CHAPITRE 13
Un poison s’est répandu sur la terre
Après ce long détour au travers de quelques chapitres, revenons à la trame centrale de ce livre. Après l’épisode de la chute de Lucifer et de sa visite stratégique vers Eve, N°2, pour l’établissement de son royaume infernal parmi les hommes, un poison lent mais d’une redoutable efficacité va se répandre sur la terre. Il a pour nom : ORGUEIL.
Cet orgueil consubstantiel, désormais, à Lucifer devenu Satan depuis la chute gît aussi au fond de chaque cœur humain en réclamant ses droits au prix des plus terribles mauvais choix qui peuvent se résumer en un seul mot : égoïsme. Il est aussi le ciment entre les deux royaumes déchus, celui de Lucifer et celui de l’homme d’Eden.
L’expression la plus synthétique de la chute et de l’après chute ? Orgueil et égoïsme.
Après avoir obtenu le succès que l’on sait en Eden en s’adressant à la femme, Satan va, fort de l’immense traumatisme relationnel introduit dans le relationnel 1 et 2 du premier couple humain, profiter de l’atmosphère de confusion pour pousser ses pions encore plus loin, toujours plus loin en un « blitzkrieg » implacable et foudroyant contre la création et le Créateur.
L’épisode de Beréchit (Genèse) chapitre 4 : 1, où Eve s’exprime ainsi : « « Ani Caniti », est hautement significatif puisque Eve est à la fois violemment insécurisée par l’attitude démissionnaire de son mari (Beréchit 3 : 6 : « La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence ; – note de l’auteur : l’intelligence, l’univers des principes accessibles, un univers N°1 – elle prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea »).
C’est-à-dire qu’Adam manifesta pour la première fois ici ce terrible mal intérieur des hommes : la démission, l’entrée en une forme de profond sommeil spirituel, moral et psychologique quant à ses responsabilités et son statut de N°1.
Mais Eve aussi est, de par le fait qu’elle accepta d’usurper face à Satan le rôle de N°1 qui revenait à Adam seul, envahie par le poisson de la rébellion et de l’orgueil, l’incroyable audace de son discours en Beréchit 4 : 1 : « Adam connut Eve, sa femme ; elle conçut et enfanta Caïn, et elle dit : « J’AI » formé un homme avec l’aide de D.ieu. Elle enfanta encore son frère Abel ».
« Abel fut berger et Caïn laboureur ».
Notons au passage :
1/ Que Caïn signifie « acquisition » en hébreu. Caïn n’est donc d’un point de vue identitaire… personne. Il n’existe qu’en tant qu’acquisition faite par sa mère dans des conditions qui bafouent tout l’ordre et toute l’harmonie N°1 et N°2 pour l’apparition d’une existence. Dans le discours de la femme face à Satan en Eden, Eve est en position usurpée de N°1, D.ieu vient ensuite et Adam n’est même pas nommé. Certaines exégèses et études de spécialistes situent là l’apparition de l’occultisme, car Eve aurait eu recours à de la manipulation occulte dans le cadre paroxystique de son comportement. Il est un fait que si sorcellerie s’apparente à manipulation, ici le point de vue de ces exégèses prend tout son sens.
2/ Abel, Evel en hébreu, signifie « nuée ». Quel nom, quelle identité fugace ! En effet, la destinée d’Evel sera courte puisqu’il meurt assassiné par son frère. Certes « nuée » évoque aussi la destinée céleste, inspirée, d’Abel prophète.
Enfin notons que Caïn, l’aîné (un N°1) est ici marqué d’un signe de corruption évidente de par les conditions de sa naissance. Ainsi tout le thème si biblique et si profond de l’aîné, du premier-né est marqué du sceau de l’infamie, de l’impureté, de l’appartenance à Satan. Caïn sera aussi l’homme des labours. Il s’agit de l’univers de l’exploitation de la création en vue d’en soutirer profit, puissance. Un thème largement universel dans l’histoire de l’humanité depuis lors ; jusque parmi le peuple de D.ieu contemporain dans des manifestations aussi subtiles que néfastes comme la pensée positive autour de l’évangile de la prospérité par exemple : Mammon est un fruit direct de « l’évangile de Caïn ». Caïn nous rappelle ou plutôt anticipe un autre personnage qui sera « un vaillant chasseur devant l’Eternel » (Beréchit 10 : 9), homme recherchant lui aussi pouvoir et puissance : Nimrod, mais aussi un autre personnage, Esaü, qui vendra sa dignité de N°1 pour des lentilles. Quant à Abel le doux pâtre il nous rappelle bien sûr, mais partiellement, Jacob, le frère d’Esaü, l’homme doux résidant sous les tentes, réfléchi (jusqu’à la ruse…) quant à la condition humaine et ses pièges mortels sans le conseil de D.ieu. Mais soyons conciliants avec le cher Jacob car, après tout, n’est-ce pas la honteuse défection de son N°1 de frère qui en partie explique son aventure ? Nous allons venir à ces deux personnages-clés dans la suite de ce livre.
