Et j’ai écrit une lettre admirable, parce qu’elle était tout simplement un catalogue de tous les bienfaits que mon père avait relâchés dans ma propre vie… sans y mettre un milligramme de reproches. J’ai honoré, mis à l’honneur et élevé.
J’ai eu une vision quand j’ai fini cette lettre : j’ai vu un bouclier, un de ces boucliers sur lesquels on élevait les nouveaux chefs chez les anciens.
Mon père était instituteur et avait ces chaussures noires solides de jadis qui duraient des années. Et j’ai vu ces chaussures-là dont la pointe dépassait les bords du bouclier. Mon père était élevé sur ce bouclier d’honneur. Je n’ai pas vu mon père avec des lauriers de César, auréolé de gloire… J’ai vu un homme ordinaire, ce qu’il est, mais je l’ai vu sur un bouclier élevé ; mon nez arrivait en dessous de ses chaussures.
Et le Seigneur m’a dit : « maintenant tu sais ce que c’est qu’honorer ton père ! » Ça c’est passé il y a plus de quinze ans, et c’est quinze ans après que, conduit par l’Esprit de D.ieu, j’ai dit : « maintenant je vais me défaire de ce qui est nécessaire, rendre à César ce qui appartient à César et à Satan ce qui appartient à Satan : les abus d’hommes ».
Au cours des derniers mois, il n’y a jamais de hasard, le Seigneur a permis que moi-même je confronte l’abus psychologique et verbal intense manifesté par mon père dans l’enfance. Et observez la sagesse de D.ieu. Le Seigneur a attendu toutes ces années avant que je puisse le confronter parce que plusieurs d’entre vous vous êtes confrontés au même problème, et il fallait que ça commence par quelqu’un qui puisse le comprendre et le faire. J’ai eu l’occasion d’en parler quelque peu en début de ce chapitre, mais je souhaite reprendre l’exemple suivant, car c’est à cette occasion que tout a commencé parmi nous : j’ai eu ces temps derniers à parler avec une personne dont je ne comprenais pas dans ses fondements une tendance effrénée au perfectionnisme. Et un perfectionnisme qui finalement la détruisait au point de la conduire dans un désespoir identitaire et une dépression. J’ai dit au Seigneur : « pourquoi cela? ».
« C’est une racine d’orgueil ! » m’a répondu D.ieu.
« Mais Seigneur, je l’ai dit à la personne, et elle ne change pas ! » ai-je répondu en priant.
Le Seigneur m’a dit alors: « Questionne-la sur la façon dont elle a été éduquée. » Alors j’ai interrogé et compris. La personne m’a dit : « Oui j’ai été élevée ainsi : je devais être absolument parfaite en tout. Performance, performance, là était le langage unique de mon père me concernant à l ‘exclusion d’autre chose. » Alors dans une prise de conscience de ce qui était subi de manière infernale dans un enfermement émotionnel ancien et devenu inconscient, la personne accéda à la cause de son comportement aberrant et destructeur. Elle « jugea spirituellement » et renonça peu à peu à ce conditionnement venu de l’enfance abusée.
A la frontière des marques de démonisation, les visages portent souvent la marque d’abus psychologiques divers
(ici, phoptos non reproductibles. voyez le livre en format papier)
Qu’est-ce qui explique l’abus ? Qu’est-ce qui fait que moi, je peux être abusif en tant que père ? Lorsque j’ai réfléchi à la question, très rapidement, le Seigneur m’a montré que c’est le péché caché. Le péché caché dans la vie de mes pères, le péché ne permettant pas à mon père ni à mes ancêtres d’être des canaux purs pour Dieu, donc le canal est bouché, il est pollué. Donc fatalement le péché qui est dans ma vie va créer une situation de distorsion qui mène à démarrer l’abus. Je vous assure que là, on a besoin de psychologie et du Saint-Esprit, parce que pour comprendre quelquefois les raisons profondes du comportement de quelqu’un qui abuse d’une façon ou d’une autre, c’est horriblement compliqué, à cause du péché.
Si vous avez été abusé par un père, une mère, un frère, une sœur, quelqu’un même dans l’Eglise, sachez que c’est parce qu’il y a du péché caché dans la vie de la personne. Mais souvent elle l’ignore ; elle ne le sait même pas elle-même.
