de libération spirituelle se mit alors à croître significativement au point qu’un homme transformé en femme et prostitué par un gang de Naples s’est converti et a demandé la prière, désireux de redevenir un homme. Mensonge religieux et pyramidal, la perfection supposée du « pasteur » qui le place en position de toujours être sensé relâcher les choses de D.ieu, vieille réminiscence mensongère de l’infaillibilité papale, coriace mensonge, coriace abus générant des troupeaux abusés et puis à leur tour… abuseurs, qui s’est glissé jusque dans les églises dites pourtant parfois du « Plein Evangile ». Seuls des religieux désespérément naïfs ou pire, niais, peuvent fuir la prise de conscience de cette évidence.
Personnellement, ma réaction a souvent été de ne pas accepter cette soumission à l’abus, de toujours essayer de maintenir le cap de la justice, du vrai. Jeune ministère, je fus confronté à l‘abus de la part d’aînés.
Ça fait souffrir évidemment, parce que c’est très dur à vivre et qu’entrer ainsi en collision avec toute sorte de désordres, fruits d’abus dans la vie d’autrui et des désordres inconscients de la vôtre, est redoutablement risqué. Et pourtant, sauf à être hypocrite, est-ce évitable ?
La solution est d’oser regarder les choses en face à un moment donné, calmement, avec l’aide de D.ieu, et de commencer à gérer les choses dans l’humilité. Faute de cela, bien des relations se retrouvent agonisantes dans les fossés de l’échec. Le monde chrétien ou juif messianique francophone est un des plus tourmentés à ce sujet, car les héritages d’abus et d’abusés-abuseurs y sont considérables, générant toute sorte d’esprits religieux, entre autres, qui conduisent le corps à s’auto persécuter, à s’autodétruire si souvent. Quand il ne le conduit pas par effet éminemment pervers à se choisir comme canaux d’évacuation, comme boucs émissaires, ses meilleurs éléments, ses serviteurs oints les plus précieux, eux-mêmes. C’est une réalité qui n’échappe hélas pas, dès que l’on observe.
Concernant l’abus, tout le problème est aussi de savoir quand et comment il nous faut commencer à faire front. En tout cas, que ce soit sur une inspiration du Saint-Esprit, car sans cela l’orgueil non réduit, qui nous taraude d’autant plus que nous fûmes abusés, nous empêchera d’avoir accès à une vraie libération. Ne forçons rien, tout en étant en éveil, et ne prenons pas la place du Saint-Esprit à ce sujet. Prenons simplement la peine de demander au Père d’agir au juste temps dans nos vies.
Lisons à présent un passage du dernier chapitre d’Ephésiens. C’est fondamental ! J’aimerais préciser avec insistance que tant que vous n’êtes pas passés par Ephésiens dans une stricte application conduite par l’Esprit Saint et acceptée sans aucune restriction mentale, il est inutile d’écouter ce message pour le rendre pratique dans vos vies, parce que vous n’y arriverez pas !
Face à l’abus d’un père, par exemple, qu’il ne faut pas juger pour autant, c’est-à-dire condamner, il faut d’abord et avant tout accepter malgré l’humiliation parfois grave que cela représente de laisser le Seigneur nous faire vivre : « Enfants, obéissez à vos parents selon le Seigneur, car cela est juste. » (Eph. 6 :1). Evidemment, si mes parents me demandent de devenir un mafieux par exemple, je ne vais pas accepter, car il s’agit d’obéir « selon le Seigneur ».
Mais c’est la deuxième partie du verset d’Ephésiens 6 : 2 qui nous intéresse ici : « Honore ton père et ta mère ». C’est un commandement assorti d’une promesse : « si tu veux vivre longtemps et heureux sur la terre ». C’est donc également un commandement assorti d’une menace implicite car on peut en conclure que si nous méprisons nos parents nous ne vivrons jamais heureux ni longtemps sur cette terre.
