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KEHILA ECCLESIA TOME 1 de HAIM GOEL Extrait N° 10 « Que tes chaînes tombent… »

J’en reviens à mon témoignage.

Dans les jours qui suivirent ma conversion et ceux qui précédèrent un puissant baptême du Saint-Esprit, l’évangéliste Jean-Louis Jayet m’imposa les mains au terme d’une réunion. C’était, je m’en souviens, dans une petite salle aux murs verts en carton ondulant remplie de tout au plus dix personnes, ce qui à l’époque me surprit, car cet homme de D.ieu était accompagné d’une onction que je n’ai plus jamais retrouvée en Francophonie.

Ce soir-là, lorsque cet homme fit l’appel, je fus, je crois, le seul à m’approcher, et je tombai spontanément sur mes genoux. L’évangéliste m’imposa les mains et prononça ces simples paroles : « Que tes chaînes tombent ! » Je me redressai, et au moment de faire demi-tour, je ressentis avec une incroyable violence des chaînes exploser sur ma poitrine et tout mon être intérieur.

Des chaînes émotionnelles ou autres, je ne sais, mais ce fut grand et puissant, et ce qui s’ensuivit pour moi pendant plusieurs heures le fut tout autant dans l’onction.

Cette onction devait m’accompagner, car quelques temps après, à plusieurs reprises et en des lieux très différents, des serviteurs de D.ieu, dont Sergine Snanoudj, évangéliste bien connue, me prophétisèrent un puissant appel au ministère.

Mais voilà, les évangélistes étant généralement à l’époque dénigrés ou accompagnés de toutes sortes de suspicions parfois malsaines dans bien des églises, et c’était le cas dans l’assemblée que je fréquentais, je m’éloignai perplexe pendant plusieurs mois de toute église.

Il faut dire aussi que ma vie continuait à être le champ de bataille où des puissances démoniaques se plaisaient à me faire chuter dans un domaine en particulier et qu’au lieu d’un solide travail de cure d’âme je me heurtai à la froideur et la dureté religieuse environnante, voire au sot mépris et au rejet qui à mon avis déshonorent le Seigneur qui n’avait pas hésité, lui, à déployer des moyens bien plus généreux pour se faire connaître à moi. Il le fera encore dans la solitude qui allait être la nôtre durant de longs mois notamment au travers du ministère des anges.

Avec mon épouse (nous avions décidé de revivre ensemble malgré de grandes difficultés émotionnelles et psychologiques), nous partîmes vivre dans les Ardennes belges, avec ses abondantes forêts silencieuses gorgées de poésie.

J’avais depuis toujours espéré trouver dans ce cadre solitaire le repos pour mon âme, mais c’est l’enfer qui vint à moi. Le diable me serrait de partout. Les conflits intérieurs à différents niveaux de ma personnalité étaient quotidiens et j’allais, semblait-il, de défaite en défaite.

Avec le peu dont nous disposions, une bible et notre bonne volonté, nous commençâmes, mon épouse et moi, à marcher comme nous le pouvions avec le Seigneur. Tout cela dans une atmosphère de sommets et de gouffres constamment répétés. Je vécus malgré tout quelques poignantes expériences de prière et d’intercession.

Je me souviens de cette matinée entière où, à genoux, j’intercédai pour mon père avec une rare profondeur d’inspiration, avec larmes et cris. Je me souviens du facteur qui entra dans la maison pour y déposer le courrier, et je me souviens de n’avoir pu m’interrompre, tant ma communion avec D.ieu était grande. Le brave homme dut s’enfuir en courant en découvrant l’énergumène pleurant et intercédant à genoux sur le carreau en schiste ardennais de son grand living.

Dans ce temps-là, il m’arriva tant de choses qui me rappelaient le deuxième jour après ma conversion. J’avais en effet trouvé refuge sous la table, tant la présence de D.ieu m’effrayait, tout en le suppliant de rester car elle me semblait extraordinaire, rare, sainte et bienveillante.

Autre expérience, dans ce temps-là, je me souviens être rentré avec colère et détermination dans notre maison en y remarquant, par le discernement des esprits, la présence de nombreux démons. Ils exerçaient leurs droits car subsistait dans la maison une caisse avec quelques objets personnels d’une jeune fille avec laquelle j’avais vécu à l’époque de la séparation d’avec ma femme, avant ma conversion, et qui avait eu sur moi une emprise de l’ordre du charme magique.

Avec une rare colère, je jetai en dehors de la maison les objets personnels de cette jeune fille, car je les sentais en relation directe avec les puissances démoniaques qui agressaient mon épouse et tentaient de l’étrangler dans la voiture où elle était restée, juste devant la maison.

Lorsque je pris autorité sur les puissances démoniaques, et que je jetai au dehors de la maison les objets personnels de cette fille, mon épouse fut instantanément délivrée des puissances démoniaques qui l’étranglaient.

