« N’êtes-vous pas plutôt l’Agence Mélenchon Presse ? », a notamment écrit sur X la députée Renaissance Anne-Laurence Petel
L’Agence France presse (AFP) est sous le feu des critiques d’une bonne partie de la classe politique pour la terminologie dont elle use dans le traitement du conflit entre Israël et le Hamas. Ce dernier est effet désigné dans ses dépêches comme un « mouvement » ou « mouvement islamiste ». Le qualificatif de « terroriste » n’est jamais employé par l’agence pour parler du Hamas.
« Des combats au sol font rage dans la bande de Gaza, cible de frappes israéliennes sans précédent trois semaines après le début de la guerre entre Israël et le mouvement palestinien Hamas, et coupée du monde en raison de l’arrêt des télécommunications et d’internet », a par exemple écrit l’AFP sur X le 27 octobre, provoquant l’indignation.
Le sénateur Les Républicains Stéphane Le Rudulier a fustigé l’agence de presse, l’accusant de « banaliser le terrorisme », et l’enjoignant à « oser décrire le réel » en accolant le terme « terroriste » au Hamas.
La députée Renaissance Anne-Laurence Petel s’est également emparée de la plateforme pour exprimer sa colère, demandant à l’AFP si elle n’est pas plutôt « l’Agence Mélenchon Presse », faisant référence au fait que les Insoumis refusent de qualifier le Hamas de terroriste.
« Pourquoi prendre des barbares pour des résistants ? Et des massacres de juifs pour une guerre conventionnelle ? Pourquoi ‘oublier’ les bébés décapités et les otages à Gaza ? », écrit-elle.
Quant au député du Rassemblement national Julien Odoul, il se demande si « cet organe de presse grassement financé par nos impôts aurait qualifié les Waffen-SS de mouvement allemand en 1945 ? » « Honte à l’officine gauchiste qui épargne délibérément les terroristes islamistes du Hamas », ajoute-t-il sur les réseaux sociaux.
Pressée de s’expliquer, l’AFP a réagi par la voix de son directeur de l’information, Phil Chetwynd, qui a fait valoir ses arguments dans le Figaro de vendredi. L’AFP privilégie la « description détaillée des faits » pour justifier le non-emploi du qualificatif de terroriste, a-t-il dit, un mot qui selon lui « a perdu son sens ». Tous les gouvernements autoritaires du monde utilisent le mot pour parler de leurs opposants, par exemple. Nous privilégions les faits dont nous pouvons témoigner nous-mêmes. La description détaillée des attaques atroces en Israël est claire pour le lecteur », a-t-il expliqué.
Parallèlement, l’Agence de presse a envoyé une note à ses clients, justifiant ses choix éditoriaux par un souci de neutralité. « Conformément à sa mission de rapporter les faits sans porter de jugement, l’AFP ne qualifie pas des mouvements, groupes ou individus de terroristes sans attribuer directement l’utilisation de ce mot ou sans utiliser des guillemets », a écrit Eric Wishart, le rédacteur en chef chargé des principes éthiques et rédactionnels de l’agence.
Le dirigeant du parti LFI, Jean-Luc Mélenchon, a apporté son soutien à l’AFP, affirmant que l’emploi du mot terrorisme était « une diversion pour échapper à la justice internationale et justifier le droit au massacre », sous-entendu une diversion d’Israël.