Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon presse Israéliens et Palestiniens de « s’éloigner du précipice ».
« Police at the scene of the stabbing attack in Jerusalem, November 16th 2014 ». Ynet
Trois Israéliens ont été attaqués au couteau par des Palestiniens lundi soir aux abords de la Vieille ville à Jérusalem, alors qu’ils sortaient d’une école talmudique, a indiqué la police israélienne. Deux d’entre eux ont été blessés dont un gravement.
La police a arrêté trois Palestiniens originaires de Jérusalem-Est, dont deux mineurs, soupçonnés d’avoir participé à l’attaque.
A ce stade de l’enquête, toutes les pistes sont possibles mais on s’oriente vers la piste d’une bagarre entre les deux parties, a indiqué Louba Samri, porte-parole de la police.
L’homme gravement blessé âgé de 45 ans a été pris en charge par des secouristes et transporté vers l’hôpital Sha’arei Tsedek à Jérusalem. Il a indiqué avoir été attaqué par plusieurs Palestiniens, toujours selon la police.
Lundi soir également, un policier et un civil israéliens ont été légèrement blessé dans une attaque à la voiture-bélier au nord de Jérusalem. Les premiers résultats de l’enquête menée par la police privilégient la piste criminelle.
Israéliens et Palestiniens « doivent s’éloigner du précipice »
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a pressé lundi Israéliens et Palestiniens de « s’éloigner du précipice » et de retourner à la table des négociations avant qu’il ne soit trop tard.
« Les peuples israéliens et palestiniens partagent un destin commun sur une terre commune. Il n’est pas question de supprimer l’un ou l’autre », a souligné Ban Ki-moon devant un comité des Nations unies sur les droits des Palestiniens.
Il a appelé « toutes les parties à s’éloigner du précipice et trouver le chemin de la paix avant que l’espoir et le temps ne viennent à manquer ».
Ces propos se font l’écho de l’inquiétude internationale grandissante au sujet d’une résurgence des violences depuis plusieurs semaines, notamment à Jérusalem-Est.
Selon M. Ban, Israéliens et Palestiniens semblent « être en train de perdre tout sens du contact ». « Quand on en arrive là, on n’est plus très loin du précipice », a-t-il averti.
Alors qu’aucune solution politique ne semble se dessiner, des gouvernements et parlements en Europe tentent d’aller de l’avant en reconnaissant symboliquement l’État de Palestine.
L’Assemblée nationale française votera ainsi le 2 décembre sur une résolution non contraignante en ce sens. Cela fait suite à la décision fin octobre de la Suède de reconnaître l’État de Palestine ainsi qu’aux votes non contraignants aux parlements britannique et espagnol.
« Les gouvernements et les parlements sont en train d’agir. Cet élan va prendre de l’ampleur », a estimé M. Ban.
Intervenant devant l’Assemblée générale de l’ONU, l’ambassadeur israélien s’est insurgé contre les gouvernements européens qui, selon lui, « nous ont encore déçus », citant notamment la Suède qui a fait une « erreur historique ».
Les parlements de pays européens qui votent pour reconnaître l’État de Palestine « donnent aux Palestiniens exactement ce qu’ils veulent : un État sans la paix », a martelé Ron Prosor.
« En leur offrant un État sur un plateau d’argent, vous récompensez des actions unilatérales et vous ôtez toute motivation pour les Palestiniens de négocier, de faire des compromis ou encore de renoncer à la violence », a-t-il insisté.
Yehuda Glick quitte l’hôpital
« Yehuda Glick, a « Temple Mount » Jewish Activist, attends a conference at the Menachem Begin Heritage Centre in Jerusalem, just before he was wounded during a shooting ». AFP/Getty Images
Par ailleurs, Yehuda Glick, visé par une tentative d’assassinat pour son engagement en faveur du droit des juifs à prier sur l’esplanade des Mosquées (Mont du Temple pour les Juifs), a quitté l’hôpital lundi soir.
Il avait été atteint le 29 octobre à Jérusalem de quatre balles tirées par un homme masqué puis hospitalisé dans un état critique. La police avait abattu le lendemain son agresseur présumé, Muataz Hijazi, un Palestinien de Jérusalem-Est.
« Je suis un homme qui agit pour le bien public, dans le respect de la loi, et sur qui on a tiré, juste en raison de mes croyances, simplement en raison de ma foi », s’est défendu Yehuda Glick, estimant que « celui qui tue au nom de la religion profane Al-Aqsa ».
Démolition imminente des maisons des terroristes
« suspects terroristes ». TSAHAL
Les familles des deux terroristes responsables de l’attentat perpétré la semaine dernière contre une synagogue du quartier Har Nof de Jérusalem ont été informées ce lundi de la démolition imminente de leurs maisons par l’armée israélienne, a confirmé le quotidien israélien Maariv.
Originaires du quartier de Jabel Mukaber à Jérusalem-Est, les deux terroristes ont pénétré mardi dernier dans le lieu de culte au moment de la prière du matin, armés d’une hâche, d’un couteau et d’un pistolet et ont tué quatre fidèles et un policier et fait plusieurs blessés.
La décision de démolir les maisons des familles des terroristes, utilisée comme mesure de dissuasion par Israël, a été critiquée par plusieurs ambassadeurs européens et par Washington.
Jeudi, les ambassadeurs d’Allemagne, de France, d’Angleterre, d’Italie et d’Espagne avaient rencontré des hauts fonctionnaires du ministère israélien des Affaires étrangères jeudi à Jérusalem, exprimant leur préoccupation quant aux mesures de démolitions des maisons de terroristes.
« Cette mesure ne servira qu’à augmenter les tensions et attiser la violence déjà existante à Jérusalem et partout en Israël », ont déclaré les ambassadeurs cités par le quotidien israélien Haaretz.
Washington a également critiqué cette décision mercredi, le Département d’Etat indiquant que la démolition de maisons en guise de punition était « particulièrement préjudiciable compte tenu de la situation déjà très tendue ».
La maison d’Abdel Rahman al-Shaludi, le terroriste palestinien responsable de l’attentat à la voiture bélier fin octobre ayant fait deux morts, a été quant à elle été détruite par l’armée israélienne et la police la semaine dernière.
Il s’agissait du premier projet de démolition d’une maison de terroristes depuis celles survenues en août, suite à l’enlèvement et au meurtre des trois adolescents israéliens en Cisjordanie.