Mon premier message sur ce sujet – le thème de l’adoration contemporaine – a été prêché dans une église de Brooklyn, où j’ai cité Oswald Chambers qui disait : « Ces temps, les temps de la présence ressentie de Dieu, qui est saint, saint, saint et transcendant, sont entièrement un don de Dieu. On ne peut pas se les fabriquer soi-même à loisir. » Vous ne pouvez pas fabriquer, vous ne pouvez pas créer humainement d’en bas une atmosphère de ce genre. C’est un don qui descend d’en haut. Toute la question qui incombe à l’Eglise touchant à son appel sacerdotal est de reconnaître que tout don excellent et parfait vient d’en haut, et de recevoir la capacité et la patience de l’attendre ; et lorsqu’il est reçu, il doit être reçu avec gratitude comme un don et même comme l’effet de la miséricorde de Dieu.
Il nous est dit que notre vocation à l’égard d’Israël et des Juifs est d’étendre la miséricorde de Dieu afin qu’ils obtiennent miséricorde. A moins que nous ne reconnaissions chaque jour – et dimanche après dimanche – que ce qui descend sur nous vient d’en haut comme un don et l’effet de sa miséricorde qui réclame de la gratitude de notre part, comment allons-nous ressentir dans nos cœurs la miséricorde divine qui s’étendre sur toute la terre ? Chaque dimanche, est offert à l’Eglise le choix de grandir dans sa conscience apostolique et dans la réalité de sa vie, dans la gratitude exprimée pour le don qui est descendu du trône, ainsi que pour le sentiment de la présence de Dieu et la capacité à L’adorer. Pour toutes ces grâces, nous sommes reconnaissants envers Dieu et remplis de gratitude et de louange, reconnaissant que tout ce qui est descendu d’en haut est l’effet de sa pure miséricorde.
Toute la question de l’Eglise, la réalité de ce qu’elle est et sa connaissance de Dieu relèvent de la reconnaissance de ce que ce qui descend du trône, ce que l’homme ne peut pas contrôler – nous ne pouvons pas le produire nous-mêmes à volonté. Lorsque l’adoration vient, c’est un don de Dieu envoyé depuis le trône, pour lequel nous avons à exprimer de la gratitude. Les éléments mêmes qui constituent l’Eglise, qui font l’Eglise, sont, chaque dimanche, liés à la question de l’adoration. Mais si l’adoration que nous pratiquons tire son origine d’en bas, et uniquement du pouvoir de la scène, alors nous sommes coupés de la source du renouvellement de cette réalité qui se trouve au cœur de ce qui est apostolique.
J’ai parlé de cela dans une église dont le pasteur s’affuble lui-même du titre d’apôtre. Le message a été reçu comme des coups de mitraillette. Je les revois même en train de se tordre sur leurs sièges, tandis qu’en même temps, des personne se lèvent spontanément dans différents endroits de l’assemblée, s’exclamant : « Qu’est-ce que nous entendons ? C’est la vérité. » Pendant que cela se produisait, le pasteur lui-même et son épouse se sentirent très mal à l’aise. C’était un défi lancé contre toute la structure d’une église fondée sur un type d’adoration qui ne regarde pas au trône et n’attend pas ce qui est envoyé et descend d’en haut, mais qui tire son origine de la plate-forme elle-même, de l’homme.
Les églises se trouvent dans l’obligation de présenter un certain environnement qui conduit à réjouir les hommes, parce qu’elles sont remplies chaque dimanche de centaines de personnes dont la vie quotidienne et essentiellement impie et marquée par l’indifférence, ce qui équivaut au rejet de Dieu. Ces personnes se rendent au culte tout endolories, après avoir passé une semaine entière dans l’indifférence vis-à-vis de Dieu, ayant besoin d’une dose de remontant d’une espèce émotionnelle ou charnelle qu’elles ne peuvent pas se permettre d’attendre plus longtemps de recevoir.
