Le Moyen-Orient dessiné par Obama est, désormais, sens dessus-dessous, avec deux camps pro-Iran et pro-Arabie Saoudite bien distincts et qui se font face par milices interposées.
Les avions américains bombardent Tikrit aux côtés de l’Iran et les bombardiers saoudiens, égyptiens et jordaniens se lancent contre les Houtis pro-iraniens au Yémen.
Une offensive terrestre réunissant presque tous les pays arabes sunnites, dont le Maroc et le Pakistan, pour écraser ces milices appuyées par les renseignements iraniens et du Hezbollah, est en préparation…
L’Arabie Saoudite, ses alliés du golfe et l’Egypte ont souligné leur rupture stratégique avec Washington, concernant sa politique iranienne, alors que deux opérations aériennes séparées sont lancées dans des sens opposés, depuis jeudi matin 26 mars au petit jour, d’une part en Irak et de l’autre au Yémen. Les Etats-Unis ont lancé leurs premières frappes aériennes contre les positions de l’Etat Islamique dans la ville irakienne de Tikrit, pour aider l’opération irakienne dirigée par l’Iran, qui a échoué, jusqu’à présent, à déloger les Jihadistes, après deux semaines de combat, alors que les avions de guerre saoudiens, de ses alliés du Golfe, rejoints par l’Egypte et avec la participation jordanienne, ont commencé à bombarder les villes Yéménites, pour stopper la rebellion houtie appuyée par l’Iran et le Hezbollah.
Ce sont les premières nations au Moyen-Orient à s’élever et à prendre des mesures militaires pour déjouer la stratégie américano-iranienne initiée par le Président Barack Obama, qui tente d’acheter à n’importe quel prix un accord nucléaire en renforçant l’Iran, pour lui permettre d’atteindre un statut hégémonique complet dans la région, au détriment de tous les anciens alliés de Washington.
Les Gardiens de la Révolution iranienne (CGRI) mènent, désormais, des actes de guerre, sur quatre théâtres d’action : la Syrie, l’Irak, le Yémen et le Liban, tout en bâtissant des armées « populaires » chi’ites obéissant à Téhéran dans trois de ces pays : en Syrie, Irak et Yémen.
Les communiqués formels en provenance de Riyad et de Washington ont essayé de dissimuler cette brèche ouverte qui va en s’accentuant. Les Saoudiens ont indiqué, mercredi que leurs renforts militaires autour du Yémen étaient « purement défensifs », alors que Washington a déclaré, ensuite, son soutien aux frappes aériennes saoudo-égyptiennes et du Golfe, après qu’elles ont commencé.
Selon nos sources à Washington, le Président Obama a décidé, mercredi de répondre à la requête du Premier Ministre irakien Haider al-Abadi, qui réclamait un soutien aérien afin de débloquer l’opération de Tikrit, au point mort, contre l’Etat Islamique. Le Commandant en chef iranien des forces al Qods, Qassem Suleimani, qui dirigeait cette opération depuis le début, aurait quitté la scène, pour ne pas gêner cette mesure.
Rien n’a été dit pour indiquer si les forces iraniennes, y compris les officiers des Gardiens de la révolution, vont demeurer dans la zone. Il apparaît que l’Administration Obama préfère ne mentionner que le moins possible cette coordination effective entre les Etats-Unis et l’Iran sur le champ de bataille en Irak contre les Islamistes, en particulier, parce qu’elle n’est pas exactement couronnée de succès. Mais dans le même temps, ces frappes aériennes américaines sont bien lancées pour couvrir les forces terrestres, qui sont directement coordonnées avec leurs commandants, et, dans ce cas d’espèce, ils apparaissent être essentiellement iraniens. Au cours des deux dernières semaines de l’opération à Tikrit, la liaison avec l’armée iranienne en Irak s’est effectuée grâce au relais des bureaux du Premier Ministre irakien à Bagdad.
Au petit matin de jeudi, Riyad, de son côté, a officiellement déclaré que les forces aériennes royales saoudiennes avaient démantelé les défenses anti-aériennes des Houtis, en détruisant de nombreux avions de combat aux mains de ces milices pro-iraniennes et qu’elles imposent, désormais, une large zone d’exclusion aérienne au-dessus du Yémen.
L’Egypte apporte tout son soutien politique et militaire à cette opération saoudienne et de ses alliés du Golfe contre les combattants houtis du Yémen, a déclaré l’agence de presse officielle de l’Etat égyptien, jeudi. Elles citent le Ministère égyptien des affaires étrangères disant que cet appui pourrait impliquer les forces aériennes, navales et terrestres égyptiennes, en cas de besoin.
Les sources militaires de Debkafile ajoutent : Les Saoudiens ont déclaré que l’espace aérien yéménite est une zone d’exclusion aérienne afin de réaliser 2 objectifs : 1) Empêcher l’accès des forces yéménites, en bloquant leur avance vers la ville portuaire centrale d’Aden, et de faire la jonction avec les mutins présents sur les bases aériennes yéménites. Sans cet accès, la progression des rebelles sera sérieusement entravée et 2) empêcher l’aviation de guerre iranienne d’atterrir sur ces bases aériennes yéménites, avec des livraisons d’armes, de munition et d’équipement militaire à l’intention de ses supplétifs houtis.
Les sources dans le Golfe dévoilent que l’Arabie Saoudite a positionné 100 avions de guerre et 150.000 hommes de troupe, dotés d’armes lourdes, à la disposition des opérations contre les supplétifs Zaydi Houtis de l’Iran, en même temps qu’ils s’empressent à mobiliser d’autres unités de la part des armées pakistanaise, marocaine et jordanienne. Le regroupement de ces forces sont le signe que Riyad a bien l’intention de faire suivre ses actions aériennes par une invasion terrestre, en franchissant la frontière du Yémen afin d’écraser la révolte qui prend racine dans son arrière-cour.
Ce matin à 10h 45, une source saoudienne proche des questions de défense a déclaré : « Une offensive terrestre va sans doute être nécessaire pour restaurer l’ordre au Yémen », quelques heures à peine après que le Royaume ait commencé à envoyer ses avions en fer de lance de la campagne de frappes aériennes contre la milice houtie alliée de l’Iran. .
« Nous ne pouvons pas atteindre tous nos objectifs préalables à la restauration du gouvernement légitime en ne faisant que contrôler le ciel du Yémen… Une offensive terrestre de grande envergure semble nécessaire si on veut réellement restaurer l’ordre », a précisé cette source.
Source DEBKA – Adaptation : Marc Brzustowski.