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Israël : la France fait pression sur Bibi (JForum.fr)

By 30 mars 2015Etz Be Tzion

Après la victoire inattendue de Benyamin Netanyahou aux élections de la Knesset 2015, les États-Unis d’Obama déçus de ce résultat après avoir tant milité pour la gauche israélienne se sont faits un malin plaisir à porter atteinte à Israël à cause de son leader.

L’Europe qui se trouve dans la même posture a tout de suite réclamé la relance du processus de paix, en demandant à Israël des concessions, en oubliant que, dans toute négociation, il appartient aux deux parties d’en faire. Mais voilà : aucune pression n’est faite sur les Palestiniens pour aboutir, et c’est même le contraire qui se produit, puisque toutes les revendications palestiniennes sont reprises intégralement par les Européens, y compris Jérusalem comme capitale d’un État islamique.

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le 27 mars 2015 à New York

Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, le 27 mars 2015 à New York (Photo Jewel Samad. AFP)

C’est dans ce contexte que la France de Hollande a annoncé vendredi qu’elle allait tenter à nouveau de faire adopter à l’ONU une résolution fixant les contours d’un accord entre Israël et les Palestiniens, malgré l’opposition d’Israël et les réticences des Etats-Unis.

Paris va entamer des discussions à ce sujet avec ses partenaires «dans les prochains jours», a indiqué le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius à des journalistes à New York.

Outre les autres membres permanents du Conseil (Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie, Chine), Paris veut consulter aussi Israéliens et Palestiniens et des pays de la région.

«Sur la base de ces contacts nous prendrons une décision avec nos partenaires», a précisé M. Fabius. Il a ensuite évoqué devant la presse «une proposition de résolution à l’ONU dans les prochaines semaines».

«Les deux parties (Israël et les Palestiniens) doivent évidemment discuter mais cette discussion doit être soutenue par un effort international, c’est ce que nous avons proposé et c’est ce que proposerons», a expliqué M. Fabius.

La France avait proposé en décembre un texte rappelant les «paramètres internationaux» d’un possible règlement israélo-palestinien, en particulier la «solution à deux Etats», c’est-à-dire la création d’un Etat palestinien.

«Si nous voulons rendre possible une solution à deux Etats et éviter un effondrement complet» du processus de paix, a expliqué M. Fabius, «nous devons aller dans la même direction». Mais il a ajouté, sans plus de précision, que la France n’adoptera «pas exactement» la même tactique.

En décembre il s’agissait de permettre au Conseil de jeter les bases d’un règlement pour sortir de l’impasse et d’éviter le dépôt d’une résolution palestinienne plus intransigeante. Ce texte, qui fixait un terme à l’occupation israélienne de la Cisjordanie, a finalement été nettement rejeté par le Conseil.

Mais après avoir tergiversé, les Etats-Unis avaient refusé de se joindre aux efforts français, prétextant qu’il fallait attendre les élections israéliennes du 17 mars.

Washington a toujours privilégié des négociations directes israélo-palestiniennes et a toujours refusé que l’ONU force la main à Israël. Des diplomates européens soupçonnent aussi Washington de vouloir garder le haute main sur ce dossier, quitte à faire capoter toute autre initiative.

Depuis l’échec de décembre, il n’y avait plus de discussion sérieuse à l’ONU sur une éventuelle résolution, les Palestiniens se concentrant sur leurs démarches pour faire condamner Israël par la Cour pénale internationale.

– Washington tiède –

Des diplomates français n’excluaient pas une nouvelle tentative, d’autant que la composition du Conseil est désormais plus favorable aux Palestiniens avec l’entrée en janvier comme membres non permanents du Venezuela, de l’Espagne ou de l’Angola. Mais ils disaient attendre le moment propice.

M. Fabius a émis l’espoir que cette fois-ci «les partenaires qui ont été réticents (en décembre) le seront moins», une allusion transparente aux Etats-Unis.

La première réaction américaine a été tiède. «Je ne vais pas spéculer sur une résolution hypothétique», a déclaré vendredi à l’AFP un responsable américain. «Nous continuons à dialoguer avec les acteurs principaux, dont la France, pour trouver un moyen de faire progresser l’intérêt que nous-mêmes, et d’autres, portons à une solution à deux Etats».

Entretemps, l’intransigeance de Benjamin Netanyahu, qui dirigera le prochain gouvernement israélien, a changé un peu la donne. A la fin de la campagne électorale, il a rejeté l’idée d’un Etat palestinien et a réaffirmé qu’il poursuivrait la colonisation des territoires palestiniens, déclenchant une crise ouverte avec l’administration Obama.

Les Etats-Unis ont alors averti la semaine dernière qu’ils allaient réévaluer leur position vis-à-vis d’Israël à l’ONU, où ils lui apportent traditionnellement un soutien indéfectible. Mais il reste à savoir s’ils mettront leur menace à exécution ou s’il s’agit d’un simple moyen de pression avant la formation du nouveau gouvernement Netanyahu.

JFORUM.FR – AFP

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