CHAPITRE 12
Le Yin et le Yang, ou quand N°1 et N°2 sont pervertis
Les apparences sont trompeuses et un être d’une rare et subtile intelligence (il s’agit de Lucifer, bien entendu) les manipule avec une exceptionnelle dextérité, malignité et audace intellectuelle. En voici un exemple parfait.
Je devisais un soir avec les membres de ma famille sur tout ce qui représente autour de nous l’univers N°1 et N°2, l’homme, la femme, le Nord et le Sud, continents ou nations, D.ieu et la création, etc. Un des jeunes à notre table, notre cher fils Aaron, me jeta tout à trac : « et le Yin et le Yang des Asiatiques, est-ce N°1 et N°2 ? »
J’hésitai un instant et réalisai alors que cette question venait d’ouvrir un champ d’exploration supplémentaire à ce livre. Après un court temps de réflexion, voici ce que fut ma réponse : dans ce concept de Yin et de Yang, le Yin représente l’aspect féminin et est nommé en premier, ce qui en soi est déjà une indication sur la pensée perverse qui se cache derrière l’expression et ce système de pensée.
Car si le Yin, qui représente dans la pensée orientale le féminin, est N°2, est-il logique de le nommer en premier puisqu’il n’est pas sensé être principe actif mais bien « passif », récepteur en vue de magnifier (ce qui serait alors son temps et son étape d’activité).
Le Yang représente l’aspect masculin. Plus avant, nous savons que Yin représente la lune, le froid, le liquide, etc. et que Yang représente le soleil, le chaud, le solide, etc.
Jusque-là « rien à redire », nous sommes en pleine description de ce qui peut être un univers N°1 et N°2 et nous pourrions donc intégrer ce Yin et Yang dans le grand schéma de l’univers N°1 et N°2.
Et cependant nous commettrions une grave erreur en le faisant, car le « poker est menteur » (je ne connais rien au poker mais je prends l’expression pour ce qu’elle est, pour l’utiliser ici). En effet il y a une subtile perversion derrière le décor ou le miroir, comme on voudra. Où se trouve-t-elle ? Non dans le Yin et le Yang posés comme étant ce qu’ils sont, mais dans leur utilisation, leurs inter-relations et la dynamique de tout cela, si tant est que l’on puisse en ce qui les concerne encore parler de dynamique, puisque le terme, le but final est bien l’immobilité, l’arrêt de la vie (une incursion, une justice étrange dans le flot de l’existence déterminée par D.ieu et nul autre) au nom d’un hypothétique « équilibre », la mort sous apparence de vie sereine.
Et ici dans ce régime le terme dynamique ne convient pas, car si dans tous les systèmes relationnels N°1 et N°2 tout est éminemment engagé, vivant, relationnel, créatif dans le cas de figure positif, destructeur dans le cas de figure négatif (lorsque les partenaires N°1 et/ou N°2 exploitent leurs spécificités dans un registre égocentrique par exemple) la philosophie du Yin et du Yang est tout à l’opposé et représente un leitmotiv récurrent de la pensée orientale et extrême-orientale. Quel est cette philosophie, ce spiritualisme ?
Le Yin et le Yang ne sont pas reliés dans leur relationnel par un principe dynamique mais par un principe constant et fondamental de recherche d’équilibre qui déplace tout l’enjeu. Il s’agit d’une subtile distorsion de sens qui engage un univers N°1 et N°2 dans une illusion mais une illusion redoutable car elle prône implicitement et fatalement la stérilisation de toute vie, tout mouvement sous prétexte de sagesse et de paix, d’harmonie sous prétexte de recherche d’équilibre, d’égalité illusoire.
Le problème de l’existence n’est pas de rechercher une égalité, un « équilibre » que l’humanité déchue ne peut jamais vivre (seul D.ieu qui est saint et parfait peut déposer un sceau de perfection qui transcende et dépasse d’ailleurs l’équilibre et l’harmonie). Le problème de l’existence est… de vivre tels qu’ils existent tous les rapports N°1 et N°2 en en saisissant par la foi et avec l’aide de D.ieu, donc par grâce, le génie.