On se fabrique quelque chose sur la plate-forme en vue de satisfaire ce besoin émotionnel, et cela coupe toute perspective relevant de l’envoi divin. Lorsque l’Esprit de Dieu voit qu’Il a été supplanté et que les hommes eux-mêmes, qui ne croient pas que tout don excellent et parfait doit descendre d’en haut, prennent l’initiative, Il se retire à l’arrière-plan. Cette colombe se retire. Le Saint-Esprit ne veut pas concurrencer les hommes, Il se contente de se retirer et laisse à l’homme le champ libre de faire ce qu’il désire. Chaque semaine, un même schéma est réitéré venant d’en bas et non d’en haut. Ainsi faisant, nous sommes en train de perdre la connexion vitale avec le cœur de ce qui est apostolique, la conscience même de cette chose – quand bien même nous porterions le titre d’apôtres.
Ce qui est tragique, c’est ce que Paul nous dit dans Romains 10 : « Comment donc invoqueront-ils Celui en qui ils n’ont pas cru ? Et comment croiront-ils en Celui dont ils n’ont pas entendu parler ? Et comment en entendront-ils parler, s’il n’y a personne qui prêche ? Et comment y aura-t-il des prédicateurs, s’ils ne sont pas envoyés ?… Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ. » (Rom. 10 : 14-17).
Ce qu’Israël attend, à son insu, est une parole envoyée parce que la parole apostolique est davantage que de l’information. La parole apostolique est un événement, la parole apostolique crée la foi là où elle n’existait pas parce qu’elle descend d’en haut. L’Eglise qui perd et sacrifie sa réalité et son identité apostoliques en mettant en scène, à partir d’en bas, ce qui doit descendre d’en haut, perd cette possibilité d’apporter une parole prophétique. Quelle tragédie lorsque nous ne reconnaissons pas que la quintessence de ce qui est apostolique est le terme envoyé – d’en haut !
Trouver cette réalité et y participer dans les églises n’est pas une expérience fréquente ; elle est extrêmement rare. Lorsqu’elle vient, on le sait. C’est palpable, cela vous affecte. C’est quelque chose de transcendant, c’est Dieu Lui-même qui est honoré et béni. Ce n’est guère une construction par les hommes pour les hommes, et que l’on appelle « adoration ». L’adoration est devenue le nom d’un jeu. L’église qui affiche sa meilleure scène de louange est l’endroit où les gens se rendront pour se faire plaisir – mais le terme afficher indique l’origine de cette louange.
Toute cette perte de la réalité apostolique dans l’Eglise, devenue malade, quand bien même il est fait éloge du mot apostolique que les hommes s’appliquent à eux-mêmes, est proportionnelle à la perte de la conscience de la vie pré-incarnée de Christ avec le Père avant sa venue, et du fait que la question de sa venue est équivalente à la question de l’envoi. La question de l’envoi consiste dans la question de l’apostolos – l’envoyé, dans le fait que tout don parfait et excellent descend d’en haut. L’envoi d’en haut est au cœur de notre foi. C’est ce que Jésus a représenté dans sa venue en tant qu’envoyé pour accomplir les tâches de la messianité en vue de l’expiation. Mais nous en avons perdu le sens et en avons coupé toute connexion. Lorsque nous initions les choses d’en bas, Dieu se retire.
