Guy Millière – Israël célèbre ses soixante sept ans.
C’est un anniversaire célébré dans un contexte régional qui peut sembler inquiétant : le Hezbollah, au Nord, a des milliers de missiles prêts à l’usage, l’Etat Islamique (contrairement à ce qui se dit) gagne du terrain, et se dissémine : il est présent désormais dans une dizaine de pays. La République Islamique d’Iran risque fort de bientôt pouvoir disposer de S 300 russes qui rendront ses installations nucléaires très difficilement vulnérables, et dispose quasiment de l’arme atomique qui lui permettra de se sanctuariser. Le pire Président de l’histoire des Etats Unis s’évertue à accorder au mollahs tout ce qu’ils désirent ou presque.
C’est un anniversaire célébré dans un contexte international qui peut lui aussi sembler inquiétant : le pire Président de l’histoire des Etats Unis est aussi le pire ennemi qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche, et il parait très désireux de ne pas user de son droit de véto lorsqu’une motion stipulant la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les « frontières de 1967 » (qui sont, en fait, les lignes d’armistice de 1949). La France collabore avec l’Autorité Palestinienne pour que la version finale du texte soit rédigée et votera en faveur de cette reconnaissance, comme le Royaume Uni, avec l’approbation de l’ensemble de l’Europe, ce continent où on pleure hypocritement les Juifs assassinés il y a soixante dix ans tout en semblant souhaiter la mort des Juifs vivant en Israël.
Un anniversaire qu’il est possible de regarder sans inquiétude majeure : les préoccupations majeures des divers pays du Proche Orient ne concernent pas Israël
C’est néanmoins un anniversaire qu’il est possible de regarder sans inquiétude majeure : non seulement Israël a les capacités de se défendre, mais les préoccupations majeures des divers pays du Proche Orient ne concernent pas Israël. L’Iran entend avant tout préserver ce qui reste du régime Assad, continuer à avancer vers l’hégémonie dans la région, endiguer l’Etat Islamique, et n’entend pas gaspiller les concessions que lui offre l’administration Obama. L’Iran compte aussi sur l’aveuglement servile des Européens à son égard et ne veut pas apparaître comme belliciste et à même d’enflammer la région. Le régime Assad (ce qui en reste) entend se sauver lui-même, et le Hezbollah est très occupé à sauver ce qui reste du régime Assad.
L’Egypte n’en a pas fini avec les troubles créés par les Frères Musulmans et, du côté de la Libye, par l’Etat Islamique : elle n’a jamais été dirigée par un homme plus ouvert aux positions israéliennes, le Président Sisi. L’Arabie Saoudite et les émirats sont inquiets, surtout, de la montée en puissance de l’Iran et de la volonté de celui-ci de contrôler le Bab El Mandeb, en supplément du détroit d’Ormuz.
Une guerre régionale est possible. Elle n’est pas d’une probabilité élevée.
L’hostilité de l’administration Obama envers Israël pourrait se prolonger si Hillary Clinton arrive à la Maison Blanche, mais Hillary Clinton n’a pas la vindicte d’un Obama : elle n’est pas née musulmane. Par ailleurs, comme je l’explique en détail dans le prochain numéro d’Israël Magazine, il n’est pas du tout certain qu’Hillary Clinton sera élue. L’hostilité politique de l’Europe envers Israël ne se traduit pas de manière significative en termes économiques : l’Europe a trop besoin des technologies de pointe israéliennes pour s’en passer. Israël a, en supplément de nouveaux amis : au premier rang desquels le Premier Ministre de l’Inde, Narendra Modi.
Israël se porte bien économiquement
On doit ajouter que, quand bien même des secteurs entiers de l’économie devraient être libéralisés, Israël se porte bien économiquement. Le taux de chômage en Israël est nettement inférieur à ce qu’il est en Europe, et peu ou prou équivalent à ce qu’il est aux Etats Unis. La croissance a un peu fléchi, mais se maintient à des niveaux que les pays d‘Europe n’ont pas atteint depuis longtemps. L’endettement du pays, si on le compare à l’endettement des autres pays développés, est bas.
Israël se porte aussi très bien démographiquement et a un taux de natalité dont rêveraient les autres pays développés. En un an, natalité et immigration vers Israël font qu’Israël a gagné deux cent mille habitants.
Tout Israélien qui regarde la situation de son pays aujourd’hui sait qu’il doit être vigilant, mais sait aussi qu’il peut être fier de ce qu’Israël a accompli en moins de soixante dix ans.
Tout ami de la liberté et toute personne qui aime la réussite ne peut qu’admirer cet accomplissement.
Tout cela ne se dit pas en Europe, je le sais. Le fait que cela ne e dise pas montre que l’Europe va décidément très mal.
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