Le rapport indique qu’un conflit entraînerait un chômage élevé chez les jeunes, un recul des investissements ou encore une dévaluation rapide de la monnaie
La Banque mondiale a émis un avertissement sévère dans un nouveau rapport concernant les conséquences économiques désastreuses pour l’Iran en cas de guerre contre Israël. Le rapport indique qu’un conflit entraînerait « un chômage élevé chez les jeunes, un manque d’investissements, une industrie automobile en difficulté, une dévaluation rapide de la monnaie, un régime de taux de change déformé, une inflation galopante et un secteur productif en détérioration ».
Les économistes de la Banque mondiale, dont certains sont iraniens, soulignent que « l’implication iranienne dans la guerre de Gaza pourrait entraîner une perte de PIB et de revenus supérieure à 10%, perturber les activités économiques en cours, réduire considérablement le niveau de vie et diminuer davantage les investissements productifs ».
Le rapport met en garde contre une possible dévaluation de la monnaie iranienne qui « raviverait l’inflation », avec un taux annuel qui pourrait rapidement atteindre environ 60%. De plus, les exportations de pétrole de l’Iran pourraient être réduites de deux tiers, creusant le déficit budgétaire du gouvernement à environ 6,5% du PIB.
« Le gouvernement iranien serait contraint de détourner une part importante de son budget vers les besoins de défense et militaires, au détriment d’objectifs sociaux et économiques critiques », concluent les économistes.
Cette mise en garde publique de la Banque mondiale, inhabituelle pour une institution internationale, est due à l’ampleur des coûts économiques et sociaux potentiels. Elle pourrait avoir un impact significatif sur le président Pezeshkian et son administration.
L’influence de ce rapport sur le Guide suprême Ali Khamenei reste incertaine, surtout après la mort mystérieuse du précédent président Ebrahim Raisi dans un accident d’hélicoptère il y a six mois.