Le problème de l’Occident : l’idéologie des droits de l’homme.
Pour l’analyser, il faut revenir aux « droits de l’homme » qui ont pris une importance démesurée dans la politique européenne et en France tout particulièrement.
Ils tiennent lieu de politique et pervertissent toute réflexion sur les devoirs de nos dirigeants. Certes, depuis le Procès de Nuremberg, la Société des Nations a édicté des lois afin d’épargner les civils des exactions les plus graves, celles commises par les nazis, pendant la seconde guerre mondiale. Celles-ci ont servi de canevas afin de rendre la guerre « plus propre ». Ce qui n’a pas empêché les Américains de s’asseoir allègrement dessus.
Donc c’est au nom de la nécessaire « retenue » par rapport à la population palestinienne (seulement elle, remarquons-le au passage), qu’Israël n’aurait pas dû entrer dans Gaza.
Les « droits de l’homme » sont une imposture par ce que le problème est avant tout politique. Le Hamas joue franc jeu : il a désigné son ennemi (comme l’aurait dit Julien Freund). L’islam conquérant a également désigné son ennemi : les mécréants, les Juifs et les Chrétiens. Ils nous le font savoir chaque jour.
Cela fait des décennies qu’on nous berce d’illusions avec « une terre pour deux États. » Mais pour y arriver, encore faut-il être deux !
Pourquoi s’entêter dans une voie sans issue ? Une voie qui devient un chaudron bouillonnant ? C’est une question qu’il faut se poser !
L’aspect moral de la question
Lorsqu’à la fin de la seconde guerre mondiale les Alliés ont bombardé massivement l’Allemagne à Dresde, à Berlin, faisant des victimes civiles en masse, on considérait que les Allemands devaient payer leurs forfaits par la destruction de leur pays qui avait apporté tant de malheurs aux peuples qu’ils avaient envahis. (Et je ne parle pas ici des crimes contre l’humanité !) Oui les Allemands qui avaient élu Hitler devenaient les victimes du système politique qu’ils avaient choisi. La guerre est, par essence meurtrière. Les Russes ont payé un immense tribut en vies humaines et en destructions à cause d’Hitler. Les Alliés également. En libérant l’Allemagne nazie, ils n’ont pas fait de quartiers. Ils ont violé massivement des femmes. Ce fut terrible mais cela n’a-t-il pas toujours été ainsi ? On le déplore mais il n’y a pas de guerre propre. L’essentiel était d’en finir avec cette guerre horrible.
Donc je me pose la question : pourquoi est-ce toujours à Israël de rendre des comptes lorsqu’il répond aux coups par des coups. Qui peut juger de savoir si la riposte est proportionnée, bienséante, humaine, etc.
Non, toute guerre est sale mais là, ce ne sont pas des actes de guerre mais des actes de barbarie dont il s’agit. Ceux du Hamas ont dépassé, le 7 octobre, l’imagination. L’abjection des tueries s’est accompagnée de mises en scène des images les plus atroces, de commentaires hilares, de selfies, de cris de joie, etc.
Pendant les guerres de 14/18, des soldats, obligés de se battre contre le « boche » écrivaient parfois à leurs familles combien il leur en coûtait d’avoir tué l’ennemi, même s’ils avaient sauvé leur peau, même s’ils savaient qu’ils étaient là pour le vaincre….
Les politiques, pour beaucoup, ceux qui demandent à Israël de la modération, d’y aller avec des pincettes, ont déjà oublié les images atroces des exactions du Hamas qui, elles, ont dé-humanisé les victimes ; le Hamas s’est lui-même exclu des règles de la guerre en agissant comme il l’a fait. Ces terroristes sont les dignes héritiers des Nazis avec qui les soldats d’Amin al Husseini traquaient et assassinaient les Juifs. Nous ne devons pas l’oublier !
Wokisme et dévirilisation des hommes
Un des aspects du wokisme est la dévirilisation des hommes, et l’on constate qu’elle gangrène la société depuis quelques dizaines d’années, et la pervertit. Déviriliser l’homme, c’est lui ôter le courage, le sens des responsabilités qui lui incombent en tant qu’homme, c’est le rendre faible et vulnérable. Par opposition, l’homme musulman est élevé dans une obligation de virilité, car il est appelé à combattre les non musulmans au nom d’Allah.
