La police pense que l’homme a agi seul, mais n’en avait pas encore la certitude dimanche matin
La police de Copenhague a annoncé dimanche qu’elle pensait avoir abattu l’auteur des deux attaques qui ont fait deux morts et cinq blessés dans la capitale danoise.
« Nous pensons qu’il s’agit du même homme qui est l’auteur des deux fusillades », a dit un porte-parole de la police, Torben Moelgaard Jensen, lors d’une conférence de presse.
L’homme abattu venait d’ouvrir le feu sur les forces de l’ordre.
La police pense qu’il a agi seul, mais n’en avait pas encore la certitude dimanche matin.
Lors de la première attaque, vers 15h00 GMT, un homme a criblé de balles un centre culturel où se tenait un débat sur l’islamisme et la liberté d’expression, faisant un mort dans l’assistance, un homme âgé de 55 ans, et blessant trois policiers.
Par la suite, des coups de feu ont retenti après minuit (23h00 GMT) près de la synagogue de Copenhague. Une personne a été mortellement blessée à la tête, un policier a été blessé à la jambe et un autre au bras.
Selon une association communautaire juive, le jeune homme tué était un juif qui surveillait les accès à l’édifice pendant qu’une cérémonie avait lieu à l’intérieur.
« Acte terroriste »
Après la première fusillade, la chef du gouvernement danois, Helle Thorning-Schmidt, a dénoncé « un acte de violence cynique » et estimé que « tout porte à croire que la fusillade (…) était un attentat politique et de ce fait un acte terroriste ».
Paris a immédiatement condamné « avec la plus grande fermeté » cette « attaque terroriste ». Washington a évoqué une attaque « déplorable » et proposé d’apporter son aide à l’enquête.
Joint par l’AFP, l’ambassadeur de France au Danemark François Zimeray a décrit un assaut brutal sur le centre culturel, au sein duquel se trouvait notamment l’artiste et caricaturiste suédois Lars Vilks, qui a été l’objet de plusieurs menaces et d’agressions depuis la publication à l’été 2007 d’un dessin représentant le prophète Mahomet avec un corps de chien.
« Ils nous ont tiré dessus de l’extérieur. C’était la même intention que (l’attaque contre) Charlie Hebdo sauf qu’ils n’ont pas réussi à entrer », a-t-il déclaré, alors qu’il se trouvait encore sur les lieux une heure après l’attentat.
L’attaque par deux djihadistes français contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, le 7 janvier à Paris, a fait 12 morts. Les assaillants avaient pénétré dans la salle de rédaction et y avaient ouvert le feu, avant de tuer un policier dans leur fuite.
Deux jours plus tard, un homme lié aux deux djihadistes avait pris en otage plusieurs personnes dans une supérette cacher à Paris, faisant quatre morts dans la communauté juive.
« Dizaines de coups de feu »
« Intuitivement je dirais qu’il y a eu au moins 50 coups de feu, et les policiers ici nous disent 200. Des balles sont passées à travers les portes et tout le monde s’est jeté à terre », a raconté l’ambassadeur de France.
Plusieurs dizaines de personnes assistaient au débat sous protection policière.
Les vitres ont été criblées de nombreux impacts. Et la BBC a diffusé un enregistrement où on entend l’Ukrainienne Inna Shevchenko, du mouvement Femen, interrompue par des dizaines de coups de feu qui claquent sans répit, plusieurs par seconde.
Les services de renseignement (PET) ont indiqué que l’attaque était « planifiée ». Mais la police a estimé que la question de la ou des personnes spécifiquement visées n’était « pas évidente ».
Cette dernière a d’abord parlé de deux assaillants présumés ayant pris la fuite à bord d’une voiture. Le véhicule, vide, a été retrouvé quelques heures plus tard, à proximité du lieu de la fusillade et d’une gare.
Puis quatre heures après l’attaque, les forces de l’ordre ont indiqué que « les premiers témoignages indiquent qu’il n’y avait qu’un auteur » des coups de feu.
Les services de sécurité suédois ont précisé à l’AFP qu’ils étaient mobilisés au cas où l’assaillant présumé traverserait le détroit séparant Copenhague de Malmö. La police danoise coopère aussi avec son homologue allemande, selon Mme Thorning-Schmidt.
Le ministre français de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé qu’il allait se rendre « dans les meilleurs délais » à Copenhague.
« On se sent tous Danois ce soir », a déclaré à l’AFP un chroniqueur de Charlie Hebdo, Patrick Pelloux. « C’est affreux parce que c’est un mois après les attentats à Paris, cela fait ressortir toute la tristesse. »
(avec AFP)