Dans le Psaume 102, il y a une autre référence au
Libérateur sortant de Sion lorsque le moment fixé pour favoriser
Sion sera venu. D.ieu attend quelque chose, non pas d’Israël luimême,
mais de « quelqu’un » appelé « Ses serviteurs ».
« Tu te lèveras et Tu auras compassion de Sion ; car il est
temps de lui faire grâce, car le moment fixé est venu. Certes, Tes
serviteurs trouvent plaisir à ses pierres et ont pitié de sa
poussière. » (V. 13-14)
À ce moment-là, le Libérateur viendra de Sion, enlèvera
ses transgressions et la restaurera, non pas pour quelque chose
qu’Israël fait, mais pour quelque chose que font Ses serviteurs,
qui ne sont pas eux-mêmes Israël. Car si Israël était Ses
serviteurs, ils n’auraient pas besoin de jugement du tout. La
poussière dont il est question ici est-elle la poussière de
l’Antiquité ? Ou bien les pierres sont-elles des pierres de villes
anciennes ? Ou s’agit-il des ruines de Haïfa, de Tel Aviv, de
Jérusalem et de toutes les villes modernes d’Israël ? Les
serviteurs pourraient-ils être l’Église chrétienne croyante, qui
sont tellement identifiés avec Israël qu’ils ne sont pas repoussés
par ses jugements, mais plutôt identifiés avec lui en eux, et
peuvent, par conséquent, avoir une pieuse compassion envers
Israël pécheur dans son jugement ? Jésus ne s’est-il pas identifié
à nous, alors que nous étions encore dans le péché ?
Quand nous aurons envers Israël, dans son péché, une
attitude du même genre que celle que le Seigneur avait envers
nous pendant que nous étions dans le nôtre, l’accomplissement
que D.ieu attend sera venu ; le moment fixé pour favoriser Sion
viendra lorsque la véritable Église sera en identification avec
D.ieu, en union ultime avec Lui, et dans Sa compassion pour
Israël, comme Il l’a exprimé envers nous dans Sa compassion
pour nous alors que nous étions encore pécheurs.
Avoir de la compassion pour les pierres d’Israël et de la
pitié pour sa poussière viendra au même moment où le monde
se réjouira de la dévastation qui mènera Israël à la ruine. Le
monde des Gentils aimera cela et savourera toute la détresse
d’Israël. Il n’y aura qu’un petit reste sur terre qui ne se joindra
pas à ce chœur mondial de joie dans la détresse d’Israël, à savoir
le vrai peuple de D.ieu, ceux qui auront compassion de ses
pierres et pitié de sa poussière.
Lorsque D.ieu aura obtenu cela dans l’Église
majoritairement des Gentils, le moment fixé pour favoriser Sion
sera venu, car l’Église sera entrée dans la place de l’intention de
D.ieu, qui le relâchera pour délivrer Israël. Ce n’est pas ce que
dit ou fait Israël, car il sera inerte, impuissant et dévasté ; c’est
ce que nous, en tant qu’Église, exhibons – et non ce que nous
pouvons exprimer à partir de notre humanité ou de notre
intention religieuse.
C’est une chose d’avoir une affection sentimentale pour
Israël, mais avoir de la compassion et de la miséricorde lorsqu’il
est en jugement pour ses péchés, exigeant la dévastation de ses
villes et son expulsion, est une identification au-delà de tout ce
que nous pouvons accomplir humainement et religieusement.
Ce n’est rien de moins que ce que D.ieu, en Lui-même, est
maintenant en train d’opérer dans Son peuple. Lorsqu’Il a une
Église nuptiale comme celle-là, les desseins de D.ieu ont été
accomplis, à la fois pour l’Église et pour Israël.
La même chose est exprimée dans Ésaïe 66 d’une manière
très énigmatique et mystérieuse :
« Avant d’être en travail, elle a enfanté ; avant d’être
assaillie par les douleurs, elle a donné naissance à un enfant
mâle. Qui a entendu une chose pareille ? Qui a vu pareil prodige
? Tout un monde procréé en un jour ? Tout un peuple enfanté à
la fois ? C’est ainsi que Sion a été en travail, ainsi qu’elle a
donné le jour à ses fils. Quoi ! J’amènerais la crise de
l’enfantement, et Je ne ferais pas la délivrance ! dit l’Éternel.
Quoi ! Moi qui donne la vie, a dit ton D.ieu, Je l’empêcherais
d’éclore ! Réjouissez-vous avec Jérusalem et soyez dans
l’allégresse à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Prenez part à