Je vais vous donner un exemple très parlant.
On remonte à trois générations. C’est une histoire vraie.
Un noble a une relation sexuelle illicite avec une femme qui n’est pas noble. Elle en a un enfant. La noblesse en ce temps-là reconnaissait l’enfant mais elle retirait le petit « de ». Mais en fait l’enfant fut rejeté complètement de la lignée du noble. Car cet enfant-là était une fille.
La mère délaissée du fait du rejet de l’enfant fille par le père va concevoir une amertume profonde qu’elle retournera vers son enfant en lui reprochant d’être une fille. Cette fille va se marier et elle va avoir un fils. Et elle va projeter sur son fils, en cachant le problème de son origine, une ambition démesurée.
« Je n’ai pas eu le titre du grand-père, mais j’ai un fils et non une fille. Et mon fils sera quelqu’un ! » On est déjà en plein scénario d’abus. C’est-à-dire qu’ensuite on va manipuler, on va forcer quelqu’un à devenir quelque chose, mais avec une force, une emprise psychologique, psychique telle que vous pouvez faire d’un individu un demi-fou ! Pas fou au sens médical, mais fou dans ses comportements d’être emprisonné. Quelqu’un qui ne sera jamais maître, en possession de lui-même, parce qu’il doit jouer un rôle toute sa vie. Le rôle abusivement et sur fond de secret imposé par sa mère.
Qu’est-ce qui dans votre vie vous emprisonne ou vous condamne à répéter certaines attitudes, un fonctionnement qui pourtant vous mine ? Si cela vient d’un abus ou d’une éducation qu’on vous a donnée, il faut le rejeter. Prenez du temps devant le Seigneur, et si vous avez besoin d’un moment de prière, demandez-le à un serviteur, mais tout au fond de vous-même vous devez laisser le Saint-Esprit faire son œuvre dans votre cœur. Beaucoup de vos souffrances et de vos conflits dans les couples viennent de ce que vous n’êtes pas vous-même, tel que Christ le voudrait, mais vous êtes le fils ou la fille de…
Vous êtes donc encore le produit d’un abus psychologique. Je sais que pour beaucoup d’entre vous, il y a des choses dans vos vies, même des choses que vous pratiquez vous-mêmes qui viennent d’abus. On vous a abusés, on vous a marqués au fer rouge dans vos comportements, vos attitudes, de façon telle que cela vous empêche de vivre bibliquement votre couple, par exemple.
Si vous avez été abusée par un père ou une mère, c’est très difficile d’être soumise à un mari ou de simplement vivre avec lui normalement!
Si vous avez été abusé par un père ou une mère d’une certaine façon, il sera très difficile d’être un homme viril, à tous égards : moralement, psychologiquement et sexuellement.
J’ai eu devant moi récemment un serviteur de Dieu qui est impuissant. Dieu n’a pas voulu ça ! Paul le dit, le corps de l’homme est pour la femme, le corps de la femme est pour l’homme. Et Paul parlait au nom de Jésus-Christ ! Alors, un impuissant, ou bien une déviation sexuelle quelle qu’elle soit, c’est aussi le fruit d’une personnalité abusée. Pourquoi est-ce que vous vous méfiez des hommes ? Peut-être parce que vous avez eu des pères qui vous ont abusés ! Ou des mères qui vous ont abusés !
Il y a une enfant qui vient de temps en temps chez nous à la maison. L’autre jour, elle était là et j’avais envie d’avoir pour elle une parole affectueuse. Donc je vais vers elle et je lui dis avec un sourire émerveillé : « Ah, les petits enfants ! » La réaction de l‘enfant fut surprenante. Elle retira brutalement sa tête sur laquelle je me préparais à déposer une main amicale.
Alors je commençai à prier.
Pourquoi cette réaction ? Parce que la mère a organisé avec cette gamine une relation basée sur la crainte et la méfiance. Il va falloir qu’un jour cette gamine prenne conscience qu’elle a été abusée mais au prix de quelles douleurs relationnelles ? Pourquoi cette mère de famille agit-elle ainsi ? Parce que selon ce que j’ai cru comprendre sa propre mère le faisait déjà !