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Le Hamas vise la prise du pouvoir au-delà de la Judée et Samarie

By 30 décembre 2014Etz Be Tzion


Le Hamas vise la prise du pouvoir au-delà de la Judée et Samarie

L’échec de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas a fait naître un phénomène sans précédent dans les annales arabes-palestiniennes : Des menaces directes et réelles du Hamas de s’emparer par la force de la Judée et Samarie (« Cisjordanie »).

Le 10 décembre 2014, Mahmoud al Zahar déclare tout de go : « Le Hamas a libéré la bande de Gaza en installant un véritable gouvernement national… nous possédons actuellement une puissante armée et une police forte… Eh bien, qu’à cela ne tienne,  nous allons faire le même effort en Judée et Samarie (« Cisjordanie »)… Le Hamas est prêt à activer la muqawama [la résistance] dans les villes de Judée et Samarie (« Cisjordanie ») en collaboration étroite avec d’autres  organisations palestiniennes.

Nous nous préparons donc à étendre notre présence sur toute la ‘’Palestine’’. »

Ces propos confirment donc l’aveu de Mahmoud Abbas qui a lui-même reconnu que les informations fournies par Israël sur les intentions du Hamas de provoquer un putsch en Judée et Samarie (« Cisjordanie ») étaient crédibles.

Dans ce contexte très tendu entre les « frères ennemis » arabes-palestiniens, nous assistons à des vagues d’arrestations de membres de la confrérie des « Frères musulmans » en Jordanie et d’activistes du Hamas en Judée et Samarie (« Cisjordanie »).

Pour le Royaume hachémite, l’ambition du Hamas de prendre le contrôle de la Cisjordanie semble faire partie d’un projet plus vaste des Frères musulmans de s’emparer également de la Jordanie. Soulignons que le leader du Hamas, Khaled Mechaal, réside à Doha, capitale du Qatar et fief de la confrérie musulmane.

Les propos de Mahmoud al Zahar sur les intentions du Hamas en Judée et Samarie (« Cisjordanie ») sont tout à fait nouveaux et renforcent les divergences opposant les deux mouvements arabes-palestiniens. Ils interviennent suite au cuisant échec des pourparlers de réconciliation. Il semblait au départ que le Hamas se contenterait du pouvoir à Gaza et voilà qu’il décide soudain de changer de stratégie et de cap.

Pourquoi le fait-il maintenant ?

Il existe plusieurs raisons : La Jordanie est en train d’arrêter de nombreux cadres des Frères musulmans, notamment de hauts dignitaires. Il s’agit bien d’un tournant dans la politique du Royaume jordanien qui évitait jusqu’à ce jour de prendre des mesures sévères contre la confrérie, comme ont pu le faire le président égyptien déchu Hosni Moubarak ou l’actuel Maréchal Sissi.

Ces nombreuses arrestations ont sans doute un lien avec la chasse aux militants du Hamas menée en Judée et Samarie (« Cisjordanie ») par les Forces de sécurité arabes-palestiniennes.

Ce lien met en lumière la détresse du Hamas et ses efforts désespérés pour surmonter son isolement dans le monde arabe. Dans le contexte des luttes intestines, en particulier entre Frères musulmans et leurs ennemis sunnites, et face à l’influence grandissante de l’Egypte sur le Qatar et les Etats du Golfe, le Hamas se trouve dans une véritable impasse.

L’Egypte poursuit la destruction systématique de ses tunnels, en prévoyant leur inondation, et en construisant une clôture de sécurité autour de la partie égyptienne de la ville de Rafah.

Les dernières mesures égyptiennes aggravent la situation économique du mouvement palestinien et coupent le cordon ombilical qui le liait à la confrérie des Frères musulmans et leur projet commun d’établir un califat islamique.

À l’heure actuelle, le Hamas a décidé de régler ses problèmes en « exportant sa crise » vers la Judée et Samarie (« Cisjordanie ») dans le but d’ouvrir un nouveau front avec les Frères musulmans installés en Jordanie.

Le tournant dans la politique du Hamas intervient avec l’emprise grandissante de Khaled Mechaal sur l’Emir du Qatar, Tamim bin Hamad bin Khalifa al-Thani.

Déjà en mai 2013, Khaled Mechaal avait fait allusion à ses intentions dans une interview accordée à la chaîne qatarie Al Jazzera.

Dans cet entretien, Mechaal soulignait que le Hamas était certes un « mouvement palestinien de libération nationale », mais également un mouvement impliqué dans les affaires du monde arabe.

Selon lui, les frontières tracées par les Accords Sykes-Picot se sont déjà effondrées et donc les pays arabes et notamment les (arabes) palestiniens devraient réviser leur stratégie.

Cependant, le Hamas est toujours isolé dans la région, y compris en Syrie.

Le président Bachar al-Assad a évoqué récemment « la supercherie du Hamas » lors d’une rencontre avec des délégués arabes-palestiniens venus à son palais lui témoigner leur soutien.

Assad a expliqué qu’il avait à l’époque ouvert un bureau du Hamas à Damas sachant qu’il représentait la muqawama, une véritable résistance contre l’occupation israélienne.

Par la suite, il aurait vite compris que le Hamas n’était en réalité qu’un mouvement islamique.

Assad  a souligné que Khaled Mashaal l’avait dupé en exploitant son immunité pour développer la contrebande d’armes et soutenir les rebelles.

Nous constatons que l’échec des pourparlers de réconciliation entre le Hamas et le Fatah découle de l’insistance du Hamas à demeurer une filiale des « Frères musulmans » et non pas un « mouvement national palestinien ».

La crise actuelle dans les relations entre la Jordanie et les Frères musulmans découle des mêmes raisons, ayant abouti à une grande vague d’arrestations. Des sources arabes-palestiniennes à Ramallah nous ont confirmé que 17 dignitaires de la confrérie en Jordanie avaient déjà été arrêtés.

À la lumière de cette crise aux soubresauts multiples, les appels de « l’Autorité palestinienne » à stopper sa coopération sécuritaire avec Israël sont totalement irréalistes. Enrayer cette importante collaboration entrainerait de graves dangers pour le Fatah en Judée et Samarie (« Cisjordanie ») et bien entendu aussi pour Israël.

Ce divorce exposerait également la Jordanie à des activités conjointes du Hamas et des « Frères musulmans » et mettrait en péril le déjà fragile régime hachémite.

Source : Le Cape, par Pinhas Inbari

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