Même pas délivré de mes propres démons, j’avais à apprendre la lutte spirituelle sur le tas. Ce fut un apprentissage terrible, mais quelle école ! Je finis par me défaire définitivement de la jeune fille citée plus haut, qui avait exercé sur moi un réel pouvoir, par ce que je définirai comme un coup de génie du Saint-Esprit.

Je décidai un beau jour que le seul moyen de régler cette question était tout simplement de lui témoigner de la façon dont Christ m’avait sauvé et de lui proposer le même salut. C’est ce que je fis. Et c’est ce qui finalement nous délivra elle et moi, et elle accepta Jésus comme son Sauveur et j’espère Seigneur. Nos routes s’éloignèrent et se séparèrent l’une de l’autre, mais j’appris plus tard par un ami qu’elle avait suivi les cours d’une école biblique.

Grâce à ce qu’il faut bien nommer de sérieux manquements de l’Église en matière de discernement des esprits, le diable avait espéré nous attirer dans la solitude, ma femme et moi, pour tenter de nous y détruire, et certes toute cette période fut une des plus contradictoires et des plus difficiles de ma vie. Mais encore une fois, quelle école !

Un jour, à bout, vraiment à bout car toujours tourmenté, je criai à D.ieu mon désespoir et le besoin d’une solution.

Ayant eu la conviction que D.ieu m’avait entendu et qu’il allait se passer quelque chose, j’entraînai mon épouse avec résolution le lendemain même, un dimanche matin, dans une minuscule assemblée que nous venions de découvrir à une vingtaine de kilomètres de chez nous. Tout jeune chrétien, je renouais ainsi avec une assemblée locale après plusieurs mois sans.

Et le miracle s’accomplit !

Le pasteur amena un message équilibré et nourrissant accompagné d’une riche onction. Au moment de terminer le culte, il fit alors l’annonce suivante : « Pour les frères et sœurs qui en éprouveraient le besoin, je vous signale que le pasteur Ricard et son épouse, venus spécialement de Bretagne, seront à notre disposition pour quelques jours. Leur ministère est particulièrement oint dans le domaine de la délivrance et de la cure d’âme. »

Et pan ! En plein dans le mille ! D.ieu avait effectivement entendu mon cri du jour précédent, et le lendemain même y avait répondu.

Tout aussi vivement que j’avais entraîné mon épouse au culte ce dimanche-là, je l’entraînai à un rendez-vous avec Monsieur et Madame Ricard.

Dans mon esprit, la mésentente au sein de notre couple, mésentente qui nous avait conduits à quasiment divorcer dans l’année qui précéda notre conversion, provenait essentiellement de mon épouse. Il est un fait que nous sommes des êtres de tempéraments différents en presque tout et cela semblait être le départ d’une multitude de frustrations et de malentendus. Plus tard, en mûrissant, et en laissant ma nature d’homme se soumettre à la volonté divine, je compris une des facettes du génie de D.ieu en unissant deux êtres aussi différents.

J’en donne en partie le témoignage dans mon livre Ehad.

Ainsi, ce qui est pour l’homme au départ un champ de frustrations peut devenir un festin spirituel par la suite. Ce fut le cas pour moi et pour nous, et croyez-moi, le festin se déroula bien au-delà du domaine de notre couple.

Mais revenons-en à notre entrée en matière avec le pasteur biblique, Monsieur Ricard, et son épouse. A leur question : « En quoi pouvons-nous vous aider ? », je m’exprimai en faisant état de nos difficultés relationnelles au sein du couple. Dans mon esprit, il fallait prier pour mon épouse dont l’attitude psychologique me décontenançait, et c’est ce que j’exprimai. M’ayant profondément et rapidement détaillé du regard, le couple Ricard me fit la réponse suivante : « Et bien, mon cher frère, je crois que nous allons commencer par vous. »

Monsieur et Madame Ricard s’occupèrent de nous pendant quatre ou cinq jours, à raison d’un ou deux entretiens par jour, de plusieurs heures chacun. Les heures passèrent vite. Et je n’oublierai jamais, en fin de parcours, ce que l’Esprit glissa dans mon esprit et dans mon cœur : « Observe bien, et retiens bien ce qui se fait ici. C’est moi qui ai communiqué cette méthode à ces serviteurs. Ceci est une école pour toi, et dans le futur, tu pratiqueras la même chose. »

Nous passâmes en revue tout ce qui avait été pour mon épouse et moi source de contact avec l’occultisme dans le passé, jusqu’à trois ou quatre générations et même plus, en fonction du principe des reports de malédictions et de la tendance à répéter les mêmes types de fautes dans une lignée familiale. Bien des choses ténébreuses furent débusquées et confessées. Je ne m’étendrai pas sur la justification biblique de la méthode utilisée par ce pasteur ni sur le détail de celle-ci. Je vous renvoie pour cela à la brochure que j’ai spécialement écrite à ce sujet et intitulée : « Les deux piliers. Manuel du pasteur Biblique pour la relation d’aide ».

