Des jihadistes recevaient leurs indemnités chômage pendant qu’ils étaient en train de commettre leurs attentats, voilà ce que viennent de découvrir les autorités belges, reprises par le Wall Street Journal.
Certains d’entre eux sont impliqués dans les attentats de Paris et de Bruxelles, et recevaient leurs allocations en Belgique.
Des enquêteurs financiers belges qui faisaient des recherches pour découvrir les modes de financement des terroristes ont fait une découverte qui dérange : certains des jihadistes recevaient de l’argent encore très peu de temps avant de commettre leurs attentats.
Au moins cinq des « soldats » de l’Etat islamique responsables des attentats de Paris et de Bruxelles ont en partie financé leurs attentats avec les généreuses sommes qu’ils recevaient du généreux système socialiste qui attire tant de migrants. Au total, ils ont reçu plus de 50 000 €.
Salah Abdeslam recevait des indemnités chômage trois semaines avant l’attentat du 13 novembre du Bataclan, représentant un total de 19 000 €. A l’époque, il était directeur et co-propriétaire d’un bar, ce qui veut dire qu’il n’aurait pas dû recevoir ces indemnités.
De nombreux musulmans de la cellule dormante de Verviers (la police a découvert des explosifs, des armes et des uniformes de la police après une attaque) qui a été neutralisée le mois dernier étaient dans ce cas.
« Nous avons identifié que le système d’aide sociale est vulnérable aux abus, et les terroristes l’utilisent pour se financer, » a déclaré Tom Keatinge, directeur du centre d’étude de la criminalité financière à l’Institut royal de la Sécurité de Londres.
Philippe de Koster, directeur de la cellule de renseignements financiers belge, a déclaré que les fonctionnaires ont besoin d’une meilleure coordination afin d’éviter que des indemnités soient versées à des « personnes suspectées de financer des activités terroristes. »
Mais cela implique un changement de législation, et il n’est pas certains que les autorités aient le courage de le faire.
Mr. de Koster dont l’agence enquête sur les aspects financiers des attentats de Paris et de Bruxelles a déclaré qu’il n’est évidemment pas possible de dire si l’argent du chômage a directement servi à financer les opérations terroristes puisque l’argent par définition est fongible, mais il est certain que « les aides sociales leur ont apporté le mode de vie et le soutien nécessaire à leurs activités terroristes. »
Dans certains cas, précise de Koster, les jihadistes ont transféré de l’argent vers des cartes de crédit prépayées qui ont servi dans les attentats, sans donner plus de détail du fait que l’enquête est toujours en cours.
La tâche des enquêteurs est rendue difficile du fait que les sommes sont faibles. Les spécialistes sécuritaires estiment que l’attentat du Bataclan a coûté moins de 30 000 €, et moins de 3 000 € pour les attaques de Bruxelles. L’immigrant tunisien qui a commis l’attentat de Nice, en France, a payé 1 600 € pour louer le camion qui a servi à tuer 84 personnes, avait déclaré le procureur.
Les enquêteurs ont détecté que des prêts étudiants, des escroqueries à l’assurance et des vols font partie des sources de financement du terrorisme européen.
Un document de l’Etat islamique de 2015 est même intitulé « Comment survivre en Europe : guide du Mujahid. » Dans un chapitre intitulé « idée pour de l’argent facile, » le manuel suggère « si vous pouvez obtenir des aides du gouvernement, faites-le. »
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En Belgique, quinze musulmans qui sont partis combattre en Syrie ont reçu leurs indemnités chômage à leur retour. Cinq dont la présence en Syrie a été démontrée ont été rayés des listes, mais aucune base juridique n’autorise à couper les virements des autres.
Depuis les attentats de mars en Belgique, les autorités font des vérifications plus fréquentes, et ont constaté que 14 terroristes qui séjournent en prison recevaient toujours leurs allocations chômage.
Fred Cauderlier, porte-parole du Premier ministre belge, a déclaré que la loi a changé après les attentats de Paris, et interdit de verser toute pension à des djihadistes emprisonnés.
Lorsque Khalid el-Bakraoui est sorti de prison, il a reçu des allocations de réinsertion, ce qui lui a permis de vivre jusqu’à ce qu’il se fasse exploser dans le métro de Bruxelles à la station Maelbeek en mars.
Bakraoui touchait l’argent du chômage depuis début 2014, après avoir été plusieurs fois emprisonné pour vol. Au total, il a reçu environ 25 000 € du chômage et des aides sociales.
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Source: Wall Street Journal