Le conflit nourrit la « colère » arabe et nuit à la lutte contre l’EI; grandes manoeuvres palestiniennes à l’ONU
Le secrétaire d’État américain John Kerry a une nouvelle fois réclamé jeudi une relance du processus de paix israélo-palestinien bloqué depuis avril, un remède selon lui dans la lutte contre l’extrémisme islamiste, notamment contre le groupe État islamique.
«Il est impératif que nous trouvions un moyen de revenir à des négociations (de paix) qui sont au bout du compte, tout le monde le sait, la seule voie pour avancer», a déclaré M. Kerry au département d’État, lors d’une cérémonie en l’honneur de l’Aïd al-Adha, la fête du sacrifice célébrée par les musulmans depuis le début du mois.
M. Kerry rentre tout juste d’une tournée en Europe et en Égypte, où il avait participé dimanche au Caire à une conférence internationale sur la reconstruction de Gaza et où il avait appelé fermement Israël et les Palestiniens à se «rasseoir à la table» des pourparlers et à «faire des choix difficiles, de vrais choix».
«Je continue de croire que c’est possible et je continue de penser que nous devons y travailler», a martelé jeudi soir le chef de la diplomatie américaine.
Il a aussi estimé que ce conflit israélo-palestinien non résolu alimentait «la colère de la rue et l’agitation» dans des pays du monde arabe et a fait un lien avec la guerre contre l’extrémisme islamiste armé et contre le groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie.
«Au cours de nos discussions sur la coalition contre l’EI, la vérité est qu’il n’y a pas un seul dirigeant dans la région qui ne soulève spontanément auprès de moi la nécessité d’obtenir la paix entre Israël et les Palestiniens», a expliqué John Kerry.
«Les gens doivent comprendre la connexion. Cela a quelque chose à voir avec de l’humiliation, du déni et une absence de dignité», des populations de pays arabes, a encore argumenté le secrétaire d’État.
John Kerry a été l’artisan de la reprise du processus de paix israélo-palestinien entre juillet 2013 et avril dernier. Depuis son échec, il n’a toutefois jamais abandonné l’idée d’une relance.
Manoeuvres diplomatiques à l’ONU
Le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a confirmé avoir accepté la demande des Etats-Unis, sans toutefois les nommer, de repousser jusqu’au début de l’année 2015, son plan pour soumettre une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU exigeant la fin de « l’occupation israélienne des Territoires palestiniennes » d’ici à novembre 2016.
Abbas a critiqué cette demande et a renouvelé sa menace, en cas de veto américain, de rejoindre la Cour pénale internationale de La Haye.
De son côté, Yasser Abed Rabbo, un haut responsable de l’OLP a précisé que la résolution palestinienne sera soumise au vote du Conseil de sécurité d(ici la fin du mois.
Cette résolution a cependant peu de chances d’être adoptée, car les Etats-Unis ont fait savoir qu’ils apposeraient leur veto.
Cependant, selon des sources diplomatiques, la France pourrait reformuler le document et proposer ainsi une nouvelle mouture ce qui mettrait Washington dans l’embarras.
(i24news avec AFP)