Michel Garroté, réd. chef — « Israël accélère la colonisation à Jérusalem-Est ». Tel est le titre donné à une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) reprise par les médias des pays francophones mardi 28 octobre 2014. Dans la dépêche AFP, on peut lire : « Israël a annoncé lundi accélérer les plans pour la construction de 1’000 logements à Jérusalem-Est, empoisonnant encore davantage l’atmosphère déjà très tendue autour de la partie palestinienne de la ville, annexée et occupée. Cette annonce survient dans un climat de violences qui font redouter un embrasement généralisé. La poursuite de la colonisation juive dans la partie palestinienne de Jérusalem est citée comme l’un des facteurs majeurs de tension. De nouveaux heurts ont mis aux prises lundi jeunes Palestiniens et policiers israéliens », raconte l’AFP.
Voilà le langage – irresponsable et belliciste – utilisé par l’AFP pour qualifier un événement qui au regard des grandes tragédies du temps présent n’est qu’un fait divers anodin : à savoir la construction de logements pour quelques familles juives, qui sans ces logements, seraient contraintes de vivre sous tente ou dans des roulottes. Oui, ce fait divers anodin suscitera, selon les sous-entendus formulés en filigrane dans le jargon pro-Fatah de l’AFP, une nouvelle « Intifada ». Ce n’est pas nouveau. Les médias français, dans le passé, ont déjà jeté – maintes fois – de l’huile sur le feu (« annexion », « occupation », « colonisation », etc.), se rendant ainsi co-responsables de l’envenimement de la situation sur place. A lire l’AFP, une troisième « Intifada » serait imminente.
Que dirait le gouvernement français, si les médias israéliens passaient leur temps à condamner et amplifier les conflits – sociaux et autres – devenus courants en France, à écrire que la France n’est plus un Etat de droit, qu’elle est une république bananière, qu’elle a encore et toujours des colonies d’outre-mer, qu’elle dirige la Françafrique ? L’ambassadeur d’Israël serait aussitôt convoqué au ministère français des Affaires étrangères. Les médias français dénonceraient le « french bashing » des médias israéliens. L’ambassadeur français en Israël protesterait auprès du ministère israélien des Affaires étrangères. C’est bien connu : la France se croit autorisée à critiquer tout le monde, mais personne au monde n’a le droit de critiquer la France.
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