Je me suis longtemps demandé ce qui attirait les gens de la gauche extrême vers les dictateurs, les crapules, les assassins les plus sordides. Je n’ai jamais vraiment trouvé la réponse.
Celle-ci me semble résider dans la haine que la gauche extrême n’a cessé de vouer à ce que Karl Popper appelait la société ouverte et à l’idée inhérente aux sociétés ouvertes qu’au sein de celles-ci, les êtres humains peuvent quêter leurs propres fins, dans l’égalité de droit et dans la liberté de parler, d’entreprendre, de créer et de penser.
Celle-ci me paraît résider aussi dans le fait que les sociétés ouvertes refusent toute prétention à exercer un pouvoir politique absolu, toute tentative d’imposer un dogme, et donc toute possibilité pour ceux qui penseraient détenir la vérité absolue d’exercer un pouvoir politique absolu.
Les ancêtres de la gauche extrême d’aujourd’hui sont les fanatiques qui, quand les sociétés ouvertes ont commencé à émerger en Europe, ont prétendu instaurer des dictatures contre la « corruption spirituelle » ou sauver les êtres humains malgré eux sous prétexte que l’apocalypse (devenue plus tard le grand soir) s’approchait.
Ils ont été ceux qui plus tard ont pu s’arroger la toute puissance et, au nom du « salut public », exercer la Terreur.
Ils ont été ceux qui ont invoqué la « volonté du peuple » pour tuer, et qui avaient inventé dans leur tête le « peuple » dont ils parlaient, et la supposée volonté de celui-ci.
Ils ont rêvé de révolution, et ont à chaque fois massacré, détruit, suscité des bains de sang.
Quand ils ont pris le pouvoir quelque part, ils ont mis en place un système totalitaire et des camps de concentration, quelquefois des camps d’extermination.
Ils forment une longue et effroyable lignée qui va de Jérôme Savonarole à Jean de Leyde, de Robespierre à Auguste Blanqui, de Lénine à Pol Pot, de Hitler, dont on oublie qu’il était imprégné des idées de la gauche extrême, à Macias Nguema.
Dès lors qu’un des leurs est devenu Président des Etats Unis, ils ne peuvent même plus être vraiment anti-américains
Les gens de la gauche extrême aujourd’hui n’ont plus grand monde à admirer et à soutenir : l’un des derniers tyrans à les avoir séduits a été Hugo Chavez, le destructeur du Venezuela.
Ils n’ont plus guère de grande cause à défendre. Dès lors qu’un des leurs est devenu Président des Etats Unis, ils ne peuvent même plus être vraiment anti-américains.
Il leur reste la « cause palestinienne ».
Prétendre défendre une population arabe condamnée par des gens abjects qui leur ressemblent à vivre dans le ressentiment, la volonté de tuer et d’assassiner ne les dérange pas : ils auraient plus de cent millions de morts sur la conscience s’ils avaient une conscience et des scrupules, mais ils n’ont ni conscience ni scrupules.
Pratiquer le sacrifice humain en exaltant l’envoi de jeunes enfants arabes vers la mort dans des attentats suicides ne les dérange pas non plus : le sacrifice humain est leur spécialité.
Dépeindre un lieu tombé sous le joug d’un groupe aux intentions génocidaires qui utilise la population qu’il broie comme un ensemble de boucliers humains leur convient tout à fait : le mensonge est aussi leur spécialité, les intentions génocidaires ont souvent suscité leur enthousiasme, et le recours aux boucliers humains ne leur pose pas plus de problèmes éthiques qu’un attentat terroriste dans un lieu public. Ils sont donc du côté du Hamas à Gaza.
Dépeindre la démocratie israélienne, assiégée par des brutes barbares et fanatiques comme une société abjecte leur convient aussi : ils détestent toutes les démocraties, et salivent souvent en regardant les brutes barbares et fanatiques.
Ils sont du côté de tous les tueurs de Juifs aujourd’hui sur la planète et diabolisent le seul pays juif sur la terre, en espérant visiblement que ce pays disparaisse dans un bain de sang.
Ne me dites pas qu’ils ne savent pas : tous les tueurs de Juifs aujourd’hui sur la planète sont islamistes, mais ils excusent tous les actes islamistes, et hurlent si vous soulignez que les islamistes sont islamistes.
Ne me dites pas qu’ils ne savent pas, non : ils se livrent délibérément à une propagande anti-israélienne et dépeignent Israël d’une façon si ignoble qu’ils me semblent à chaque instant parler d’un pays où je ne suis jamais allé, et qui n’existe que dans leur tête malade. Ils se livrent à une propagande « pro-palestinienne » symétrique en sachant qu’ils occultent la réalité de ce que sont le Hamas et l’Autorité Palestinienne. Nul ne se livre à ce genre d’exercice cloacal de manière inconsciente.
Ils osent parler de liberté, mais pour eux, la liberté est ce qu’elle est dans le 1984 de George Orwell : elle est l’esclavage et la destruction des êtres humains.
Ils osent parler de paix, mais pour eux la paix est ce qu’elle est dans le 1984 de George Orwell encore : elle est la guerre.
Des gens de la gauche extrême sont au Conseil de Paris. Ils sont ailleurs en France.
Ils appartiennent à des partis tels le Parti communiste, le seul parti à avoir été du côté de Joseph Staline lorsqu’il accumulait les cadavres et fomentait la grande famine des années 1930.
Parce qu’il y a des gens dépravés moralement en France, ces partis ont encore des électeurs.
Ces gens de la gauche extrême ont été hostiles à une journée appelée Tel Aviv sur Seine organisée par la mairie de Paris. Traitant Israël comme l’Etat à l’étoile jaune et les Juifs israéliens comme des gens qui ne devraient pas avoir accès à la Seine et devraient sans doute être parqués quelque part, ils ont voulu interdire Tel Aviv sur Seine.
Ils ont voulu organiser un Gaza sur Seine un peu plus loin.
Par leur action, Tel Aviv sur Seine a ressemblé à tous les lieux où se rendent des Juifs en France depuis deux décennies : surveillance policière, portiques de sécurité rendus indispensables par des menaces d’attentats.
Gaza sur Seine a impliqué des policiers, mais pour canaliser les gens de la gauche extrême, dont certains membres ont montré dans le passé leur ardeur à contribuer à des émeutes et à rejoindre des groupes d’excités islamiques salivant à l’idée d’agresser des Juifs.
Gaza sur Seine n’a pas nécessité de portiques de sécurité : les gens de la gauche extrême savent qu’ils peuvent cracher leur bile et soutenir des criminels que nul ne risque de les agresser.
Gaza sur Seine n’était, cela dit, pas tout à fait complet : il y avait des panneaux disant «Gaza mon amour», mais pas de panneau disant « Nous aimons le Hamas ».
Il y avait des gens jouant les cadavres ensanglantés de « Palestiniens », mais pas de gens pour jouer le rôle du terroriste caché derrière le cadavre ensanglanté. Il manquait aussi des photos d’assassins portés en triomphe et quelques vidéos montrant des exécuteurs de basses œuvres cagoulés tuant en direct d’une balle dans la nuque quelques « traitres à la cause ».
Gaza sur Seine n’aurait pas pu être complet : chez ces gens là, on soutient les tueurs, mais on ne montre pas ce qu’on soutient. On veut que le sang coule, mais on ne le montre pas. On est du côté des bourreaux, mais on prétend être du côté des victimes. On est antisémite, mais on le dit autrement : on est « antisioniste » et pour une « Palestine » judenrein.
Chez ces gens là, on est sans cesse dans l’imposture, dans la manipulation et dans la lâcheté.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.