La virilité s’accompagne de la fierté : fierté de sa propre civilisation, fierté de défendre son pays lorsqu’il est menacé et pour tout dire, fierté d’être ce qu’il est. Or, comme l’écrit Julien Freund dans son livre « La Décadence »1 :
Il apparaît que la condition première de la défense de la civilisation européenne consiste dans le réveil, de la part des Européens, de leur fierté, sans laquelle ils ne retrouveront pas la confiance en eux-mêmes […] Cette fierté signifie positivement que nous n’avons pas à rougir de ce que la civilisation européenne a apporté au monde, car sa contribution est pour le moins équivalente à celle des autres civilisations. Je dirais même qu’elle est supérieure, indépendamment des conquêtes matérielles dont elle a été l’initiatrice (par exemple la protection sociale inconnue ailleurs), du simple fait qu’elle a obligé les autres civilisations (le terme d’obliger n’est pas trop fort) à prendre conscience, grâce aux catégories européennes, de leur propre originalité, parfois contre la culture européenne.
Or nous avons vu, durant ces dernières décades, la France s’humilier et être humiliée par ses dirigeants.
Le dernier en date, le Président Macron, s’étant particulièrement illustré dans le dénigrement de son propre pays, et particulièrement lorsqu’il voyage dans les pays de nos anciennes colonies. À force d’entendre dire que nous sommes responsables de tous les maux de la terre, la fierté nationale en prend un sacré coup ! Et, dans ces conditions, c’est la France elle-même, autrefois reconnue pour son éclat et sa puissance, qui est dévirilisée. Il est donc urgent de retrouver la fierté d’être soi et la nécessité de le prouver en reconquérant cette pensée virile, cette volonté de lutter contre ceux qui nous méprisent et à qui nous donnons tout, dans une sorte de rapport sadomasochiste suicidaire.
Le courage
Alexandre Soljenitsyne, dans son fameux discours de Harvard2 « Le déclin du courage » ose (amicalement), dire leurs vérités aux occidentaux. Il pointe la fragilité des sociétés occidentales :
Actuellement le rapport entre les métropoles et les anciennes colonies s’est inversé et souvent le monde occidental, passant à l’autre extrême, fait preuve d’une complaisance servile. Cependant il est difficile de prévoir à combien se montera la facture présentée par les anciennes colonies et de dire si l’Occident finira jamais de la payer, même quand il aura restitué ses dernières terres coloniales et donné, de surcroît, tous ses biens.
On peut dire que cette analyse était prémonitoire !
Le déclin du courage est peut-être ce qui frappe le plus un regard étranger dans l’Occident d’aujourd’hui. Le courage civique a déserté non seulement le monde occidental dans son ensemble, mais dans chacun des pays qui le composent, chacun de ses gouvernements, avec, bien entendu, l’Organisation des Nations unies.
Ce déclin du courage est particulièrement sensible dans la couche dirigeante et dans la couche intellectuelle dominante, d’où l’impression que le courage a déserté la société tout entière. […] Faut-il rappeler que le déclin du courage a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin ?
Ces deux citations, venant d’un homme qui a fait montre d’un courage exceptionnel en luttant contre un système totalitaire implacable étaient, quand il a prononcé ce discours, des mises en garde qui se révèlent aujourd’hui prémonitoires.
Je dirai simplement que nous, peuples occidentaux, n’avons pas le courage de désigner l’ennemi qui, lui, nous a désignés sans trembler. C’est dire que nous ne partons pas en position de gagner ! La dernière manifestation qui s’est déroulée à Paris contre l’antisémitisme, avec ses banderoles tenues par les « zélites », si elle a eu le mérite d’exister, laisse un goût amer lorsqu’on apprend que l’instigatrice de cette manifestation, juive et Présidente de l’Assemblée nationale : Yaël Braun-Pivet, s’est dérobée à la question de la journaliste d’Europe, Sonia Mabrouk qui lui demandait d’où venait cet antisémitisme :
Cette cécité volontaire laisse sans voix ! Cependant, il faut un certain courage pour prendre à ce point les gens du peuple pour des imbéciles. Mais surtout, cela en dit long sur l’irresponsabilité du gouvernement en place.
Le refus de voir le mal
Faire croire ou se faire croire que le mal n’existe pas par nature, mais que c’est la société qui rend l’homme mauvais (Cf JJ Rousseau) est une totale illusion qui a finalement donné naissance aux pires utopies. Il suffisait de changer radicalement la société pour redonner à l’homme sa virginité biblique. On a vu, quand les utopies communistes ont pris le pouvoir, comment les « droits » de l’homme ont été balayés d’un coup, puisque seule la loi totalitaire disait le bien et le mal, dans ce monde de la promesse du paradis sur terre. L’individu qui ne se pliait pas à cette dualité du monde, tombait irrémédiablement dans le mal avec les conséquences les plus extrêmes : la privation de liberté allant jusqu’à la mort.
