« Tu vois des choses, tu sens des choses qui ne sont pas normales pour un enfant de 19 ou 20 ans »

« Tu t’en es sorti, t’es pas blessé, mais c’est les bruits, l’odeur, tu ressens de la colère… t’arrives pas à expliquer », se souvient Dan Almaleh ancien combattant de l’armée israélienne, qui à 21 ans faisait partie des soldats envoyés dans la bande de Gaza, lors de l’opération Bordure protectrice en juillet 2014.

Il perd 8 de ses amis dans une embuscade, notamment le soldat Oron Shaul, dont la dépouille est détenue jusqu’à ce jour par le Hamas au pouvoir à Gaza.

Troubles du sommeil, cauchemars et excès de colère, pendant près de 4 ans, Dan est en choc post traumatique mais n’en parle à personne.

« A ce moment-là tu veux pas en parler, t’as honte de ce qu’il se passe », dit-il à i24NEWS.

Dan n’a reçu aucune aide psychologique de la part de l’armée ni du gouvernement, et c’est finalement grâce à Cathy, une thérapeute spécialisée dans le traumatisme que le jeune homme se soigne.

« Pour des raisons liées à ce qui se passe dans le cerveau, en fait on reste coincé chronologiquement à cet endroit-là », explique Cathy Lawi, thérapeute spécialisée dans le trauma.

« Il ne faut pas voir ça comme un problème, tu vois des choses, tu entends des choses, tu sens des choses qui ne sont pas normales pour un enfant de 19 ou 20 ans », comprends Dan à présent.

« Je ressens un échec, on a laissé des copains… si le gouvernement nous avait laissé faire ce que l’on sait faire on serait sorti peut-être avec 80 morts, mais au moins on aurait su pourquoi ils sont morts, pour qu’il n’y ait plus de missiles tirés depuis Gaza », regrette Dan.

« Mais aujourd’hui, j’ai 8 copains que je ne vais jamais revoir, et je ne sais pas pourquoi ».