Doit-on s’étonner que dans des sociétés occidentales en phase de « judéo-déchristianisation » comme c’est le cas depuis l’aube du 21ème siécle soit apparu dès lors un mouvement féministe qui revendique au fond un relationnel homme-femme de type Yin et Yang ? Un relationnel où l’on s’éloigne toujours plus de l’univers dynamique N°1 et N°2 pour y prôner toujours plus un « équilibre », une « égalité » qui ne sont que mirage et « sortie de jeu » ?
Il serait extrêmement intéressant de faire une étude de tout ce qui à toutes sortes de niveaux, jusque dans la vie la plus quotidienne, s’est trouvé ainsi perverti au cours du 20 ème siècle. Un autre livre…
On pourrait par exemple s’interroger sur deux grandes mutations étranges dans l’enseignement de fondamentaux, comme l’écriture et les mathématiques.
L’écriture.
Lorsque j’étais enfant on commençait par nous enseigner lettre après lettre diverses lettres de l’alphabet, en nous apprenant à les lire et les écrire ( ce que nous absorbions avec une candide soif et attention amoureuse de N°2 magnifiant ce que nous enseignaient nos maîtres en tant que N°1).
Par la suite on nous apprenait la valeur de ces lettres ajoutées à d’autres pour « illustrer mentalement, découvrir l’échaffaudage écrit des sons » et nous faire aller vers le mot.
Exemple : la lettre « L » était lue pour elle-même et écrite en lignes.
Mémorisée et établie comme principe elle était alors cette lettre « L » introduite dans un son nouveau avec voyelle : le, la, etc. et finalement magnifiée dans une phrase comme « la pipe de papa » qui contenait aussi des « p » qui avaient subi le même traitement. Cet apprentissage de la lecture avait aussi comme avantage l’introduction sensible à tout l’univers du relationnel N°1 et N°2 à des niveaux insoupçonnés et à explorer, car l’univers du verbe en apprentissage ouvre la porte à bien d’autres univers, mais à des niveaux de profondeur du mental, je le répète, encore à explorer.
Voilà donc bien un apprentissage de la lecture qui découle pleinement d’un univers N°1 et N°2. N’importe qui peut saisir cela car les lettres sont proposées comme principes et ensuites magnifiées dans du sens.
On est passé ensuite (et pourquoi, pour quelle raison profonde, car la chose n’est pas anodine… ?) à ce que l’on nomme en matière d’apprentissage de la lecture « la méthode dite globale ». Méthode qui établit d’autorité un mot tout formé à côté d’un autre mot tout formé avec prière… de mémoriser. Point ! Qui dira le triste chant de la stupeur dans l’âme de l’enfant inquiet et quid du parcours et de la dynamique relationnelle fécondant l’esprit N°1 et N°2 ?
Il n’est guère difficile de comprendre que les mots ainsi stupidement enregistrés par la mémoire ne le sont pas par l’esprit de l’enfant qui a besoin d’un cheminement, de quelque chose de N°1 et de N°2 pour « se souvenir » car on ne se souvient que de ce qui vient de D.ieu et qui est appris selon des régles immuables qui relient qu’il le veuille ou non l’homme à son Créateur.
On sait les résultats produits par cette méthode dite globale.
Vous pouvez sans doute faire la même analyse avec l’introduction des maths modernes face à la méthode ancienne.
Dans le signe fondamental du Yin et du Yang tel qu’il apparaît ci-dessus à droite (shéma non reproductible, voyez le livre), remarquez l’absence de couleurs. Un univers délibérément noir et blanc et duquel la vie est donc exclue. La couleur est par définition célébration de vie. Cet univers noir et blanc avec ce qu’il transporte de neutralisation de la vie se retrouve ailleurs. Un célèbre personnage de la Commedia dell’Arte est revêtu d’un costume à losanges blancs et noirs et m’a toujours mis mal à l’aise, même lorsque Picasso en fait un délicieux portrait de son fils. Au cirque, l’univers du clown blanc, triste, intelligent et dur face au clown coloré et « l’Auguste » à tous égards représente en fait la rencontre entre l’univers de Lucifer, « victorieux » face à l’humanité vivante mais pitoyable. En occultisme et dans certains cercles d’initiation ésotérique le damier noir et blanc joue une grande importance. Les temples franc-maçons sont dallés de noir et blanc…