Source : Israel247
La semaine dernière, la journaliste Melanie Phillips témoignait devant la commission parlementaire chargée d’examiner le projet de loi interdisant le boycott aux organismes publics britanniques.
Le projet est piloté par le ministre des Communautés, Michael Gove. Il vise à empêcher les conseils locaux ou d’autres organismes financés par des fonds publics de prendre des décisions en matière de marchés publics ou d’investissements sur la base d’une désapprobation politique ou morale à l’égard d’un État étranger. En d’autres termes, elle interdit les boycotts de pays étrangers.
Des exceptions sont prévues
Des exceptions sont possibles à cette interdiction, explique Phillips sur son blog, comme la possibilité de boycotter la Chine en raison de son recours à l’esclavage, ou de désinvestir d’un État agissant d’une manière qui constituerait une infraction environnementale au Royaume-Uni.
Aucune exception pour Israël
Le mouvement BDS demande que, seul parmi les nations, Israël soit traité comme illégitime en soi…
Aucune exception n’est autorisée en ce qui concerne Israël, ou les “territoires palestiniens occupés” ou les “hauteurs du Golan occupées”.
Le projet de loi prévoit une interdiction absolue du boycott à l’encontre d’Israël pour la raison suivante : ce pays est voué à la destruction par la campagne de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS).
Voici ce qu’a déclaré M. Gove aux Communes :
Le mouvement BDS demande délibérément aux organismes publics de traiter Israël différemment de toutes les autres nations du monde. Il leur demande de traiter la seule démocratie du Moyen-Orient comme un État paria et de mettre fin aux liens avec ceux qui y ont une présence commerciale…
Le mouvement BDS demande que, seul parmi les nations, Israël soit traité comme illégitime en soi…
BDS vise à effacer l’identité d’Israël en tant que foyer du peuple juif. Là encore, les fondateurs de la campagne BDS ont été clairs : ‘Un État juif en Palestine, sous quelque forme que ce soit, ne peut que contrevenir aux droits fondamentaux de la population palestinienne et doit faire l’objet d’une opposition catégorique’.
Aux côtés de ceux qui dirigent le mouvement BDS siègent des membres du Conseil des forces nationales et islamiques de Palestine, une coalition du Hamas, du Jihad islamique palestinien et du Front populaire de libération de la Palestine – toutes des organisations militantes proscrites par ce gouvernement.
Les dispositions [de la loi] sont spécifiquement conçues pour placer la barre très haut afin de garantir que les collectivités locales agissent comme il se doit dans l’intérêt de leurs citoyens, pour garantir que la politique étrangère du Royaume-Uni s’exprime d’une seule voix, et pour garantir, en particulier, qu’une campagne dont les membres des deux groupes parlementaires sont clairement responsables de la diabolisation de l’État d’Israël, de la délégitimation de son droit à l’existence et de la discrimination à l’encontre du peuple juif dans ce pays, soit enfin prise en compte.
Déclaration de Melania Phillips devant la commission :
- Les médias, responsables de la violence contre les juifs en Grande-Bretagne
Chaque fois que les journaux publics sont remplis non seulement de critiques du comportement d’Israël, mais aussi d’une présentation d’Israël comme étant le seul pays de la région à violer les droits de l’homme, les attaques contre les Juifs britanniques, tant verbales que physiques, augmentent. Il y a donc en pratique – quelles que soient les raisons que vous pouvez invoquer – un lien complet entre les deux.
- La campagne BDS repose entièrement sur des mensonges
Cette campagne contre Israël repose entièrement sur des mensonges et des distorsions destinés à le diaboliser et à le délégitimer aux yeux du monde.
■ La campagne dépeint faussement Israël comme un gros contrevenant aux droits de l’homme qui tue délibérément ou par négligence des civils palestiniens lors de ses opérations militaires. En réalité, la proportion de civils tués par rapport aux combattants est bien moindre que dans n’importe quelle autre armée du monde.
■ Elle qualifie d’illégale l’”occupation” par Israël des territoires contestés de la “Cisjordanie”. En réalité, ses activités dans ces territoires sont pleinement conformes au droit international, et ce pour plusieurs raisons juridiques [Accords d’Oslo qui ont partagé la Judée samarie en trois zones, dont une réservée aux Juifs].
■ Elle falsifie également l’histoire juive en prétendant que les Arabes palestiniens sont les premiers occupants de la terre. En fait, les Juifs sont le seul peuple qui ait jamais eu son royaume national, des centaines d’années avant que les Arabes ne forment l’une des nombreuses vagues d’occupants ultérieurs.
- Le boycott d’Israël est différent des autres boycotts
Il y a un boycott qui se distingue de manière unique, c’est le mouvement de boycott contre Israël. Il présente des caractéristiques qui ne s’appliquent à aucune autre action menée contre un autre pays, un autre groupe ou une autre cause.
De l’avis du gouvernement, et je partage cet avis, il s’agit d’une impulsion maléfique unique, conçue uniquement pour détruire Israël en tant qu’État juif – en tant que patrie juive – et avec des répercussions potentielles maléfiques sur la communauté juive. Par conséquent, parce qu’il s’agit d’une situation unique, elle nécessite une exemption spécifique, car elle est si grave qu’on ne peut imaginer qu’elle puisse jamais se produire.
- Le boycott nuit à ceux qu’il entend protéger
Les véritables victimes [du boycott] sont les Arabes palestiniens qui travaillent pour ces organisations et ces entreprises [israéliens]. Ils ont dit pendant de nombreuses années qu’ils souhaitaient que l’Occident ne s’engage pas dans cette voie [du boycott]. C’est un désastre pour eux, lorsque l’Occident s’engage dans cette voie. Ces personnes et leurs familles dépendent de ces entreprises pour leur subsistance. De leur point de vue, les boycotts sont performatifs – il s’agit de signes de vertu performatifs, qui non seulement ne répondent pas aux défis politiques et aux difficultés qu’ils pensent rencontrer, mais qui les privent de leurs moyens de subsistance. Cela les blesse donc, et cela ne fait rien pour les divisions communautaires dans ces zones…
Conclusion de Melania Phillips :
Pour toutes ces raisons, un mouvement de boycott qui stigmatise Israël, le soumet à un traitement dont aucun autre pays ne bénéficie et l’identifie donc inéluctablement comme un mal unique au monde a un impact sur la communauté juive [britanniques].
Vous pouvez visionner l’intégralité de la session de la commission ici, et vous pouvez lire le texte intégral de la session ici.