Et si votre cadet franchit malgré tout le pas et entame son parcours de fils ou de fille prodigue,
Sachez que D.ieu a toujours le dernier mot et cela d’autant plus si votre cadet est un enfant de D.ieu qui s’égare pour un temps. Comment avons-nous fait avec notre cadet ? Après nous être placés maintes fois devant D.ieu pour examiner ce qui dans nos vies aurait éventuellement pu ouvrir une porte dans la sienne. Après avoir souffert, prié tant et tant, après nous être tant questionnés sur l’aspect déraisonnable et insaisissable du comportement de notre fils à cette époque, après avoir résisté à Satan qui me fustigeait intérieurement en me provoquant sur la fameuse bénédiction des pères que je prêchais et répandait depuis quelques années, nous sommes arrivés à une conclusion difficile.
Qui fut : abandonner complètement notre fils entre Ses mains. Ce ne fut pas chose simple croyez-moi d’abandonner un enfant au point de laisser mourir lentement toute pensée le concernant, même si ensuite nous comprîmes que c’était l’abandonner dans les mains de D.ieu. Dans l’incroyable fournaise psychologique et affective du moment, c’était une gageure car de façon lancinante revenait toujours ce questionnement : pourquoi, dans quel but Seigneur ? Et puis un enfant qu’il faut abandonner quand on a un cœur de père ou de mère…
J’en vins la mort dans l’âme à « renoncer » à mon enfant en renonçant à tout attachement, tout sentiment pour un fils avec lequel j’avais pourtant un lien privilégié à bien des égards de par sa nature sensible, imaginative, artiste, et ce fut le cas pour mon épouse aussi.
Mais c’était exactement là que D.ieu, après que nous ayons tout tenté, voulait nous conduire.
Et assez vite, c’est à cette époque à peu près que notre fils nous revint, mais transformé, repenti, mûri, ayant mangé des carroubes de fils prodigue, ayant connu les « bénédictions d’en bas » dont il fut question dans les bénédictions de Joseph, vous vous en souvenez ?
C’est aujourd’hui un jeune homme qui a mesuré les gouffres possibles de sa nature et qui a laissé D.ieu le doter d’un caractère complètement transformé, responsable, mature. Parents ne perdez jamais espoir avec vos cadets difficiles. Si votre relation à D.ieu est authentique, D.ieu l’est aussi, authentique, et lorsque vos forces de parents seront épuisées, Il agira.
Pour clore avec le sujet, nous n’avons pas négligé pendant cette crise d’encourager notre aîné, garçon sobre, hyper responsable et très profondément engagé dans sa relation avec D.ieu (un N°1 typique) à aller vers son frère cadet. Cela ne fut pas négligeable en terme de construction de relation entre aîné et cadet qui aujourd’hui ont un rapport ouvert, harmonieux, généreux.
Certes l’intercession, et ceci n’invalide en rien le parcours tel que décrit plus haut de parents abandonnant leur fils dans les mains de D.ieu, est un moyen puissant à cultiver à tout prix dans ce cas.
Laissez-moi en guise d’encouragement et de conclusion à ce livre vous livrer un ultime témoignage à ce sujet.
Voici bien des années, l’auteur de ces lignes finissait dans une profonde déroute existentielle la première tranche de sa vie. Il avait 32 ans et une année après deviendrait un homme né de nouveau.
A l’époque de ses 32 ans donc, il vivait seul, séparé de son épouse, sa vie d’artiste. Son univers privé, d’une grande solitude, se réduisait à un sobre appartement sans quasiment aucun meuble mais agrémenté de deux à trois mille livres et de piles impressionnantes de disques 33 tours, classiques et autres. Cet homme avait la sensation vague d’avoir épuisé toutes ses forces à la recherche du « lieu et de la formule » à travers une série impressionnante de professions et expériences du domaine artistique. Il avait désespérément et secrètement cherché aussi le lieu et la formule d’un amour paternel absent.
Un triste matin, il se réveilla comme à l’accoutumée dans sa chambre de solitaire mais quelque chose de tout à fait particulier semblait l’attendre au réveil, une présence… Et soudain une voix se fit entendre, une voix qui résonnait dans la pièce, une voix tellement audible, mais qui semblait également s’installer, « exploser » en lui comme en chaque atome de son être.
La présence de D.ieu était tangible et la voix dit : « Je suis ton père et je t’aime… ». Vous décrire ce qui m’envahit alors est impossible. Le besoin le plus lancinant d’un amour paternel terrestre qui me taraudait depuis 32 ans était là en un instant par la puissance de cette voix, riche, paisible, persuasive, comblé par… D.ieu Lui-même. Je devins comme fou de bonheur et une idée me traversa l’esprit : aller annoncer cette expérience unique à tous et même me réconcilier avec tous mes ennemis, car si D.ieu m’aimait ainsi et me le faisait savoir à voix audible, alors…
Il est vrai que beaucoup ne furent pas vraiment surpris à m’écouter car depuis des mois je finissais mes « conférences » improvisées dans les clubs de jazz et bistrots d’artistes par d’immenses discours sur l’existence de D.ieu et la conviction d’avoir été secouru plusieurs fois par des anges…
Que m’était-il arrivé ? Bien avant de me marier, j’avais fait la connaissance d’une jeune fille d’origine juive qui croyait en Jésus mais n’avait pas reçu la conviction à l’époque de m‘en parler vraiment. C ‘était ce que l’on appelle une « fille bien », une vraie amie, un chic personnage. Et j’avais songé un temps à plus en la fréquentant, mais rien ne s’était concrétisé. Plus tard j’avais rencontré et épousé celle qui est toujours ma femme aujourd’hui et perdu de vue cette chère amie.
Ce que j’ignorais, c’est que cette jeune fille priait et pria pour mon épouse et pour moi durant plusieurs années. Elle nous amena tous deux au Seigneur finalement.
Mais ce matin-là, une année avant cette grande expérience du salut, sa prière avait dû être conduite de façon bien particulière et la voix de D.ieu se fit entendre dans la chambre d’un homme solitaire. Un N°2 typique, un fils prodigue de 32 ans, un homme à bout de ressources.
Ne vous découragez jamais et ne vous relâchez pas dans la prière. D.ieu est là !