25 septembre 2009. Posted in Articles sur les fêtes juives
A Yom Kippour, nous nous présentons devant Dieu comme nous le faisons chaque année en venant tels que nous sommes. Parfois nous réalisons même en notre for intérieur qu’à la fin de la fête rien n’aura vraiment changé car après cette fête solennelle où nous avons fait des promesses et des prières de repentance, nous allons retomber dans notre vie futile pour un an. Yom Kippour risque alors de devenir pour la plupart un piège car ceux-ci n’auront pas réalisé que la période des 10 jours terribles dans laquelle nous rentrons n’est pas une période festive.
La fête juive de Kol Nidré nous rappelle cela et il est bon de nous y attarder un instant. La célébration du Kol Nidre (judéo-araméen: Tous les vœux) est une prière juive récitée à la synagogue avant le coucher du soleil précédant l’office du soir de Yom Kippour, le Jour de l’Expiation. Son nom est tiré de ses premiers mots.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kol_Nidre
La tendance de faire des vœux à Dieu était fortement prévalente dans l’ancien Israël, et ce depuis l’époque biblique, puisque la Torah trouve nécessaire de mettre en garde contre la pratique : « Si tu fais un vœu à l’Éternel, ton Dieu, tu ne tarderas point à l’accomplir : car l’Éternel, ton Dieu, t’en demanderait compte, et tu te chargerais d’un péché. Si tu t’abstiens de faire un vœu, tu ne commettras pas un péché. Mais tu observeras et tu accompliras ce qui sortira de tes lèvres, par conséquent les vœux que tu feras volontairement à l’Éternel, ton Dieu, et que ta bouche aura prononcés. » (Deutéronome 23:21-23)
L’idée que des vœux spontanés qui n’avaient pas été remplis, quelle qu’en soit la raison, puisse subsister, créait des difficultés religieuses et éthiques pour ceux qui les avait proférés; ceci fut la cause d’un désir de dispensation, qui engendra le rite d’absolution d’un vœu (hatarat nedarim). La gravité du péché de ne pas accomplir ses voeux poussait le peuple juif à réaliser cette sorte d’absolution purement humaine par un érudit, un expert ou un tribunal de trois Juifs profanes. Les pétitionnaires déclaraient vouloir se réconcilier avec Dieu, rétractaient solennellement leurs vœux et serments qu’ils avaient faits à Dieu durant la période intervenant entre le jour de l’Expiation précédent au jour de l’Expiation présent; ce rite les rendait nuls et non avenus depuis le début, permettant à leur place le pardon divin. Ceci est en accord avec la plus ancienne formule connue du texte, préservée dans le Siddour d’Amram Gaon.
La célébration du Kol Nidre a été utilisé par les antisémites pour jeter le doute sur la valeur que l’on pouvait attendre d’un vœu contracté par un Juif. D’autres rabbins déclarèrent par ailleurs que le Kol Nidre ne donnait aucune absolution aux serments pris par un individu au cours de l’année.
Si cette célébration n’a rien de biblique et pose pas mal de questions quant à l’opportunité de la célébrer ou pas, elle montre quand même la simplicité et l’humilité du peuple juif à ne pas faire des voeux insensés. Demander pardon à Dieu pour toutes les paroles insensées qui sont sorties de notre bouche, est une façon de préparer la fête du grand pardon au cours de laquelle nous allons nous adresser, à jeûn, au Dieu Trois fois Saint et ce, pendant une journée complète.
Si à Yom Kippour, nous y demanderons pardon pour nos péchés et l’exaucement de nos prières, nous devons réaliser alors que dans l’année nous avons parfois proféré d’autres voeux ou d’autres malédictions insensées. Afin d’être entendu par Dieu alors à Yom Kippour dans nos prières, nous reconnaissons que sans le sang de Yeshoua et sans la puissance de l’Esprit Saint nous sommes tout-à-fait incapables de toute bonne parole assaisonnée de sel et nous apprendrons d’année en année à tourner sept fois notre langue dans notre bouche avant de parler, soit en bien en faisant des promesses, soit en mal en maudissant.
Venir devant Dieu implique de prendre un temps mis à part pour s’examiner soi-même et
– abandonner ses paroles de médisances,
– arrêter de montrer bonne figure à nos semblables en donnant l’impression de sainteté
– considérer gravement ses voies dans toutes les promesses faites devant le Saint d’Israël,
– réaliser que c’est un péché de vouloir se réfugier derrière le sang précieux de notre rédempteur sans avoir la moindre intention de changer dans nos attitudes : le sang du sacrifice de Yeshoua n’est parfait que dans la repentance de nos péchés ! AMEN !
Kol Nidré prendra alors tout son sens et pourra nous préparer corps âme et esprit à venir juste avant ce jour de Kippour présenter nos requêtes devant Dieu avec une conscience pure et lavée d’une eau pure.
Jacques
Beth Yeshoua