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Yossi Cohan a indiqué qu’il n’excluait pas de chercher un jour à devenir Premier ministre
Yossi Cohen, qui a quitté son poste chef du Mossad la semaine dernière, a fourni des détails très précis sur les récentes activités des services secrets israéliens contre l’Iran, ses interactions avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou, son rôle dans la normalisation d’Israël avec les Émirats arabes unis et sa propre carrière d’infiltré dans une interview à la télévision israélienne diffusée jeudi soir.
Yossi Cohen a laissé entendre que son agence avait fait sauter l’installation souterraine de centrifugation de Natanz, a donné une description précise de l’opération de 2018 au cours de laquelle le Mossad a volé les archives nucléaires de l’Iran dans les coffres d’un entrepôt de Téhéran, a confirmé que Mohsen Fakhrizadeh, le principal scientifique nucléaire iranien assassiné, était dans la ligne de mire du Mossad depuis des années et a déclaré que le régime devait comprendre qu’Israël était sincère lorsqu’il promettait d’empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires.
Dans ce qui semble être l’interview la plus révélatrice jamais accordée par un chef du Mossad si près de la fin de son service, Cohen, qui a été nommé par B. Netanyahou, a déclaré qu’il n’excluait pas de chercher à devenir Premier ministre un jour, même s’il n’envisageait pas une telle ambition pour le moment.
L’interview a vraisemblablement été approuvée par les censeurs militaires israéliens et Cohen s’est montré circonspect à de nombreuses reprises, mais il a néanmoins parlé de sa carrière, de sa philosophie et des principales opérations avec une ouverture et des détails tout à fait atypiques pour les chefs des services d’espionnage, en particulier ceux dont le service vient de prendre fin.
Dans l’interview, Yossi Cohen n’a pas explicitement confirmé la responsabilité du sabotage à Natanz, mais a déclaré de manière plus générale : « Nous disons très clairement [à l’Iran] : Nous ne vous laisserons pas obtenir des armes nucléaires. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ? ».
Il a d’ailleurs réfuté l’idée pourtant répandue que les Iraniens étaient à deux doigts d’avoir la bombe.
Yossi Cohen a également évoqué sa proximité avec Benyamin Netanyahou, saluant son « intégrité professionnelle » dans leurs relations professionnelles, niant que leurs liens aient pu compromettre l’indépendance du Mossad.