Par ce qui précède, je vous ai donné les éléments clés constitutifs de ce qui est apostolique : une attente de ce qui prend son origine du trône lorsqu’il est envoyé. Parce que ce don descend d’en haut et est pur et saint, nous en éprouvons de la gratitude, car il procède de la pure miséricorde de Dieu parce que nous ne le méritons nullement. Ce don évoque l’adoration, le fait de le reconnaître est la louange et l’adoration. Si cette réalité est entravée par l’activité religieuse des hommes, nous ne saisissons aucune conscience de la miséricorde de Dieu, et par conséquent ne pouvons pas la répandre autour de nous. Et pourtant, dans l’économie de Dieu, la principale fonction de l’Eglise dans les derniers jours est de faire connaître de façon extensive cette miséricorde afin que les hommes obtiennent miséricorde. Si nous-mêmes nous n’obtenons pas la miséricorde de Dieu, dimanche après dimanche, de ce qui prend sa source du trône alors que nous sommes dans l’attente, comment pourrons-nous exercer la miséricorde ? Si nous perdons la connexion apostolique avec la réalité, quel genre de parole pouvons-nous proclamer aux hommes lorsqu’ils l’attendent ? Nous avons complètement extirpé le principe fondamental de la foi, et les Juifs, par conséquent, souffrent de ce déficit, et leur restauration et leur nation sont mises en suspens à cause de notre échec – c’est exactement l’état dans lequel nous nous trouvons aujourd’hui.
Si Esaïe avait besoin d’être rendu capable pour être un envoyé, de quoi avons-nous besoin pour adorer Dieu en Esprit et en vérité ? S’il ne nous envoie pas cette capacité, quel est le caractère de notre adoration qui transpire de notre propre humanité quand elle se réduit à une question musicale ? Le fait de devoir échauffer, de devoir attiser, d’exciter les sentiments est quelque chose de présomptueux et met une emphase indue sur l’homme et constitue un manque de considération pour Dieu en tant que Dieu. Quel type d’Eglise sommes-nous, quand nous nous livrons à de tels marchandages à propos de Dieu et que nous prenons tant de libertés dans nos attitudes ? Que transmettons-nous lorsque nous ne transmettons qu’un Dieu au rabais et déprécie, duquel nous avons dérobé l’autonomie alors qu’Il est la source de toutes choses ? Nous pensons que nous pouvons dupliquer un événement qui prend sa source dans une mise en scène personnelle destinée à créer quelque chose d’une espèce qui soit même acceptable à ses yeux. Notre condition est d’autant plus lamentable qu’elle nous paraît acceptable.
L’adoration dans sa forme impure est agréable à l’homme, tout comme un grand rassemblement musical ou une injection de drogue. L’adoration dans la pureté plaît à Dieu, et ne veut rien en retour.
A un moment fort pendant un voyage récent que j’ai effectué en Afrique, je devais être l’orateur de la Journée de Prière pour l’Afrique au Cameroun. La réunion était supposée commencer à deux heures mais ne commença pas avant cinq heures, comme c’est la coutume en Afrique. Il y avait une quantité de prédicateurs, chacun montant sur scène avec la prétention de faire sensation, se croyant être celui qui frapperait le coup de ballon qui atteindrait le but, mais aucun d’eux n’y réussit.
Et un groupe de musique s’est produit sur scène dans un vacarme assourdissant. Le volume des haut-parleurs était excessivement fort et la foule était survoltée. L’atmosphère s’assombrissait, et je me suis donc levé pour me diriger vers le responsable du temps de prière. Je lui ai dit : « Je désire annuler mon intervention en tant qu’orateur. L’atmosphère que vous avez créée n’est pas convenable pour la parole prophétique que j’ai à donner pour le continent. » Il a balbutié quelques mots et a voulu que je dise quelque chose de léger aux gens. Je suis monté sur la plate-forme et ai dit : « J’ai une parole de la part du Seigneur pour l’Afrique en ce jour de prière, mais l’atmosphère à laquelle vous vous êtes adonnés est totalement inappropriée à cette parole prophétique. Je ne peux pas la communiquer. » Et je suis descendu de la plate-forme. Cela arrive plus souvent que nous ne le pensons. Mes plus grandes occasions de découragement et mes conflits les plus importants sont survenus lors de mes confrontations avec les groupes et responsables de louange. J’avais une parole qui bouillonnait dans mon cœur et que j’attendais de délivrer, mais l’atmosphère créée par la soi-disant adoration était défavorable et opposée à cette parole de telle sorte qu’il m’était impossible de l’apporter.