Dans le conflit israélo-palestinien, et à la lumière des derniers évènements tragiques du 7 octobre, on cherche en vain, une lisibilité correcte du conflit qui dure depuis la naissance même de l’État d’Israël, à savoir le partage de la Palestine en 1947 par les puissances mandataires, et qui a donné lieu à la création de l’État Juif. Faut-il encore rappeler que le partage géographique n’était pas en faveur d’Israël qui obtenait la plus petite part mais qui l’a acceptée alors que les pays arabes ont déclenché une guerre contre lui, le jour même de sa proclamation d’Indépendance. Depuis, de guerres d’agression en accords non respectés, les Arabes de Palestine n’ont cessé d’agresser Israël qui a dû se défendre pour sa survie.
En 2005, Sharon a expulsé manu-militari, les Juifs de Gaza et abandonné ce territoire en plein développement aux Gazaouis qui n’ont rien trouvé de mieux que de détruire toutes les infrastructures laissées sur place par les Juifs, ce qui était contraire à leurs propres intérêts, mais qui manifestait une haine viscérale à tout ce qui était juif. Il est bon de le rappeler car cela n’est jamais repris par les médias et les politiciens.
Ce geste pacifique à l’égard des « Palestiniens » a montré son inanité et l’erreur monumentale d’Ariel Sharon. Psychologiquement ce « cadeau » était une faute, car il n’exigeait rien en échange. Et surtout Israël n’a pas tiré les conséquences de ce refus cinglant. Pour le Hamas qui a pris le contrôle de la bande de Gaza, il n’y a pas de partage possible3 ! Du reste, les attaques contre la partie limitrophe avec la bande de Gaza n’ont cessé : cerfs-volants enflammés, intrusions et harcèlements par les bandes du Hamas, jusqu’à la dernière qui a été le « carnage » de trop, et qui a dévoilé au monde, grâce aux images récupérées par l’armée israélienne, et à cause des otages toujours aux mains du Hamas, le visage de la barbarie absolue.
(Certes, il faudra plus tard tirer les leçons des raisons qui ont permis aux ennemis d’Israël de pénétrer si facilement sur ses terres.)
La guerre est-elle soluble dans la retenue ?
Il faut le reconnaître, lorsque la barbarie frappe ailleurs, dans des contrées lointaines ou moins familières, comme au Rwanda, comme au Cambodge sous les Khmers rouges, etc. notre effroi même s’il est réel n’a pas le même impact que ce qui vient de toucher Israël, beaucoup plus proche de nous géographiquement et par sa civilisation. Cependant, certains, comme Dominique de Villepin, le rictus haineux, hystérique dans ses propos, continue (cette fois chez Pascal Praud), de cracher sa haine d’Israël et de Netanyahou. Par ailleurs, il traite Israël de façon condescendante, comme une nation qui serait mineure.
Il parle d’engrenage, de guerre, souhaite que nous soyons « universalistes » et s’inscrit en faux contre la thèse de Samuel Huntington « La guerre des civilisations ». Il vilipende le gouvernement « ultra-nationaliste » de Netanyahou, exige une politique humanitaire pour épargner les civils. Donc Israël attaqué, doit faire preuve de mansuétude, de retenue, d’humanité… Tandis que l’on prend connaissance avec effroi de la barbarie du Hamas, au point que des journalistes, le visage défait, les membres de l’Assemblée nationale assommés par la découverte des images insoutenables, disent qu’ils n’ont jamais rien vu de tel depuis la Shoah. Monsieur de Villepin, lui, s’emporte, nous met en garde contre les conséquences de « l’agression disproportionnée » de l’armée israélienne qui est entrée dans Gaza afin de détruire le Hamas et de libérer les otages. Il fait peser sur Tsahal la faute impardonnable de causer des victimes civiles, des femmes et des enfants. Son indignation penche toujours du côté palestinien…
Il sait que l’agresseur est le Hamas, mais il n’en a cure ; pour lui, l’agressé devient l’agresseur dès lors qu’il se défend.
La véhémence de l’ancien premier Ministre, interroge : ses accointances avec le Qatar (qui finance le Hamas) sont-elles pour quelque chose dans cette colère ? Il reste dans les généralités, s’empourpre à l’idée qu’une guerre planétaire pourrait être la conséquence de l’entêtement d’Israël à se venger : vous savez la Loi du Talion… On nage en plein délire !
Mais, il faut le dire, cette attitude n’est pas isolée, ou plutôt, elle poursuit celle qui a toujours existé depuis que le Général de Gaulle avait parlé du peuple israélien, « Un peuple d’élite, sûr de lui et dominateur » qui, lors de la Guerre des six Jours, avait attaqué l’Égypte préventivement en détruisant son aviation. Ce discours-coup de massue, asséné sur l’État israélien avait donné le coup d’envoi à la politique pro-arabe qui allait s’imposer, malgré l’assurance hypocrite du soutien indéfectible à Israël. Ce soutien a toujours été assorti de mises en garde à l’égard d’Israël, avec la fable de la création de deux États… refusée, à chaque occasion, par les « Palestiniens ».