Retenons bien ces deux noms, Esaü, l’aîné et Jacob, le second, à mettre respectivement en rapport avec Caïn, l’aîné et Abel, le second.
Esaü et Jacob et leur immense saga relationnelle, tragique, difficile, vont être, je le répète à dessein, les deux personnages-clés, acteurs du pivot autour duquel D.ieu va commencer à restaurer tout ce qui relève de l’ordre harmonieux N°1 et N°2 après avoir exposé dans un paroxysme l’aspect perverti par la chute. Ils représentent un pivot pour toute l’histoire de l’humanité et il importe vraiment de les découvrir sous cet angle-là.
CAPITAL, nous verrons cela dans la suite de ce livre.
Il faudrait aussi pouvoir introduire ici la thématique de l’onction d’Elie, voire Elie lui-même restitué à l’humanité pour la restauration de toutes choses avant la venue du Messie.
Je suis convaincu que ce temps est un temps d’Elie et que la restauration de tous les principes du relationnel N°1 et N°2 relève de cette grande promesse biblique (Matth. 17 : 11 : « … il est vrai qu’Elie doit venir, et rétablir toutes choses »). J’aborde partiellement ce grand thème prophétique lié à notre temps, qui sera celui du retour de Yeshoua, comme il fut lié au temps de la première venue du Messie Yeshoua, dans mon livre « Bénédiction du Père, bénédiction des pères ».
Caïn s’éloignera de D.ieu et entreprendra une aventure personnelle loin de D.ieu ( Beréchit 4 : 17 à 26). Cette Ecriture foisonne de symboles, de noms, de situations et de personnages qui nous informent tous sur la construction d’un univers totalement antichristique. Tous les principes de chaque manifestation antichristique du futur de l’humanité sont rassemblés là. Ce n’est pas le lieu de détailler cela, car c’est un travail qui mérite à lui seul un autre ouvrage. Plus tard peut-être…
Retenons simplement qu’à travers la rébellion d’Eve, rébellion mêlée de frustration, son acte de manipulation occulte et l’impossibilité pour Caïn de sortir du cercle de rapt identitaire formé par sa mère, Satan « recrute » les personnes et les principes qui vont lui permettre de construire son univers spirituel à confronter à celui de l’Eternel. Ainsi l’humanité aura désormais un choix à faire à chaque génération, par chaque individu : l’univers principiel du D.ieu Père ou celui satanique du D.ieu mère.
Car ne nous y trompons pas, en amenant Eve à faire ce qu’elle a fait, Satan cherche à renverser l’ordre divin, nous avons vu et compris cela, mais il cherche à perpétuer cette perversion en enfermant l’humanité dans la dépendance la plus irrésistible possible de la femme usurpatrice. Ce qui en sort : la domination nommée Reine du Ciel. Lisons ce qu’en dit Jérémie en Jér.7 : 18 : «Les enfants ramassent du bois, les pères allument le feu, et les femmes pétrissent la pâte, pour préparer des gâteaux à la Reine du Ciel, et pour faire des libations à d’autres dieux, afin de m’irriter », toute la culture universelle des déesses terre-mère et leurs cultes et variantes innombrables sur toute la planète à travers toutes les formes de civilisations et cultures. Le culte catholique de la Madone n’en est qu’une des expressions les plus flagrantes. Nous retrouvons ce principe de la femme élevée en abomination dans le livre du dernier combat entre D.ieu et Satan et l’humanité pécheresse. J’ai nommé le livre de l’Apocalypse en Apoc. 17 : 6 : « Et je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. Et, en la voyant, je fus saisi d’un grand étonnement ». Ce thème d’une immense portée stratégique pour qui veut comprendre les combats des temps de la fin est largement développé dans mon livre EHAD.
La corruption qui suivra sur la terre sera à ce point énorme que D.ieu décidera de rayer les vivants de devant Sa face à l’exception d’un seul juste et les siens : Noé. Il s’en suivra le déluge. Mais Satan ne lâchera pas prise et rapidement les miasmes du règne antichristique referont surface avec la descendance de Cham l’impudique. J’ai nommé Nimrod.
