Traute Lafrenz avait distribué des tracts dénonçant Hitler et son régime en Allemagne avant d’être arrêtée par la gestapo
Traute Lafrenz, la dernière survivante d’un groupe allemand connu sous le nom de « Rose blanche » qui a activement résisté aux nazis pendant la guerre est décédée au début de la semaine aux États-Unis à l’âge de 103 ans, selon le Charleston Post and Courier. Le président allemand Frank-Walter Steinmeier a présenté ses condoléances à sa famille, qualifiant Mme Lafrenz de « femme merveilleuse », dotée d' »un courage incommensurable ».
« Votre mère était l’une des rares personnes qui, face aux crimes du national-socialisme, a eu le courage d’écouter sa conscience et de s’opposer à la dictature, au fascisme et à la guerre. Traute Lafrenz avait émigré aux États-Unis après la guerre, épousé un autre médecin, Vernon Page, avant de se retirer en Caroline du Sud.
Née à Hambourg le 3 mai 1919, Mme Lafrenz s’est installée à Munich pour étudier la médecine à l’âge de 22 ans, où elle a rencontré Hans Scholl. Grâce à lui, elle a fait la connaissance d’autres étudiants opposés aux nazis et, quelques mois plus tard, elle a pris part aux efforts de la Rose blanche pour distribuer des tracts dénonçant Hitler et son régime.
Plusieurs membres du groupe, dont Hans et sa sœur Sophie Scholl, ont été exécutés pour leurs activités. Lafrenz a été arrêtée par la police secrète de la Gestapo en 1943, mais elle a réussi à cacher sa véritable implication dans le groupe et a été condamnée à seulement un an d’emprisonnement.
Après sa libération, elle a été de nouveau détenue jusqu’à ce que les troupes américaines la libèrent d’une prison à Bayreuth en avril 1945, quelques jours avant la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir émigré, Traute Lafrenz a travaillé dans un hôpital de San Francisco, puis a vécu à Hayfork, en Californie, et à Evanston, dans l’Illinois.
Elle laisse derrière elle une fille et trois fils, ainsi que de nombreux petits-enfants et arrière-petits-enfants. Le président allemand a déclaré dans son hommage que les actions de Traute Lafrenz avaient été une « source d’inspiration pour les jeunes qui militent aujourd’hui pour la liberté et la démocratie ».