La preuve en est une fois de plus donnée. Se défendre ? Le peuple israélien en a-t-il le droit ? S’il en a le droit, c’est avec modération… Curieuse conception de la guerre.
On sent suinter une forme de peur chez ce diplomate qui constate que « l’Europe est affaiblie et ne pèse rien dans les grands débats ». On eût souhaité, qu’en tant que Premier Ministre sous Chirac, il en prît la mesure un peu plus tôt ! (Même si l’on porte à son crédit le non-engagement de la France dans la guerre en Irak, menée par la coalition américaine).
Alexandre Soljénitsyne l’avait dit dès 1977-78 ! Que n’a-t-il exercé son pouvoir de Premier Ministre pour stopper l’immigration musulmane !
Mais il n’est pas le seul, et le Président Macron lui-même, après avoir assuré Israël de son soutien, change de ton et l’exhorte à cesser les bombardements sur Gaza ! Sur l’air du « en même temps », bien sûr !
Une guerre est faite pour être gagnée. C’est le Hamas qui a imposé cette guerre en commettant le pogrom le plus abject, depuis la Shoah. Rappelons encore qu’Israël, malgré sa légitimité à riposter, a pris la peine de prévenir les Gazaouis en leur demandant de quitter le nord afin d’échapper à ses frappes.
Monsieur de Villepin souffle le poison de la capitulation face à l’Islam conquérant. Il prédit « une guerre de civilisation si nous ne prenons pas garde à éviter ces engrenages ». Encore la faute d’Israël !
J’ajoute que le président Macron, dans la même veine, somme Israël de cesser les bombardements sur Gaza après avoir soutenu inconditionnellement le droit d’Israël à se défendre, donc à attaquer le Hamas afin de récupérer les otages dont Macron ne semble pas se préoccuper outre mesure. Encore le « en même temps » !
L’indispensable spiritualité
Ni l’Occident, ni Israël ne pourront gagner contre l’islam conquérant sans le retour de la spiritualité. Une fois encore il faut citer Soljenitsyne lors de son discours de Harvard :
Nous n’éviterons pas la révision des définitions fondamentales de la vie humaine et de la société humaine : l’homme est-il effectivement au-dessus de tout et n’existe-t-il point au-dessus de nous un esprit suprême ? Est-il vrai que la vie de l’homme et l’activité de la société doivent avant tout se définir en termes d’expansion matérielle ? Est-il admissible de développer celle-ci au détriment de l’ensemble de notre vie intérieure ?
C’est dans ce sens que dans un de ses derniers textes, Pierre Lurçat interroge aussi la politique israélienne et ses erreurs4 :
Une réponse adaptée à l’attaque meurtrière, lancée sous le slogan « Déluge d’Al-Aqsa », aurait ainsi pu consister à restreindre l’accès des musulmans au Mont du Temple, tant que les otages ne seront pas libérés. Israël aurait ainsi signifié qu’il se battait lui aussi pour Jérusalem et pour le Temple. Ce geste symbolique n’aurait pas seulement permis de répondre à la provocation du Hamas, mais aussi de réaffirmer notre souveraineté sur le lieu le plus saint du peuple Juif, qui a été malheureusement délaissé et quasiment livré à l’ennemi en 1967, lorsque Moshé Dayan a déclaré que nous n’avions « que faire de ce Vatican »
Cette question mérite d’être posée, si l’on considère qu’Israël, peuple de la Torah, ne peut pas être seulement une start-up nation !
Évelyne Tschirhart, mabatim.info
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Evelyne Tschirhart pour Dreuz.info.
- Julien Freund : la décadence : Histoire sociologique et philosophique d’une catégorie de l’expérience humaine. Les éditions du Cerf 2023. Première édition chez Sirey 1984 ↩︎
- Alexandre Soljenitsyne : « Le déclin du courage » Discours de Harvard, juin 1978 (Les belles Lettres/Fayard 2015 ↩︎
- Voir à ce sujet le texte très éclairant de Pierre Lurçat dans son blog « vu de Jérusalem » Notamment : Comprendre le langage de l’ennemi (i). Les Juifs et Israël dans la vision du monde de l’islam et du Hamas. (22 octobre 2023) ↩︎
- Article paru le 12/11/2023 : Pourquoi combattons-nous ? (II). Rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple. Vu de Jérusalem. ↩︎
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