Nimrod entretint une relation incestueuse avec sa propre mère, Sémiramis, et lorsque Nimrod périra, sa mère le déclarera, c’est l’Antiquité qui nous le rapporte, comme étant divin. Il est évident que si un être venu d’une femme est accepté comme un dieu, c’est que sa mère est fatalement une déesse et c’est là le mensonge qu’il fallait établir à la face de toute l’humanité. Je dis bien de toute l’humanité car l’univers de Nimrod/Sémiramis, c’est Babel et Babylone qui, avant la destruction de la tour, rassemblait toute l’humanité avec une seule langue, dans une unité de principes spirituels exaltés.
Ne sommes-nous pas ici en plein scénario de réhabilitation de l’épisode terrible qui lia de façon funeste, et au minimum incestueuse sur un plan fusionnel et psychologique, Eve et Caïn ? Avec Nimrod/Sémiramis nous trouvons déjà le culte de la Reine du Ciel à son apogée. On en retrouve ensuite la trace dans tout le parcours des civilisations. Voyez, et ce n’est évidemment pas un hasard, l’apôtre Paul étant dans le camp du D.ieu Père, la confrontation qu’il vécut en Actes 19 : 23 à 27 : «Il survint, à cette époque, un grand trouble au sujet de la voie du Seigneur. Un nommé Démétrius, orfèvre, fabriquait en argent des temples de Diane, et procurait à ses ouvriers un gain considérable. Il les rassembla, avec ceux du même métier, et dit : O hommes, vous savez que notre bien-être dépend de cette industrie; et vous voyez et entendez que, non seulement à Éphèse, mais dans presque toute l’Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule de gens, en disant que les dieux faits de main d’homme ne sont pas des dieux. Le danger qui en résulte, ce n’est pas seulement que notre industrie ne tombe en discrédit ; c’est encore que le temple de la grande déesse Diane ne soit tenu pour rien, et même que la majesté de celle qui est révérée dans toute l’Asie et dans le monde entier ne soit réduite à néant ».
Avez-vous noté la dernière partie du verset 27 : « celle qui est révérée dans toute l’Asie et dans le monde entier… » ? Ici le culte de Diane est déclaré universel. Ce culte n’existait sous la forme d’un culte à Diane que dans une part restreinte de l’humanité située dans la zone actuelle de la Grèce et de la Turquie. Pourquoi alors cette déclaration universaliste ? Eh bien tout simplement parce que les servants de ce culte avaient conscience que sous des formes différentes leur culte à Diane étaient fondamentalement le même partout sur la terre, depuis la dispersion des hommes après Babel et du fait que les esprits se rejoignent dans le monde spirituel, sous la férule d’une entité spirituelle unique : la Reine du Ciel.
HaShem, bien sûr, a aussi une stratégie et le projet de ce livre dans la suite de celui-ci est de le faire voir en partie à l’intérieur du sujet N°1/N°2.
Cette stratégie aura, parmi d’autres éléments, deux grands repères : Israël et Yeshoua , le parfait grand souverain sacrificateur.
Israël, car si Satan s’est acquis un peuple parmi l’humanité, D.ieu va se choisir un peuple de simples nomades, le plus anodin des peuples de l’époque selon ce que nous dit la Bible (Deut. 7 : 7) pour manifester Sa glorieuse réponse. Il y a dans le choix d’un tout petit peuple de nomades et pâtres le signe du génie divin, le génie de la vie inextinguible. Car ce qui vient de D.ieu, si ténu, si petit soit-il, recèle un pouvoir de vie que nul ne peut réduire, détruire et dont nul ne peut contrer le développement et l’expansion. C’est du même ordre que ce que déclare Yeshoua lorsqu’Il parle de la foi semblable à un grain de sénevé qui deviendra tel un arbre où s’abritent les oiseaux du ciel. En cela Israël, peuple élu pour servir (donc N°2 face à D.ieu) fut établi N°1 face aux nations (N°2).
Comprenons-nous à présent l’infernale et criminelle haine de l’humanité sous la coupe de Satan à l’égard d’Israël ?