Que signifie honorer ? Honorer signifie dresser sur un pavois très haut, donner de l’honneur. Si vous voulez me donner de l’honneur, vous ne venez pas vers moi l‘espace de six secondes, rigolards et familiers avec une grande tape dans le dos : « Salut Haïm ! Je te donne de l’honneur, ça va mon vieux ? Pas mal ton message… Allez salut ! » Non, cela c’est tout au plus une familiarité qui frôle la moquerie ! Cela m‘est arrivé dans le cadre du ministère avec des jeunes dont l’arrogance était hélas visible. Et j’ai ressenti à quel point le Saint-Esprit pouvait être blessé de ces choses. Ce ne sont pas des détails et cela seul peut expliquer bien des stérilités dans les vies spirituelles par la suite.
Alors, il faut vous hisser sur une table et déposer des fleurs à vos pieds, me direz-vous ? Nul ne vous demandera cela s’il doit être honoré, mais moralement cela revient à cela si vous devez honorer quelqu’un. Honorer est un mot fort, bien plus fort que ce que la plupart d’entre nous perçoit dans ces temps de vulgarisation de presque tout ! Ce n’est pas peu de chose que d’honorer vraiment !
Je connais des femmes qui honorent leur mari en leur imposant leur amour. Ce n’est pas honorer, c’est manipuler !
Honorer c’est pouvoir dire à son mari par exemple, comme Sarah le disait à Abraham : « mon seigneur ! » avec des mots personnels, inspirés.
Beaucoup de femmes diront : « où est-ce qu’il nous mène, là ? » Et cependant, si vous ne prenez pas cette position de dire au Seigneur : « Apprends-moi, fais-moi vivre cela, tel que c’est écrit, tel qu’il faut le faire », vous passerez à côté d’un immense trésor.
Honorer signifie placer à l’honneur. On ne critique pas, on ne juge pas ; on ne voit même plus le mal, même si on le perçoit de façon flagrante. Voir le mal en face c’est inévitable, mais le grand défi, c’est de voir le mal et de ne pas porter de jugement. C’est difficile. On va en parler en étudiant certains passages à propos de Salomon, de Jésus.
Quand nous voyons le mal chez l’autre, comment réagissons-nous ?
Qu’est-ce qui fait que les assemblées en maison qui ont commencé il y a quatre ans grandissent parmi nous ?
Ce sont ces choses-là, pratiquées, vécues entre vous, de vous à moi, de moi à vous, entre vous les serviteurs et anciens, entre tous ! Et vous avez vu comment le Seigneur nous a protégés de beaucoup de choses qui auraient pu détruire ? Honorer signifie mettre l’autre en position biblique, le vivre dans son cœur, de tout son être, avec toute les fibres sans exclusion de rien.
Un jour pas très lointain, j’ai vécu cela et c’était extraordinaire. J’ai écrit une lettre extraordinairement difficile à mon propre père et il en a pleuré. Une lettre difficile à écrire s’il subsiste une once de sentiment négatif au fond du cœur. Je lui ai dit entre autres : « Ce n’est plus le fils qui t’écrit. Je suis ton fils, je t’ai honoré et tu dois t’en souvenir. Maintenant, c’est l’homme qui parle à un autre homme à travers ce courrier pour confronter des choses difficiles, mais en t’honorant fondamentalement ». Cela, c’est porter un jugement spirituel sur des actes qui doivent être nommés pour ce qu’ils sont, sans rejeter la personne pour autant, la condamner. Vous voyez la différence ? Elle est subtile, elle est importante !
Je le répète, vous ne pourrez pas arriver à dégager votre mémoire des abus psychologiques de vos parents si vous ne commencez pas par vivre « Honore ton père et ta mère » ! Vous n’en aurez tout simplement pas le droit au regard du monde spirituel ! Vous n’aurez pas accès à cette capacité de juger qui n’est pas condamner.