Qu’est-ce que l’ombre de ce grand rocher ? Et tout d’abord, qu’est-ce qu’une ombre ? Tout d’abord, une ombre ce n’est rien, ce n’est personne.
Laissez-moi dès lors, dans la foulée, tout de suite vous citer 1 Corinthiens 4 versets 9 à 13 :
« Car D.ieu, il me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.
Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés et nous sommes méprisés !
Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous jusqu’à maintenant. »
Voyez la fin de la lecture : « les balayures du monde, le rebut de tous. »
Oui, l’ombre du rocher représente le ministère apostolique. Faut-il vous convaincre, après cette lecture d’1 Corinthiens 4 versets 9 à 13, que le ministère apostolique est probablement le ministère le plus exposé au rejet, aux souffrances, au mépris et que plusieurs ont fait naufrage avec ce ministère qui leur était destiné car ils ont cherché à établir des « trônes » ?
Si le prophète authentique est le plus souvent rejeté, persécuté cruellement (certains tentent d’y échapper à n’importe quel prix… et se fourvoient dans un ministère au rabais, décevant pour le corps entier), l’apôtre le sera encore plus s’il reste authentique. La compromission politicienne, les ambitions de « trône » pour un prophète disqualifient elles aussi ce beau ministère porteur de lumière. L’authentique et courageux ministère prophétique deviendra le plus souvent, si pas toujours, la cible d’un esprit de Jézabel notamment. Esprit auquel il s’oppose complètement, de par sa nature, dans le monde spirituel.
Le prophète est représenté à son apogée par Yeshoua dont tout le comportement et les paroles souvent osées et nécessaires mais profondément porteuses d’un élan prophétique le conduiront à de rudes affrontements avec le monde et l’esprit religieux.
J’en sais à mon niveau quelque chose aussi et les sots qui n’ont pas su identifier la cause profonde de la haine que me portèrent certaines Jézabel coalisées, rusées et menteuses, devraient réfléchir. Pour comprendre, il faut à certains beaucoup de recul, de temps, à d’autres moins, mais l’inévitable jugement de D.ieu fera toujours voir qui est qui et quoi fut quoi.
A Jérusalem, je « dispose » ainsi d’une espèce de portier qui répand sur moi des horreurs depuis des années et qui de par ses fonctions est en contact avec une bonne part de ce qui débarque comme serviteurs de D.ieu à Jérusalem. C’est un homme que nous aidâmes jadis et dont nous dûmes déplorer des comportements indélicats. Celui-ci pour nous remercier à sa manière de notre patience mêlée de fermeté et d’amour de la vérité « siège volontiers aux portes de la ville » pour me discréditer et jeter le trouble sur ma réputation. Il méprise aussi publiquement mon ministère prophétique. Il est aussi étonnant de constater à quel point des comportements dégénérés trouvent aisément des auditeurs complaisants. Ah, la Francophonie d’aujourd’hui et sa terrible faiblesse de caractère !
Orgueil et jalousie sont les armes de ce pauvre homme. Terrible responsabilité spirituelle que la sienne. Un jour D.ieu lui fera voir tout ce qu’il a brisé par sa méchanceté dans le relationnel du corps et tout ce en quoi il aura freiné l’œuvre du Seigneur en brisant ou polluant des cœurs. Pauvre homme, devoir un jour récolter en les contemplant les fruits de son ministère hypocrite. Triste récompense !
Mais comme nous l’avons lu en 1 Corinthiens 4 v. 9 à 13 et comme le Livre des Actes, les diverses épîtres nous l’enseignent largement, l’apôtre en un certain sens, est le ministère le plus proche de Christ pour le rejet, la petitesse dans le visible et la souffrance. Quelles luttes ne dut pas mener l’apôtre Paul pour défendre son ministère clairement méprisé et constamment attaqué par de faux apôtres de son époque dont le jugement de D.ieu n’a retenu en apparence aucun fruit durable si on s’en tient à la Bible. Pour nous tous aujourd’hui, Paul est un homme fameux.
Il était sans doute très loin d’apparaître comme le « Grand apôtre » Paul qu’il fut avant que son histoire rapportée durant des siècles au travers des Saintes Écritures ne nous parvienne en la magnifiant.
L’apôtre n’est qu’une ombre, l’ombre d’un rocher. L’ombre est le reflet sans relief du roc. L’ombre, c’est un rien et en même temps ce rien se doit d’être identifié (c’est la nature d’une ombre) au plus prêt à celui dont il est l’ombre. Ombre de Christ : n’être rien et vivre dans l’intimité la plus extrême du maître, dans sa souffrance. Paul n’a-t-il pas écrit cette phrase étrange et empreinte d’une extraordinaire noblesse mêlée d’humilité : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Église » (Colossiens 1 v.24).
Si proche de Lui pour les souffrances, ombre du rocher.
Mais n’en restons pas là ! dites-moi où une fleur, de la verdure, se risquent-elle à pousser en plein désert ou simplement vers quoi se dirigera toujours un homme condamné à mort par la soif dans un désert ? Où la vie a-t-elle une chance de démarrer ou se poursuivre dans un désert ? A l’ombre d’un rocher. Les fondements de l’œuvre authentique de Christ ne peuvent également apparaître qu’à l’ombre du rocher.
Traduction et c’est pourquoi il est écrit en 1 Corinthiens 12 verset 28 :
« D.ieu a établi dans l’Église en premier lieu des apôtres,… »
D.ieu donne toujours la primauté à ce qui est petit d’apparence. David n’était même pas présent dans la maison de son père lorsque Samuel y vint pour oindre le futur roi d’Israël. C’est pourtant lui qui fut choisi.
