Espérer que la nation, Israël, puisse être « améliorée »
relève davantage d’une vision progressiste du changement que
d’une vision apocalyptique. C’est la mentalité humaniste de
penser qu’il pourrait y avoir une amélioration plutôt que
d’exiger un jugement apocalyptique, la mort et la résurrection.
Il y a donc là une question remarquable : comment comprenons nous
D.ieu et Son œuvre rédemptrice ? Même si la menace
actuelle contre Israël était atténuée, n’ont-ils pas déjà franchi un
point de non-retour sur le plan moral, irrécupérable ?
La perte morale résultant de la violence, de la corruption
et du recours à la torture ne peut être récupérée. Israël est déjà
allé trop loin dans sa réponse aux menaces qu’il a lui-même pu
encourager, de sorte que même si la menace est atténuée, le
caractère de la nation est déjà irrémédiable et ne pourra jamais
être amélioré. Si le caractère de la nation pouvait être amélioré,
nous, en tant que croyants, n’aurions pas besoin de notre propre
salut ; nous aussi, nous pourrions être améliorés dans notre
condition naturelle, et nous n’aurions pas besoin d’être nous-mêmes
amenés à la mort et ressuscités à une nouvelle vie. C’est
exactement la même question pour nous qu’en ce qui concerne
Israël lui-même.
Ainsi, la crise d’Israël est la provision de D.ieu pour
réveiller l’Église de son propre sommeil d’évasion et de son
manque de préparation. Elle devrait contraindre l’Église à
revenir à une conscience apostolique qui a en son cœur une
souffrance nécessaire qui précède la gloire. La question de la «
gloire de D.ieu pour toujours » devrait nous amener au genre de
reconnaissance de la Croix, impérative pour nous dans
l’accomplissement de notre propre rôle envers Israël. C’est par
ce que nous, l’Église, étendrons à Israël, à grands frais pour
nous-mêmes, que cela fera que « les rachetés de l’Éternel
reviendront ainsi et rentreront avec des cris de joie à Sion, avec
une joie éternelle sur leurs têtes. Ils auront retrouvé l’allégresse
et la joie, et la tristesse et les soupirs s’enfuiront. » (Ésaïe 35.10)