Très étonnamment, une de mes lignées ancestrales me rattachait assez violemment au monde des divinités païennes nordiques. (Or une partie de ma famille provient de Normandie et descend donc des Vikings.)

Mais une autre branche ancestrale se manifesta avec tout autant, si ce n’est plus, de violence.

Et le pasteur arrêta notre entretien de délivrance pour me poser une question avec quelque peu de solennité : « Dites-moi, êtes-vous juif ? »

Je lui répondis que non et que j’avais grandi dans une famille apparemment catholique « bon teint ». En fait, je préférais mettre de côté certaines expériences saisissantes vécues depuis mes dix-neuf ans et certains incidents qui m’avaient mis sur la piste d’une origine israélite.

Je réaffirmai au pasteur qu’à mon avis je n’étais pas juif, mais il me répondit avec une grande assurance que cela était impossible, au vu des problèmes spirituels qui étaient les miens, et compte tenu de ses expériences récentes et plus anciennes de relation d’aide effectuée auprès de Juifs venus à Christ, au Mashiah ainsi que des énormes similitudes entre leurs cas et le mien..

Il me dit : « Vous avez exactement le même profil et les mêmes problèmes que plusieurs Juifs venus à Jésus et pour lesquels nous avons prié. »

Son épouse acquiesça vivement et je m’inclinai devant quelque chose que D.ieu opérait de façon mystérieuse dans ma vie depuis bien des années et qu’Il allait nous conduire plus tard en famille, dans un parcours éminemment prophétique concernant la restauration de nos racines israélites et de leur substance spirituelle non négligeable, à découvrir. Je dis nôtres, car j’avais épousé sans le savoir une femme – la mienne – dont les origines étaient similaires.

Vous raconter ces quatre ou cinq jours d’entretiens, de prière, serait vraiment trop long. Retenez simplement que tous ces temps de prière s’articulèrent autour des racines spirituelles non-bibliques ou occultes de nos passés, mon épouse et moi.

Plus tard, par l’intermédiaire d’un couple venu d’Angleterre cette fois, un deuxième pilier fut attaqué dans mon passé, et il concernait tout ce qui avait été du domaine du péché sexuel.

Aussi, dans mes entretiens, j’aborde systématiquement ces deux piliers éminemment complémentaires dans le monde des ténèbres, à savoir le comportement sexuel pécheur sous toutes ses formes, et les comportements religieux faux, ainsi que les comportements occultes. Comportements occultes d’une extraordinaire et terrifiante variété aujourd’hui, et toujours plus semble-t-il. Dans le même temps le péché sexuel augmente de façon alarmante partout.

Il est pour moi évident de constater que, dans notre monde, par exemple, et cela est hélas quotidiennement vérifiable, l’accroissement de la pornographie et du crime sexuel sont directement proportionnels à la vulgarisation toujours plus marquée des sciences occultes qui atteignent presque tout homme aujourd’hui, d’une façon ou d’une autre. Et vice versa.

Après dix-neuf années d’entretiens de relation d’aide pastorale effectués sur quatre continents où j’ai été conduit à exercer le ministère, j’ai donc pu constater que sous toutes latitudes le péché sexuel et l’occultisme sont les deux colonnes essentielles autour desquelles s’articule tout le délabrement d’une personnalité pécheresse. S’il y a deux mains et deux portes dans le dessin décrypté plus haut dans ce livre (la croix au milieu du Magen David), il semble bien qu’il y ait deux colonnes, deux portes d’accès essentielles dans l’univers de la perdition éternelle. Ces deux portes-là sont occultisme et péché sexuel.

Il y a une raison qui, de manière très synthétique, m’a sauté au visage voici peu. Nimrod, appelé grand chasseur devant l’Éternel (Genèse 10 v.8 et 9) fut en fait un « grand guerrier » en matière de sciences occultes et en matière de débauche sexuelle. La plupart des grandes écoles occultes de l’humanité se rattachent probablement aux pratiques démoniaques de cet homme qui est à l’origine de Babel et de Babylone. Le savoir spirituel démoniaque initié essentiellement par Nimrod se répandit sur toute la terre après la chute de Babel et infecta toutes les civilisations antiques connues ou moins connues.

Est-ce l’histoire, est-ce le mythe qui nous le rapporte, toujours est-il qu’il nous est dit aussi que ce Nimrod épousa sa propre mère ; abomination sexuelle s’il en est !

Personnellement, je crois cela tout à fait plausible, et je crois que le comportement débauché de cet homme devait s’exprimer de bien d’autres façons encore. Nimrod est en fait la restauration spirituelle de l’univers de Caïn qui inaugura déjà tous ces principes. Une simple lecture de la relation quasi-incestueuse de Caïn avec sa mère qui apparaît en Genèse 4, v.1, au moins psychologiquement parlant, et une découverte de l’univers de Caïn (en faisant une étude très approfondie de Genèse 4 v.16 à 24 par exemple) sont évidemment convaincantes à ce sujet.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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