Christ a quitté sa demeure divine pour venir comme le plus petit, le plus anodin de tous les hommes dans un contexte nettement moins poétique que celui représenté par les petites crèches de Noël. Probablement dans une caverne sombre malodorante et inconfortable.
Mesdames, laquelle d’entre vous irait accoucher dans un tel endroit aujourd’hui ? Il fut le plus petit, le plus négligé, et dans quelle époque ! Dans une époque où un roi faisait massacrer des centaines d’enfants innocents à cause de lui. Charmant accueil terrestre pour le Roi des rois !
Il fut l’homme le plus petit, l’homme le plus méprisé, le plus sujet à l’injustice et la Croix fut évidemment un sommet à ce sujet. Mais finalement D.ieu l’a élevé en souveraineté sur toutes choses. Une autre qualité majeure de l’apôtre se dégage à la lumière de tout ceci :
l’humilité. Mais attention, pas une humilité construite avec de bonnes résolutions bien humaines. Ce type d’humilité vole toujours en éclat au jour où elle est éprouvée. Il doit s’agir d’une humilité qui marche en nous en provenance de la nature de D.ieu. Cette humilité-là doit être donnée par D.ieu au fil et au terme d’un processus de brisement mystérieux dans chacune de nos vies. Cette humilité-là doit être capable d’écouter les discours les plus difficilement supportables sans broncher et en aimant de l’intérieur. Voici l’humilité donnée par D.ieu. C’est celle qui nous révèle plein d’amour intérieur face à l’adversité et c’est celle qui nous permet avec une tout aussi mystérieuse puissance de vaincre pacifiquement toute adversité. J’ai connu jadis un bon serviteur qui donnait toutes les apparences de l’humilité. C’était un ancien ecclésiastique catholique. Il s’était sans doute exercé durant de longues années à une humilité toute religieuse, humaine. Face à l’adversité ou de simples divergences de vue il se révéla plus tard être un homme raide. Il en perdit le ministère qu’il abandonna.
Songeant au grands types apostoliques déjà présents dans ce que l’on nomme étrangement d’ailleurs l’Ancien Testament je songe à Moïse et à tout ce qu’il dut endurer et qui révéla son humilité extrême. Comment ne pas amener au jour à partir de l’exemple de Moïse une autre grande qualité apostolique : la patience.
Patience, amour et cœur paternel vont de pair. Et nous verrons un peu plus loin de quoi il s’agit.
Concernant les apôtres, l’Écriture dit encore en Éphésiens 2 verset 20 :
« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres. »
Il est écrit aussi en Éphésiens 3 versets 1 à 13 :
« A cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens… si du moins vous avez appris comment je fais part de la grâce de D.ieu qui m’a été confiée pour vous. C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ. Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. Ce mystère, c’est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Évangile, dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de D.ieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance.
A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière le moyen de faire connaître le mystère caché de toute éternité en D.ieu qui a créé toutes choses ; c’est pourquoi les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de D.ieu, selon le dessein éternel qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur ; en lui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance. Aussi je vous demande de ne pas perdre courage à cause des afflictions que j’endure pour vous : elles sont votre gloire. »
L’apôtre est donc le ministère qui apporte des fondements. C’est une évidence lorsqu’on lit Paul, comme on vient de le faire ici.
Mais attention ! Je crois fermement qu’eu égard à l’économie du plan de D.ieu en marche dans l’Histoire, il y a des priorités, des fondements nouveaux pour l’Église, particuliers à chaque époque de son Histoire. Un des fondements que posa Paul à son époque eut des conséquences considérables sur la vie de l’Église juive messianique de l’époque, et des conséquences considérables pour le monde des païens qui, jusque-là, vivaient deux possibilités : soit exister dans l’ignorance du peuple sacerdotal, Israël, soit judaïser pour s’approcher de l’unique vérité de son temps : le Temple, ses sacrifices, etc.
Christ étant venu, le salut était ouvert à tous ; encore fallait-il convaincre et les Juifs et les non-Juifs de cette vérité « nouvelle », et en poser les fondements, dans la pensée de l’époque. Ce ne fut pas nécessairement simple comme nous en témoigne d’ailleurs l’Écriture.
Ces fondements-là posés n’ont plus à l’être. Le peuple de D.ieu, presque deux mille ans après, est arrivé sur l’aiguille du temps à une tout autre étape. Autre étape, autres fondements. Autre époque, autres besoins.
En tant qu’ombre du rocher, l’apôtre (et le prophète à lui associé) de ce temps aura à souffrir. Beaucoup pensent que D.ieu lui révèle de nouveaux fondements propres au dessein divin contemporain. Deux fondements essentiels (parmi d’autres) dans l’exercice de mon propre ministère apostolique aujourd’hui sont premièrement le relâchement de la bénédiction paternelle. Acte éminemment prophétique pour le salut d’une génération selon Malachie 4 v.5 et 6 : « Voici je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Éternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit. »
Je vous renvoie à la lecture de mon livre « Bénédiction du Père, bénédictions des pères » à ce sujet d’une brûlante actualité. Si le relâchement de cette onction est purement prophétique et directement rattaché à notre temps, l’onction qui accompagne cette bénédiction de père est elle apostolique, puisque ayant amené de puissants fondements identitaires et de destinées dans la vie de nombreux enfants (jeunes, adultes et vieillards) sans père pour lesquels j’ai été amené à prier ces dernières années. Un autre fondement essentiel et plus particulier au corps de Christ local là où je le visite est l’établissement de structures bibliques pour la direction locale ou régionale du corps. C’est tout un thème dont j’ai déjà effleuré pas mal de facettes dans d’autres parties de ce livre qui est lui aussi d’essence apostolique.