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La vérité sur le soi-disant « effondrement financier imminent » de l’Autorité palestinienne (i24News)

By 26 février 2015Etz Be Tzion

L’Autorité palestinienne (AP) a répondu à la décision d’Israël de suspendre le transfert des recettes fiscales qu’il doit lui verser en affirmant être sur le point de faire faillite et en menaçant de se dissoudre. Le Secrétaire d’État américain John Kerry a publiquement fait écho tant à l’affirmation qu’à la « menace » de l’AP. Ce que j’appelle la « règle Kerry » (c’est à dire que s’il le dit, c’est que cela doit être faux) a été de nouveau confirmée : l’AP n’est pas en faillite et elle ne va pas se dissoudre.

L’AP ne se dissoudra pas car son président, Mahmoud Abbas, ne tuera pas la vache que lui et ses proches traient depuis des années. Depuis son établissement en 1994, l’AP a détourné les dons étrangers et les recettes fiscales pour remplir des comptes bancaires personnels, pour acheter des armes, et pour financer le terrorisme et l’incitation à la haine. Selon les Accords de Paris (1994), Israël est responsable du transfert des recettes fiscales d’exportation à l’Autorité palestinienne. Dès le début, Yasser Arafat demanda à Israël de transférer cet argent sur un compte bancaire personnel accessible uniquement par lui et par son proche conseiller Mohammed Rachid. D’après les journalistes israéliens Ehud Ya’ari et Ronen Bergman, 3 milliards de dollars auraient été transférés sur ce compte entre 1994 et 2000. Arafat aurait notamment utilisé une partie de cet argent pour financer le style de vie somptueux de sa femme à Paris.

Cette corruption n’a pas pris fin sous Abbas. L’ancien directeur du département palestinien de lutte contre la corruption, Fahmi Shabaneh, déclarait en 2010 qu’ « Abbas s’est entouré d’un grand nombre de voleurs et de fonctionnaires qui ont déjà été impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics et qui sont devenus des icônes de la corruption financière » (source : The Jerusalem Post, 29 janvier 2010). Abbas ne démantèlera pas l’AP car, sans elle, il ne pourra plus siphonner les milliards de dollars de l’aide internationale.

Les rapports de la Banque mondiale confirment chaque année que les Palestiniens sont les plus grands bénéficiaires au monde d’aide étrangère per capita. Les taxes perçues par Israël au nom de l’AP ne constituent qu’une fraction de son budget. A titre de comparaison, 7,4 milliards de dollars (soit 6,53 milliards d’euros) furent promis à l’Autorité palestinienne par la Conférence de Paris en décembre 2007, tandis que les taxes collectées au nom de l’Autorité palestinienne par Israël s’élevaient à environ 300 millions de dollars (soit 264 millions d’euros) en juillet 2007.

Un article récent rédigé par le professeur Hillel Frisch du centre de recherche Begin-Sadat à l’Université de Bar-Ilan montre qu’en 2013 l’AP a reçu 2 milliards de dollars d’aide étrangère (soit 1,76 milliards d’euros), ce qui signifie qu’en moyenne un Palestinien reçoit près de quatorze fois plus d’aide étrangère qu’un Ethiopien (476 dollars- soit 419 euros per capita- contre 35 dollars -soit 30 euros per capita). Or les Éthiopiens sont plus nécessiteux que les Palestiniens : le PIB par habitant de l’Éthiopie est de 500 dollars (soit 440 euros), tandis que le PIB par habitant de la Cisjordanie et de Gaza s’élève à 2800 dollars (soit 2469 euros).

Comme l’explique Frisch, ces chiffres ne sont pas seulement discriminatoires ; ils sont aussi incompatibles avec la politique officielle de lutte contre le terrorisme, puisque l’Ethiopie est au premier-plan dans ce combat, alors que les Palestiniens, eux, sont des producteurs de terrorisme.

L’Ethiopie est le plus grand contributeur de forces contre le mouvement islamiste Harakat al-Shahab en Somalie. Les Palestiniens, eux, tirent intentionnellement des missiles sur des civils israéliens et creusent des tunnels afin de kidnapper et de tuer des Israéliens. En avril 2011, l’AP a adopté une décision officielle pour verser des salaires à tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël pour des actes terroristes commis contre des Israéliens (tel que rapporté le quotidien palestinien Al-Hayat Al-Jadida le 15 Avril 2011). Ces salaires, qui sont payés par l’Autorité palestinienne à des meurtriers condamnés, proviennent de l’aide étrangère ainsi que des recettes fiscales perçues et transférées par Israël.

La dernière controverse en date entre Israël et l’Autorité palestinienne sur le reversement des taxes d’exportation constitue l’occasion de mettre fin à une farce qui est allée trop loin et qui a duré trop longtemps. Alors que l’argent de la taxe perçue par Israël sur les exportations palestiniennes appartient techniquement à l’AP, il n’est pas raisonnable d’exiger d’Israël de transférer de l’argent qui sert à acheter des armes et à creuser des tunnels pour tuer des Israéliens, et à payer les salaires des terroristes palestiniens qui ont assassiné des Israéliens. Les pays donateurs ne peuvent pas faire pression sur Israël pour libérer ces recettes fiscales sans fournir de garanties quant à leur utilisation.

Lorsque les pays donateurs font semblant de ne pas savoir ou qu’ils nient les preuves fournies par Israël sur l’usage de leur argent pour le terrorisme, l’incitation à la haine, et l’enrichissement personnel, ils financent la perpétuation du conflit et non sa résolution. Lorsque John Kerry fait écho à la mauvaise foi des Palestiniens, il ne corrobore pas seulement à la « règle Kerry », mais il confirme aussi aux Palestiniens qu’ils ne seront jamais tenus pour responsables de leurs agissements.

Emmanuel Navon dirige le département de Science politique et de Communication au Collège universitaire orthodoxe de Jérusalem et enseigne les relations internationales à l’Université de Tel Aviv et au Centre interdisciplinaire d’Herzliya. Il est membre du Forum Kohelet de politique publique.

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