L’antisémitisme qu’il faut dénoncer est surtout à dénoncer dans ce cadre car il est irréductible par des moyens seulement humanistes. Comprenons-nous à présent mieux pourquoi le ministère et le seul nom de Yeshoua provoquent tant de rejet et de haine ? Yeshoua est la couronne d’Israël. Il est aussi D.ieu couronné qui par Sa seule présence victorieuse proclame la victoire éternelle de la divinité EHAD sur le malin et sur son royaume infernal qui couronne d’abomination cette entité : la Reine du Ciel.
Depuis la chute, une guerre totale a donc été déclarée à l’harmonieux dessein de D.ieu concernant les N°1 et les N°2. A la lumière de cette révélation, bien des choses s’éclairent et deviennent plus compréhensibles. Les N°2 sont spécialement visés ; les N°1 le sont aussi mais d’une autre façon…
Quelle famille n’a pas remarqué le tempérament, le comportement, voire la terrible crise identitaire et souvent de rébellion par laquelle passent tant d’enfants seconds ? Le mouvement féministe qui cherche désespérément à affirmer la femme (N°2) face à l’homme est-il seulement une revendication ou y a-t-il là aussi les signes d’une exaltation luciférienne ? A la lumière de cet ouvrage, on doit admettre la part luciférienne. Je vous laisse appliquer le raisonnement à tous les autres schémas N°1 et N°2. Que dire de la rébellion des enfants face aux parents, des sociétés face à leurs leaders, etc. ? Il est évident que l’humanité entière, N°2 face à l’Eternel, est quotidiennement travaillée au corps par Satan (N°2 déchu) pour rejeter D.ieu et choisir « n’importe quoi d’autre », en apparence du moins car ce « n’importe quoi d’autre » est toujours significativement marqué du sceau d’un règne « Reine du Ciel » derrière lequel Satan avance masqué.
Il n’est pas inutile, avant d’aller plus loin dans l’étude biblique qui va suivre, de rendre ici quelques exemples ou témoignages concernant le sujet de ce livre : N°1 et N°2, et de les faire précéder d’une liste de la plus grande partie des domaines relationnels qui régissent peu ou prou mais plutôt prou que peu, me semble-t-il, le vécu de l’humanité et de notre planète.
A/ N°1 D.ieu, l’Eternel D.ieu / N°2 tout l’univers créé. N’est il pas écrit que les planètes louent le Seigneur ? Il existe une musique des sphères, donc l’univers entier magnifie les principes résidant dans le cœur de D.ieu, N°1.
B/ N°1 D.ieu, l’Eternel D.ieu / N°2 la terre et tout ce qu’elle renferme : Paul n’a-t-il pas dit que : «En effet, les perfections invisibles de D.ieu, Sa puissance éternelle et Sa divinité, se voient comme à l’œil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans Ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables » (Rom. 1 : 20) ? La terre magnifie par sa beauté des principes qui sont dans le cœur de D.ieu et qu’Il a donné à magnifier par une création vivante.
C/ N°1 D.ieu, l’Eternel D.ieu et Père / N°2 Yeshoua, D.ieu, l’Eternel D.ieu fait fils pour accomplir, magnifier le dessein, le principe du rachat de la création et de l’humain.
D/ N°1 D.ieu, l’Eternel D.ieu / N°2 la création rachetée et recréée en perfection (nouveaux cieux, nouvelle terre et Jérusalem céleste). Lisons Apocalypse 21 : 1-2 : « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de D.ieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, préparée comme une épouse qui s’est parée pour son époux ».
Tout cela ne magnifie-t-il pas la splendeur des desseins et principes d’amour de D.ieu ?
E/ N°1 D.ieu, l’Eternel D.ieu / N°2 Lucifer avant la chute. Lucifer qui a reçu un appareillage d’instruments et une onction de louange pour magnifier les principes de la gloire divine.
F/ N°1 D.ieu l’Eternel D.ieu / N°2 l’homme en Eden.
G/ N°1 l’homme / N°2 la femme dans le spirituel comme dans le naturel, car si l’homme donne la semence, principe de vie, la femme la magnifie durant neuf mois…
H/ N°1 les parents / N°2 les enfants
I / N°1 l’aîné / N°2 le cadet.
En « bout de course » de cette liste nous retrouvons, et ce n’est pas un hasard, l’enfant aîné et le second. C’est dans l’ordre direct de la création le dernier maillon essentiel N°1 et N°2 et ce n’est pas un hasard si c’est à partir de ce maillon-là que D.ieu va exposer au maximum la faillite du relationnel N°1 et N°2 pour y annoncer non Sa vengeance mais Sa grâce, Sa restauration et non un jugement. Nous allons voir cela un peu plus loin.