Le Christianisme Se Meurt à BethléemLe 21 novembre, le magazine en ligne israel3365news faisait état d’« une nette augmentation des attaques à caractère religieux de chrétiens à Bethléem par des musulmans palestiniens ». Et le média de citer quelques exemples :
La persécution des chrétiens palestiniens ne date pas d’hier affirme le rabbin Pesach Wolicki, directeur du Centre pour la compréhension et la coopération judéo-chrétienne :
Kamal Tarazi, un chrétien qui a fui Gaza, affirme qu’au premier jour de leur prise de pouvoir en 2007, le Hamas, « a mis en place un régime de persécutions des chrétiens, ruinant nos églises et nous forçant à nous convertir à l’islam ». Avant de fuir Gaza, Tarazi a tenté de résister et a appelé les musulmans et les chrétiens à s’unir contre les islamistes du Hamas. Mais son unique résultat, « a été d’être emprisonné plusieurs fois ». « Savez-vous ce qu’est une prison du Hamas ? C’est de la pure torture ». La démographie confirme les mauvais traitements infligés aux chrétiens dans les territoires sous contrôle de l’Autorité Palestinienne (AP). En 1947, les chrétiens représentaient 85 % de la population, ce qui faisait de Bethléem un authentique bastion chrétien. En 2016, les chrétiens ne sont plus que 16% de la population. « Dans une société où les chrétiens arabes n’ont ni voix ni protection, il n’est pas surprenant qu’ils partent », a noté Justus Reid Weiner, un avocat spécialiste de la région.
Les médias internationaux dédaignent les persécutions de ce type. S’exprimant sous couvert d’anonymat, un habitant arabe chrétien de Bethléem affirme que toutes les violences commises contre les chrétiens, même les plus récentes, ont été minorées par les médias, même en Israël. Il a ajouté :
Pourquoi les médias s’intéressent-ils si peu – voire pas du tout – à la persécution des chrétiens qui vivent à Bethléem ou ailleurs, dans les zones contrôlées par l’Autorité palestinienne ? Pas parce qu’ils seraient plutôt moins persécutés que leurs coreligionnaires vivant ailleurs, en terre d’islam. C’est en effet dans les pays musulmans que les chrétiens sont le plus persécutés. « Les agressions de chrétiens par des musulmans sont généralement ignorées par la communauté internationale et les médias, à moins qu’il n’existe un moyen d’incriminer Israël », a écrit le journaliste musulman Khaled Abu Toameh.
Open Doors, une ONG attachée à lutter contre la maltraitance des chrétiens, rapporte que les chrétiens palestiniens souffrent d’un niveau « élevé » de persécution :
La situation unique des chrétiens palestiniens – ils vivent dans une arène politiquement contestée où « l’image publique » et l’opinion sont primordiales – explique leur marginalisation. Le Dr Edy Cohen a recensé divers cas de persécution de chrétiens. Tous ont eu lieu coup sur coup, et aucun n’a fait l’objet d’une quelconque médiatisation :
Ces attaques, étalées sur trois semaines, obéissent au même schéma de persécutions des chrétiens, partout en terre d’islam. La profanation et le pillage des églises sont aussi fréquents que les pogroms contre les chrétiens eux-mêmes. Ces derniers sont traités en dhimmis, c’est à dire en « citoyens » de seconde zone qui devraient être reconnaissants à leurs maitres musulmans de les tolérer. Quand ils osent défendre leurs droits, comme les habitants de Jifna l’ont fait le 25 avril, alors « [L]es pogromistes surgissent, convoquent tous les habitants [chrétiens] et les obligent à s’acquitter de la jizya– une taxe que les musulmans prélèvent sur les minorités non musulmanes. Les victimes les plus récentes de la jizya étaient les communautés chrétiennes d’Irak et de Syrie sous la férule de l’Etat Islamique ». Et lorsque des minorités chrétiennes sont attaquées et rançonnées par des musulmans, « aucun appel à l’aide n’est entendu. A Jifna, la police de l’AP n’est jamais intervenue pour interrompre un chaos qui a duré de longues heures. Ensuite, elle n’a arrêté personne. » Les deux attaques d’églises n’ont donné lieu à aucune « enquête ou arrestation ». Les chrétiens palestiniens ont beau souffrir des mêmes attaques d’églises, enlèvements et conversions forcées que leurs coreligionnaires vivant dans d’autres pays musulmans, leurs persécutions ne font l’objet d’« aucune couverture dans les médias palestiniens. En fait », poursuit Cohen, « dans la plupart des cas, ils ont été bâillonnés : »
L’AP et ses partisans, notamment les journalistes des grands médias, déploient un zèle particulier pour victimiser les Palestiniens étant entendu que l’auteur des agressions et des discriminations est et demeure Israël. Cette image univoque pourrait être compromise si la communauté internationale apprenait que des musulmans palestiniens persécutent leurs compatriotes chrétiens palestiniens – précisément parce qu’ils sont chrétiens. Un peuple qui se dit opprimé mobilise plus difficilement la sympathie si l’on apprend qu’il opprime lui-même diverses minorités – sans autre raison que son sectarisme religieux. « Les responsables de l’AP exercent des pressions sur les chrétiens pour qu’ils taisent les incidents dont ils sont victimes, lesquels feraient apparaître l’Autorité palestinienne comme un banal régime islamiste du Moyen-Orient » conclut Cohen. Certains chrétiens palestiniens sont également complices des persécuteurs. Mitri Rehab, un universitaire palestinien membre du clergé luthérien et résidant à Bethléem, a ainsi innocenté totalement les musulmans. Dans The Politics of Persecution, un livre récent qu’il vient de publier, Rehab insiste sur le fait que les persécutions subies par les chrétiens au Moyen-Orient n’ont rien à voir avec l’islam et il en impute la faute aux Occidentaux ou aux Israéliens. Il a même ajouté un chapitre sur les méfaits du « changement climatique sur la communauté chrétienne ». Enfin, l’Autorité palestinienne ne se contente pas de censurer l’information, elle met en scène sa vérité. Malgré la diminution rapide du nombre de chrétiens à Bethléem, « l’AP s’assure que le maire de Bethléem soit un chrétien, ce qui n’est que de la poudre aux yeux », selon le rabbin Wolicki.
En cette période de Noël, il est important de faire savoir qu’en raison de persécutions sur lesquelles il est interdit de communiquer, le christianisme est en voie disparition sur le lieu même de sa naissance – Bethléem, la scène de la Nativité. Ce silence donne à la chanson de Noël « Silent Night », un sens inquiétant. « La persécution » indique l’article le plus récent, « menace l’existence de la plus ancienne communauté chrétienne du monde ».
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