Après les élections :
Une urgence nationale
par Robert Cotta
Enfin, après plus de deux mois de léthargie politique obligée pour cause d’élections législatives, il est plus que temps de… retourner voter pour instaurer un nouveau système électoral !
Car le nôtre ridiculise une fois de plus cette démocratie où le peuple vote non pour des députés mais pour des partis qui choisissent les députés à leur gré sans que les électeurs du pays puissent les désigner, alors qu’il est indispensable que les élus puissent être sanctionnés par les électeurs ou soutenus par eux s’ils le méritent. Aussi étrange que cela puisse paraître, jamais personne en Israël n’a mis un bulletin de vote au nom de Ben Gourion, de Peres, de Begin, de Rabin ou de Netanyahou ! C’est en effet impossible puisque l’électeur ne peut voter que pour un parti.
Pour comble de malheur, le vote est à la proportionnelle, ce qui rend impossible une majorité cohérente, conduit à des marchandages odieux et à des chantages scandaleux.
Alors que les électeurs ont voté en assez grande majorité pour la droite, voilà que le gouvernement qui en est sorti dépend d’un seul député. Pire encore, on a pu assister à la plus détestable des cuisines électorales où, loin de défendre l’intérêt général, chaque parti a cherché à s’attribuer la meilleure part du « fromage » au mépris de la justice, de l’équité et, bien sûr, de l’intérêt général. Certains ont ainsi manifesté leur absence de moralité, en particulier parmi les élus du Shass, dont le principal représentant a un passé pour le moins contestable.
Mais il faut reconnaître, hélas, qu’avec un tel système électoral, chaque homme manifeste le pire de lui-même.
Ce qui en est sorti n’est pas un programme, mais un bric à brac sans queue ni tête. Netanyahou a bien fait de garder pour lui le plus important ministère, non pour en profiter mais pour ouvrir sa majorité et rebattre totalement les cartes.
L’une des premières urgences pour Netanyahou serait au moins de réunir, hors système, les deux partis les plus importants sur un seul et unique sujet : l’élaboration en commun d’un nouveau système électoral puis sa mise en débat et enfin son vote par référendum. Pour y parvenir, il faudra une forte pression des électeurs. Cela ne pourra se faire avec un tel gouvernement dont les membres savent trop bien qu’ils n’auront jamais la chance de retrouver autant d’avantages en cas de nouvelles élections.
Le plus tôt sera le mieux.