Je me souviens d’une circonstance particulière. Le Seigneur était en train d’impulser en moi quelques frémissements à la pensée de la gloire du Millenium – mais jamais je ne pus en parler. C’est un type de parole si évanescent, si éthéré qu’il est nécessaire d’avoir une configuration favorable pour pouvoir la donner. Je ne pus simplement pas parler quand le conducteur de louange avait terminé sa partie. Je dus apporter quelque chose de différent et de moins consistant. Ironiquement, le temps d’adoration, au lieu de provoquer la parole, l’inhibe, et en réalité se déclare une rivalité entre le porteur de la parole et le conducteur de louange, rivalité qui va donner l’avantage à l’un des deux.
Cette attente sacerdotale de Dieu est fondée sur un profond respect, et la reconnaissance de ce principe est au cœur de l’Eglise et en constitue le fondement. C’est à cet endroit que l’intégralité du jeu est gagnée ou perdue, et si nous perdons cette réalité de ce qui est envoyé et commençons à en fabriquer une de notre propre ressort, qu’allons-nous pouvoir donner ?
Oh Seigneur, qui peut entendre une telle parole alors qu’on voit se répandre avec violence cette fausse adoration avec le titre « atmosphere de louange » et d’autres ? Il faut être moderne… Cet homme a dû souffrir car je sais que je n’ose meme plus dénoncer cela. Car je vois parfois les foudres que l’ennemi m’envoit. C’est le deuxième piège que l’ennemi a envoyé dans l’Eglise après les faux miracles ; d’ailleurs ils sont souvent associés.
Je ne sais pas si vous réalisez, mais nous sommes une minorité qui veut revenir à un Evangile tel que celui dont parle le frère Katz et relayé maintenant par Haïm et quelques autres.
Que pouvons-nous faire si le Seigneur a laissé cette puissance d’erreur ? Nous allons souffrir de la part de ces soit-disant chrétiens. Pourquoi le Seigneur laisse-t-il faire ? C’est ma prière que beaucoup soient délivrés de cette séduction. Mais il y en a tellement qui cherchent la sensation de la présence de Dieu et les miracles, qu’ils sont pris. On a oublié les avertissements de Watchman Nee quant à tout cela, et d’autres. Les temps sont durs, prions les uns pour les autres.
Fraternellement. Ed
Cher ED,
Soyez fortifié et réjouissez-vous. L’évolution, le vécu communautaire de l’Eglise et nos vécus et évolutions individuelles, nos caractères comparés sont deux vécus différents et il advient souvent que les deux ne marchent pas complètement (ou pas du tout) main dans la main ici et là. D.ieu laisse faire car D.ieu nous laisse libres dans nos choix (c’est ainsi qu’Il nous aime… en nous invitant à l’aimer et donc à faire les choix les plus exigeants) mais D.ieu s’est toujours réservé un reste qui tente de rester farouchement attaché à SA Parole et à ce qui en découle. Peu de monde? Probable et cependant que de joie à plonger dans ce monde là. Alors consacrons-nous a être encore et encore DES VOIX EXIGEANTES afin que reviennent plusieurs à la source de tout, Yeshoua le sacrifié de D.ieu, le dépouillé de tout. Les saints doivent aussi accepter ce chemin de la vraie croix qui implique être dépouillé de tout trahi, traîné dans la boue et que sais-je encore? Art Katz fut mon seul ami fidèle et vrai en terre évangélique et croyez-moi je fus aux premières loges pour connaître comment il fut dépouillé. J’ai eu ma part de dépouillement terrible tout autant, et ma vie n’est pas finie…Un autre frère Richard Wurmbrandt qui me recommanda pour le ministère il y a tant d’années a connu un dépouillement dans la douleur que bien peu ont connu. Mais les saints laissent une trace indélébile qui ressemble à celle du Maître quand il quitte cette terre. Et cette trace est un message, une lumière qu’aucune fantaisie de superficialité mondaine ne peut envisager de rivaliser.
Il y a une heure de vérité pour tout et pour tous!
Shalom
Haim